Prologue

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Musique : 120 battements par Minute - Arnaud Rebotini ou I Don't Need Saving - Blake Neely (Mentalist)

ℰ𝓁𝒾𝒶𝓈

On a été appeler pour une Tentative de Suicide, du moins, c'est ce que dit le papier, car il n'y a pas de nom pour overdose, il existe uniquement des grandes catégories, comme accidents sur voix public, malaise, relevage, TS. Mon cœur me fait mal lorsque l'adresse nous est communiquée, j'ai du mal à y croire sur le moment, mais il est hors de question que je me désiste, que je fasse demi-tour, que je dise que je n'ai pas envie d'y aller car j'ai peur de voir ce qui m'attends, j'ai peur de voir ce qu'il y aura lorsqu'on aura ouvert la porte.

Je me dépêche de m'habiller en face de mon casier, ayant failli trébucher plus d'une fois en enfilant avec vitesse mon pantalon. Je monte dans le camion alors que mes coéquipiers font un rappelle de ce qui se passe, pourquoi on est appelé, les antécédents que le médecin a pu relever aux téléphones, le nom et le prénom de la personne. Mon estomac se retourne et ma mâchoire se crispe, mais je reste neutre, hochant simplement la tête en écoutant ce que dit notre chef. La police est déjà sur place pour faire évacuer la fête afin que l'on puisse intervenir en toute tranquillité, sans avoir des gamins dans nos bottes qui pleurent et qui vomissent partout.

Le deux-tons retentis dans toute la ville, c'est bien la première fois que je trouve que ce son est aussi assourdissant, qu'il peut être détestable. Je suis revenu rapidement à la réalité car le camion c'est arrêter en bas d'un immeuble, la couleur bleue des sirènes des policiers illumine la rue qui est déserte et sans lumière à cette heure-ci. Je prends sur mes épaules le sac à dos d'urgence et je monte deux à deux les marches. Je sais très bien que ça me fatigue plus vite que de monter les marches normalement, mais le taux d'adrénaline que j'ai en moi, me pousse à me dépêcher d'aller auprès de la victime, la rassurée et surtout la faire revenir pour pas qu'elle nous quitte. Une fois arrivé devant la porte de l'appartement, je me dépêche de rejoindre mes collègues et je pose le sac sur le bord du lit ou est installé la victime.

Mon cerveau se met en guidage automatique, je réalise chaque mouvement avec précision, je sais ce que je dois faire et je le fais, en faisant abstraction de la personne qui me fait face, à son visage pâle, ses lèvres rose au lieu de son rouge habituel. Elle semble en paix, mais il est hors de question qu'elle parte, je dois faire en sorte qu'elle reste parmi nous.

Pendant que j'exécute mes gestes avec mécanique, des larmes se mettent à couler le long de mes joues, le visage de la jeune femme en face de moi prend parfois la forme d'un visage qui met trop familier et encore aujourd'hui. J'essaye de me reprendre en m'essuyant les joues entres deux gestes pour sauver la jeune victime, mais l'un de mes collègues me retire doucement, je n'ai même pas la force de résister, c'est certainement ce qui peut m'arriver de mieux, de me faire mettre à l'écart pour cette intervention.

- Excusez-moi de vous interrompre, mais il n'y a rien d'anormale dans cet appartement, il y certes de l'alcool dû à la soirée qui s'y dérouler, mais pas de drogue, et tous les invités semble surpris d'entendre parlé d'overdose. La victime ne buvait pas énormément d'alcool par rapport à ce qu'elle pouvait supporter. Nous rapporte la police. Nous avons regardé le verre qui était brisé au pied de son lit, et à son haleine, elle ne semble même pas avoir pris d'alcool.

Malgré mes larmes et ma voix qui se fait faible, je regarde le gardien de la paix dans les yeux en secouant la tête.

- Cherchez des médicaments, des anxiolytiques je crois, ou alors des... Des antalgiques, comme le tramadol ou de la codéine.

Le policier est surpris de mon intervention, mais il ne dit rien et il retourne rapidement à ses recherches, cherchant plus de la drogue dure, mais des médicaments qui pouvait devenir une addiction tout comme l'héroïne. Mon chef a relevé la tête vers moi avant de m'approcher, mes collègues ayant brancardé la jeune femme pour l'amener aux urgences.

- Tu la connais ?

Sa question était pourtant simplement, sans forcément de reproche dans sa voix, mais il y allait avec douceur, ayant peur qu'un électrochoc se fasse ou que mon corps décide de s'éteindre d'un coup.

J'hoche la tête, je reste sur place un instant avant de suivre mes collègues jusqu'à l'ambulance.

- Elias ! Tu ne peux pas me fuir comme ça, si tu te sens pas apte de faire plus sur cette intervention alors viens avec moi devant... Tu aurais pu nous prévenir que tu la connaissais et que tu te sentais pas apte à agir dans ces circonstances.

Je me contente d'hausser les épaules avant de monter à l'avant du camion, mais je ne conduis pas, j'en suis incapable. Quand mon chef s'assis à côté de moi, il me sourit tristement.

- Je ne pouvais pas faire fond bond... Je me devais d'intervenir, encore plus dans ses conditions, je n'aurais jamais dû la laisser en sachant que ça n'allait pas fort, c'est entièrement ma faute, alors à défaut d'avoir su la protéger, je dois la sauver.

Je pense que mes paroles font rapidement le tour dans la tête de mon supérieur assis à côté de moi, il vérifie que les garçons à l'arrière sont bien en place, puis il appuie sur la pédale d'accélération, ce qui me plaque contre mon siégé. De mon côté j'appuie sur le petit bouton qui se trouve à mes pieds pour allumer la sirène que ce soit le deux-tons et le gyrophare.

Le SMUR nous suit de près avec son deux-tons qui est proche de celui des véhicules de pompiers américains. On a de la chance car l'appartement est à peine à dix minutes de l'hôpital, mais une fois arrivé, plus rien n'est de notre ressort, on confie notre victime à des médecins, des infirmiers, et ici s'arrête notre mission. Nous ne pouvons plus rien faire et on doit passer à autre chose, être à l'écoute de la prochaine victime, mais j'en suis incapable actuellement, mon cœur est en miette. Je n'ai plus qu'une chose à faire, prier, prier même si je ne crois pas à la religion, prier pour qu'elle s'en sorte, malgré que les médecins du SMUR nous ont dit que son pronostic vital est engagé.

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Coucou à vous ! Je ne sais pas si vous verrez les notifs mais je vais essayer de reprendre l'histoire en main et ça commence par une relecture avec des petits changements je penses ! 

Loin du cœur, loin des flammesWhere stories live. Discover now