J'écris comme on veut sortir d'un labyrinthe qui n'existe pas. À la recherche de la lumière, évidente, réconfortante. Je rembobine un film qui n'a pas fini d'être monté. J'enregistre des voix dessus, colle du sens à des images qui surgissent de partout. Je l'écris elle, et moi avec, de la seule manière que je sache le faire. Alors on devient narrateurs et protagonistes d'une histoire qu'on invente peut-être. Qui nous déchire les entrailles. Rêves ou réalités, la frontière est une balance qui ne sait pas se décider. J'écris un voyage, un voyage plein de lettres qui noircissent mes pages comme des fourmis. Une exploration microscopique sur une toile d'araignée, pour démêler les fils de nos pensées. J'écris un écho qui ne se tait jamais, qui ne s'éteint jamais, qui plante obstinément ses griffes dans le coeur et le triture jusqu'à ce qu'il se rende. J'écris qu'on s'est rendu, finalement. Qu'il a gagné. Qu'il est, tout ce qui demeure, malgré tout, pour toujours. Un écho vibrant, animal, de deux âmes qui refusent l'oubli. - D. Rosebury, carnet de notes.
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