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"Assise devant mon patron dans son bureau, je stressais. Je me souviens, j'avais les mains mhouatent. J'avais appris quelques jours avant par une collègue que la société devait se dispenser d'un employer car elle n'avait plus les moyens de payer tout le monde. Et ce jour-là, j'ai été convoqué. Je me doutais que tout cela avait un rapport, évidemment. Je gardais espoir, mais je pensais que je m'apprêtais à passer ma dernière journée là-bas. Il a commencé par me dire que je fournissais un travail exemplaire, qu'il avait apprécié ces trois années avec moi dans l'équipe. Il tournait autour du pot, ça m'agaçais fortement. Alors je lui ai demandé de me dire directement ce pourquoi j'étais dans ce bureau. Il m'a annoncé qu'ils devaient se séparer de quelqu'un. Et que ce quelqu'un était moi. Je le savais. Mais j'étais quand même déçue, en colère et triste. Il m'a souhaité bonne continuation, en me complimentant comme pour se sentir moins coupable. J'avais beau être un bon élément, ils m'ont viré. Je suis compétente d'après lui, en attendant je suis toujours au chômage. Ensuite, je suis sortie de son bureau, chamboulée. J'ai vagabondé jusqu'à l'open space. J'ai regardé tout le monde. Ils étaient tous occupés. Personne ne m'a remarqué. Comme si rien ne venait d'être annoncé. J'ai sorti un carton de sous mon bureau pour ranger mes affaires. J'ai levé les yeux et pris la parole en leur annonçant que j'étais renvoyée. L'hypocrisie des collègues a alors commencé. Ils m'ont demandé ce qu'ils pouvaient faire pour moi, ils ont fait les choqué. Une bonne brochette de cons. Pardon, on a interdit les insultes c'est vrai.
 -Ce n'est pas grave.
-Voilà comment ça c'est passé. Le jour où ma vie est complètement partie en vrille. Comment j'ai fini ici quoi.
-Vous devriez prendre des vacances, aller loin, vous reposer. Je sens que les médicaments vous fatigue.
-C'est vrai que je dors beaucoup.
-Vous pensez souvent à ce jour?
-Oui.
-Et qu'est-ce qui vous vient en tête?
-J'ai envie d'envoyer le patron se faire foutre, et les collègues aussi.
-Et que pensez-vous de ces idées?
-Elles ne sont pas forcément si négatives que ça. C'est normal d'être en colère, même deux mois après. J'ai quand même tout perdu à cause de ça. J'ai du déménager pour payer moins cher, et j'ai honte.
-Vous avancez très bien Eliane. On se revoit la semaine prochaine.
-Merci docteur."

Parle-moi [Fanfiction Bigflo et Oli]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant