Cookie Story.

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Je me retrouvai entassée avec d'autres, dans le noir. Il n'y avait aucun son dans cette boîte, et le manque d'oxygène avait déjà probablement tué tout le monde. Moi-même j'avais du mal à avoir les idées claires. Ma respiration était difficile, chaque aspiration était une torture, j'avais l'impression de ne rien avoir. Ça sentait le renfermé, et un tas d'autres choses, vraiment désagréables pour moi.

Aucune lumière ne filtrait, les sons me paraissaient tellement lointain. Comment dire... J'entendais des personnes. Ils marchaient, parlaient, sans se soucier de notre sort. Ils n'étaient peut-être pas conscient de notre présence ? Je ne sais pas... Et je me sentais tellement mal...

M'abandonnant au repos, afin d'économiser mes forces, je ne me réveillai que bien plus tard. Happée par une bouffée d'air frais. On venait de percer le plastique. C'était comme de revenir à la vie après un long comas. Qui que ce soit, je bénissais cette personne. Je ne voyais qu'un fin filet de lumière. Cette personne avait alors ouvert la boîte, et comptait nous libérer ? Enfin, s'il y avait d'autres survivants...

Lentement, je sombrai à nouveau.

Je ne sentais plus mon corps, mais j'avais l'impression d'être toute moite. Tantôt j'avais l'impression d'être encore en vie, de pouvoir me sortir de là, tantôt j'avais l'impression d'être déjà morte, et d'être simplement dans un néant.

J'entendais parfois des voix. Elles me semblaient familières. Seraient-ce des souvenirs ? Ou plutôt la réalité ? Je ne distinguai même plus le réel, de la création de mon esprit...

J'aurai aimée appeler au secours, leur demander de me sortir de là. J'entendais des enfants courir près de mon emplacement. J'étais seule, complètement seule, on m'avait enlevé tout le monde. Des rires d'enfants retentirent, alors qu'un petit gars demanda à sa sœur de ne pas regarder sous le lit de ses parents. Il lui expliqua qu'aucun d'eux n'avaient le droit de faire cela. Ils ne devaient sous aucun prétexte, observer mon emplacement. Alors toujours aussi seule, dans ma boîte qui avait gagnée en espace suite au retirement des autres, je broyai du noir. Personne ne viendrait me sauver, et je serai la prochaine à mourir...

Le temps s'écoulait de manière indéfinie. Tous les instants me semblaient terriblement lents, sauf lorsque j'entendais ces jeunes jouer, parler, et rire, non-loin de ma position. Ils égayaient mes jours.

C'est alors que vint mon tour.

M'extirpant de ma boîte, où j'étais captive depuis si longtemps, je remarquai que nous étions en pleine nuit. Les volets de la fenêtre étaient ouverts, et il faisait noir malgré tout. La lumière de la télévision m'éblouit, alors que je déviai mon regard vers le lit, sous quoi j'avais été caché probablement un moment. Une femme dormait profondément, inconsciente de ce que j'allai vivre.

L'homme qui m'avait empoigné, me dévorait du regard, et avait un soupçon de culpabilité dans le regard. Mais j'avais cette désagréable impression qu'il ne me ferait du mal, peu importe mes supplications, et mes regards de pitié. C'était probablement écrit. Je ne pouvais m'en sortir vivante. C'était évident.

Résignée, je faisais face à mon destin. Mais je ne pouvais retenir une larme de couler. Je n'avais rien vécue d'extraordinaire, je ne savais même pas qui j'étais. Je ne savais pas comment j'avais atterrie dans cette galère, je ne me souvenais de rien, et personne ne m'avait rechercher. Était-ce le cas pour tous ceux qui m'avaient accompagnés dans cette galère ?

Jamais je ne pourrai répondre à cette question. Car aucun d'eux ne m'avaient parlé. Pour une raison que je n'ignorai pas, nous devions faire vœux de silence pour survivre jusque là où j'avais tenue. Serait-ce ça qui m'avait si longtemps garder en vie ?

Qu'avais-je à perdre en hurlant ?

Alors qu'il m'approchait de ses lèvres, je me décidai à faire ce que je n'avais jamais fait :

- Noooooon !

Il sursauta, et m'observa avec des yeux ronds, comme si... Comme s'il était choqué. Sa femme lui demanda entre deux sommeils, de baisser le son de la télé, ou de changer de chaîne, pour éviter ce genre de désagrément. Ne m'avait-elle pas vue ?

L'homme me retourna avec légèreté, alors que je ne comprenais plus rien de ce qu'il se passait. Pourquoi le fait de vouloir survivre le dérangeait tant ? Il devrait comprendre, que je veuille vivre !

- Je dois devenir fou.

C'était là sa conclusion ? C'était sa réponse, à tout ce qu'il m'avait fait vivre ? Ces journées entières, voir ces semaines de captivité ?! C'est moi qui allait devenir folle ! J'enrageai, j'en pleurai tant j'étais en colère face à son dédain.

Lentement, il me retourna à nouveau pour que je lui fasse face, il glissa son doigt le long de ma larme, plissant les yeux. Sa réaction me laissait perplexe. Il ne voulais pas que je sois triste ? Ou était-ce autre chose ?

Il observa la substance sur son doigt, alors que lentement il écarquilla les yeux.

- C'est toi... ?
- Quoi ?
- C'est toi qui est tant recherché par ce vieux fou ?
- ... Je... Ne comprend pas...
- Ou je dors, et je fais un rêve ultra chelou, ou tu es bien réel, et tu es le Cookie du professeur Kruss, celui qu'il recherche activement depuis deux semaines. Tu es donc... Une réussite, tu parles, et il semblerait que tu pleures. Je vais l'appeler, et lui signaler que j'ai retrouvée l'expérience.
- Je... Suis... Une expérience ?
- Oui, une parfaite réussite, même si je ne sais toujours pas à quoi tu vas servir !
- Je suis... Une expérience... ?
- Ouai, bon, je crois que le professeur va avoir beaucoup de travail. Enfin, je vais te trouver une boîte confortable pour dormir !
- Non, plus de boîte !
- Bon très bien, un oreiller alors, et je te poserai en hauteur pour que personne ne te mange.

Je le regardai avec stupéfaction, n'assimilant toujours pas ce qu'il me racontait. C'était tellement étrange... Je suis seule ? Je suis la seule comme ça ? Mais quel est le but de mon existence ? Quelle est ma quête... ? Qui suis-je ?

C'était décidé, je serai Cookie Story.

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