Chapitre 1

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Il est 2 heures du matin. Déjà plusieurs heures que je tourne et retourne dans mon lit essayant désespérément de dormir mais rien n'y fait : le brouhaha venant de l'appartement de mes nouveaux voisins de palier m'empêche de m'endormir. Je les ai bien entendu s'installer cet après-midi, mais j'en conclus que le déménagement ne les a pas assez épuisés...

C'est la première semaine de rentrée à l'université et chacun s'installe à son rythme dans les logements étudiants. Moi je suis arrivée mardi dans cet appartement que je partage avec ma meilleure amie. On s'est installées un petit cocon à la décoration épurée mais néanmoins confortable. C'est à partir de demain, vendredi, que l'année scolaire commence réellement par une journée d'intégration avant le début des cours la semaine prochaine.

Visiblement nos nouveaux voisins jouent cartes-sur-table dès le début: ils ne sont pas là que pour étudier. Le bruit est si fort que même avec un coussin sur les oreilles, j'ai l'impression d'être avec eux, dans leur salon. Comment vous dire? Entre le hard rock et les discussions animées, c'est un joyeux bordel chez eux. Je crois que je ne suis pas prête à m'endormir! Mais ils sont combien là-dedans? Je distingue plusieurs voix masculines, graves et fortes, mais aussi des bruits de canettes qu'on ouvre et des voix féminines. Elles gloussent, sans doute dans l'objectif de s'attirer les faveurs de ceux-ci. Tout ce beau monde qui s'amuse pendant que moi j'essaie juste de dormir pour ne pas ressembler à un zombie demain... Si seulement j'avais eu le caractère de ma meilleure amie et colocataire Mélina, je serais allé frapper à leur porte pour leur crier toute ma frustration au visage! Mais j'avoue, moi je ne suis pas vraiment comme ça... j'ai déjà du mal à regarder les gens dans les yeux... alors aller crier sur mes nouveaux voisins à 2h du matin en petite tenue... mmh pas capable! Et puis, tiens d'ailleurs elle n'est pas rentrée ce soir. Il n'y a que moi qui envisage d'aller vraiment à l'université ou quoi?

Je finis par m'endormir d'épuisement vers 4h du matin. Au réveil, un seul constat: mon visage ne ment pas; j'ai trop peu dormi, il est marqué par les cernes et les nombreux kilos perdus ces dernières semaines... cette journée va être longue.

Je me prépare rapidement tout en essayant tant bien que mal de sauver les apparences avec le maquillage piqué à Mélina. Niveau maquillage, je ne connais que le strict minimum, mais je ne me débrouille pas si mal, et puis à force de regarder Mélina faire, j'ai réussi à assimiler quelques-unes de ses astuces pour être aussi canon. Bon en même temps, elle ne passe jamais inaperçue avec ses jambes interminables et ses cheveux rouges rubis. Elle est sublime, et elle a du caractère. Le genre de fille qu'on n'oublie pas. Et puis il y a moi, le genre qui n'a rien d'extraordinaire, vous voyez. Je suis blonde avec de grands yeux bleus en amande, mais les dernières semaines m'ont fait perdre le peu de forme féminines que j'avais. Je suis du genre discrète, ni mes vêtements ni mon attitude n'attirent l'œil. Elle me dit tout le temps qu'avec un peu d'effort je mettrais tous les hommes à mes pieds, mais honnêtement jusqu'à présent, ce n'est pas pas ma priorité. Je n'ai pas eu une adolescence normale, mais je m'en suis sortie, et ce qui compte pour moi aujourd'hui c'est d'obtenir le meilleur diplôme et m'offrir la meilleure vie possible. Peu de chose arriveront à me détourner de cet objectif.

L'université n'est qu'à une centaine de mètres de notre résidence étudiante, je décide d'y aller à pied. Au loin j'aperçois Mélina qui me fait de grands gestes. Je la rejoins rapidement.

- Salut Mel, tu n'es pas rentrée cette nuit..., lui fais-je remarquer avec un petit sourire en coin

- Non, j'ai encore passé la nuit chez Gab '.... Me regarde pas comme ça Margot... Je sais que je suis faible... j'y suis allée pour récupérer mes dernières affaires laissées chez lui et puis... tu sais... de fil en aiguille...

Notre cher voisin !Where stories live. Discover now