Chapitre 1

5.9K 183 152
                                    

Sous rayons de l'astre brille la douceur matinale,
Éclats printaniers du parfum floral.
Bleu du ciel, bleu des yeux,
Sourire délicat, envoûtant et merveilleux.

Et la clochette tinte.

Tu n'es pas mystérieuse, Marinette, simplement imprévisible. Ce qu'on pense de toi n'est pas toujours la vérité, mais tu restes quelque peu transparente quand même ; le tote-bag sur l'épaule, le gobelet de café dans la main droite, le style vestimentaire classique, pas le moins du monde extravagant mais qui réussit néanmoins à se différencier des tenues fades des autres passants, étudiante dans la vingtaine qui entre tout juste dans la vie active.

Parisienne dans les veines, on ne pourra jamais te l'enlever, malgré les traits asiatiques qui habillent ton visage. Tu l'aimes, ta capitale.

Tu passerais presque inaperçue, Marinette. Parce que tu es différente tout en restant dans le moule de la banalité ; tu te démarques sans trop attirer l'attention. Mélange ingénieux que tu as parfait auprès des plus grands, dirait-on.

Presque, car il y a bien un regard qui s'accroche à ta silhouette quand tu entres dans la boutique, quand la clochette tinte doucement à ton entrée, quand tu te mets à déambuler dans les rayons. Tes doigts fins viennent caresser les tissus, tu t'extases devant les gros rouleaux entreposés sur les étagères, tu te sens dans ton élément.

Et puis tu te sens observée, aussi. Peut-être que ça t'aurait gêné si tu n'avais pas croisé son regard, si tu ne t'étais pas rendue compte que ces deux joyaux d'émeraude te plaisaient déjà.

Il a un joli minois, le vendeur.

Alors tu te complais dans cette attention qu'il te porte, tu fais mine d'ignorer, de ne rien voir, indifférence trompeuse. Parce qu'on t'a appris à te faire désirer, Marinette, ne soyons pas si simples, faisons-leur tourner un peu la tête, t'auraient-elles dit. Faussement niaise et naïve, rôle qui te va à merveille sans que tu ne le saches, parce que tu l'es plus que tu ne le penses.

Tu lances une œillade discrète entre les tissus colorés, jeu d'enfants qui te ferait glousser dans ta comédie pleine de candeur – mais le vendeur aux cheveux blonds a disparu de ta vision. Tu montres presque une moue insatisfaite.

— Je peux vous aider ?

Tu sursautes, prise au dépourvu, à deux doigts de renverser ton café si il n'y avait pas de couvercle sur ton gobelet ; et tu rougis, parce que ça te met mal à l'aise. Tu exécutes un mouvement souple pour te retourner et faire face à l'importun, jusqu'à ce que les deux émeraudes se remettent à briller.

Là, juste devant toi.

Le vendeur est encore plus mignon de près. Il lâche un sourire malicieux qui lui va à ravir, tu en as le cœur tout emballé, Marinette. La comédie de la parisienne difficile d'accès est plus simple à jouer de loin, quand il n'y a que ton regard qui peut te trahir.

Là, ton corps entier n'est qu'un vaste reflet de tes pensées, du sourire timide que tes lèvres roses dessinent jusqu'à la mèche de cheveux rebelle que tu cales derrière ton oreille. Le vendeur sait ce qu'il fait, toi tu ne sais pas trop.

Si seulement tu savais.

— Hum, peut-être, réponds-tu, hésitante. Je cherche un tissu pour une pièce que je dois créer, pour l'école. Mais je ne sais pas vraiment sur quoi me rabattre.

Le vendeur semble réfléchir, puis il finit par te guider vers un autre rayon de la boutique tout en se perdant dans des explications que tu trouves pourtant particulièrement intéressantes. Il te conseille, répond adroitement à chacune de tes questions, il s'y connaît, ça se voit.

Un amour inconditionnel | fanfiction MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant