Chapitre 13

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Christophe avait tout de même passé la nuit éveillé, sur le balcon. Lorsque le soleil pointa à l'horizon, il entreprit une rapide méditation, avant de se rendre à la cuisine. Ce fut la bonne odeur de ce qu'il préparait qui réveilla les autres.

Par la suite, Samuel insista pour que son fils aille se reposer pendant qu'ils préparaient leur trajet. Ils vidèrent le frigo et les placards pour stocker les vivres dans la caravane. Dans le même temps, Samuel avait demandé aux deux plus jeunes de prendre quelques assiettes et de les lancer aussi loin que possible pour éloigner au maximum les morts. Mélodie dû vite les rejoindre et superviser la diversion, car sa petite sœur, s'ennuyant, commençait à faire des lancés volontairement cours qui attiraient les cadavres vers eux. Andrée, quant à elle, s'était vu confier une batte de baseball par Samuel, et entreprenait d'y planter multitudes de clous pour la transformer en arme redoutable. Le vétérinaire espérait ramasser quelques fusils d'assaut en passant. Certains soldats les portaient toujours sur eux, mais quelques-unes de ces armes gisaient près du véhicule. Alexandre souhaitait également réussir à rattraper son sergent et récupérer le talkie-walkie.

Leurs préparatifs prirent toute la matinée. Christophe se réveilla à temps pour préparer de quoi manger. Leur plan était simple : éloigner les morts le plus possible pour pouvoir rapprocher le véhicule du portail et ainsi y accrocher la caravane. Après quoi, ils n'auraient plus qu'à partir. Fayyad, Samuel, Andrée et Alexandre sortiraient, armés, pour se débarrasser des cadavres restant, et essayer de récupérer ce qu'ils pouvaient sur les militaires, pendant que Christophe, couvert par Nicolas, se précipiterait directement vers le véhicule blindé pour le ramener vers le jardin. Mélodie et Laurent allaient se charger des caravanes, dans laquelle les trois enfants resteraient à l'abri. Mais même si toute cette partie se passait bien, il restait un dernier problème : l'ARAVIS n'était pas fait pour y attacher une remorque et encore moins une caravane. Samuel possédait une boule d'attelage, mais il fallait quelques connaissances en mécaniques pour la poser. Laurent se vanta d'en avoir, et pour une fois, Andrée confirma. Bien qu'il fût un piètre conducteur, il avait toujours su bricoler les voitures de toutes sortes, il s'agissait de son loisir. Son assurance arrogante ne rassurait pas Samuel, mais il n'avait pas le choix. Le véhicule militaire ne pouvait accueillir que sept passagers. Cela allait cependant prendre du temps. Temps pendant lequel le portail du jardin allait être ouvert. Il leur faudrait donc défendre l'entrée, en espérant que Laurent fasse un minimum de bruit.

« Tout le monde a bien compris le plan ? Demanda Samuel, prêt à sortir. Les filles ont fait du bon boulot, la plupart des morts se sont éloignés de l'entrée. On ne devrait avoir aucun mal à nous débarrasser des traînards. »

Il ouvrit la porte et tira presque aussitôt une flèche pour se débarrasser d'un mort juste en face. Fayyad, Andrée, Alexandre et lui-même se dispersèrent pour libérer la rue devant la clinique. Christophe courut directement vers l'ARAVIS, en plantant sa hache dans la tête d'un cadavre en passant. Nicolas était juste derrière lui, un couteau à viande dans chaque main. Il contourna le véhicule pendant que le plus jeune grimpait sur le siège conducteur. Comme Alexandre l'avait dit, les clés étaient toujours là.

Nicolas allait rejoindre le côté passager, mais un mort se trouvait juste là. Il manqua de tomber tant il s'arrêta brusquement, et se rattrapa de justesse contre le capot. Il ne produisit pas un son assez fort pour attirer toutes les charognes alentour, mais au moins celui qui se trouvait juste devant lui. Dans son manque d'équilibre, il avait aussi fait tomber ses armes et l'une des deux avait glissée sous la voiture. A son grand soulagement, la chose s'était à peine retournée qu'une flèche lui traversa le crâne. Nicolas fit un rapide salut militaire à Samuel, en remerciement, récupéra la flèche, et se hissa dans le véhicule que Christophe avait déjà démarré. L'adolescent fit parfaitement sa manœuvre pour faire pivoter l'engin, afin d'entreprendre une marche-arrière en direction du portail. Laurent et Mélodie étaient déjà justes derrière, prêts à l'ouvrir.

L'ARAVIS était pratiquement en place quand une plainte fit frissonner tout le groupe. Alexandre avait réussi à rattraper son sergent et à la tuer, juste au coin d'une maison, mais il se s'était pas attendu à voir tout un groupe de cadavre débarquer du jardin de cette dernière. Ils y été restés bloqués après le passage des hélicoptères, qui les avaient attirés dans cette direction. Comme il ne voulait pas se servir du fusil d'assaut, le militaire s'était donc attaqué à eux au couteau, mais ils étaient nombreux. L'un d'eux était tombé sur lui, et bien qu'Alexandre ait pu lui plaquer le manche du couteau entre les dents pour l'empêcher de mordre, le macchabée lui avait profondément griffé le visage et les autres étaient sur le point de rejoindre leur semblable. Andrée et Samuel se précipitèrent aussitôt à son secours, l'un tirant à distance, tandis que la femme les attirait à elle pour écraser leur tête contre sa batte à clous. Fayyad, quant à lui, se pressa directement vers Alexandre pour se débarrasser de son attaquant et l'aider à se relever. Le visage du martiniquais était totalement couvert de sang. Il était impossible de voir distinctement où était la blessure. Alexandre tituba un peu, mais assura qu'il allait bien, et tua quelques cadavres supplémentaires. Fort heureusement, si son cri avait alerté ses camarades, il n'avait pas été assez fort pour être entendu par les macchabées les plus éloignés. Samuel entraîna le militaire vers la clinique. Christophe et Nicolas descendirent du véhicule, afin d'aider à tenir les cadavres éloignés pendant l'installation de la boule d'attelage. Ils ne furent pas submergés. Laurent resta plutôt silencieux, sauf au moment de fixer l'accessoire. Trois morts se dirigèrent à ce moment vers eux mais ils purent facilement s'en débarrasser. Pendant tout ce temps, Samuel s'occupait d'Alexandre. La plaie partait du front à droite pour finir sur sa joue à gauche, traversant son œil droit et son nez. Heureusement, même si la blessure était profonde, il n'avait pas de séquelles graves et son œil était intact. Samuel lui fit simplement quelques points de sutures. Ils n'avaient plus qu'à attendre que Laurent termine son installation, tout en le protégeant des morts. Ce bricolage dura bien deux heures au total, mais la boule d'attelage était parfaitement en place, et solide. Laurent ne manqua pas l'occasion de s'en vanter.

Comme quelques cadavres s'approchaient à nouveau. Le groupe grimpa en vitesse à bord de la voiture et de la caravane, pour démarrer au plus vite. Le véhicule étant parfaitement blindé, ils pouvaient facilement foncer dans une horde et s'en sortir indemne. La route était dégagée la plupart du temps, les morts étant attirés par des animaux, ou d'autres bruits, dans les jardins ou les commerces.

Par conséquent, Samuel n'eût pas trop de mal à diriger la voiture à travers les rues de triomphes, vers la forêt.

Là, il y avait beaucoup moins de macchabées. Ils avaient presque tous été attirés par les bruits de la ville. La route était cependant bien plus chaotique, succédant bosses et creux. Ils étaient secoués dans la caravane autant que dans l'ARAVIS. Mélodie, dans la caravane, tenait fermement sa petite sœur pour qu'elle ne fasse pas de mauvaise chute.

Samuel tentait de ne pas aller trop vite pour minimiser les secousses, tout en gardant une bonne allure pour que les morts s'écrasent sur le capot lorsqu'ils étaient percutés. A cette allure, il leur fallut environ quarante minutes pour enfin apercevoir la grille de l'hôpital.

Elle était grande ouverte et il restait quelques mort dans la cours. La décision fut rapide. Ils arrêtèrent la voiture à l'entrée pour en sortir rapidement et s'occuper des morts. Ce ne fut pas bien difficile. Il n'y en avait qu'une dizaine.

Lorsqu'ils eurent terminés, ils vérifièrent qu'aucun n'avaient été attirés depuis l'extérieur.

« A mon avis, il n'y a aucun survivant ici. Marmonna Fayyad. Peut-être qu'on pourrait trouver quand même des indices sur ce qu'il s'est passé. »

Ils se mirent d'accord. Les trois enfants resteraient devant, surveillées par Laurent. Nicolas prit les clés du véhicule pour s'assurer que l'homme ne pourrait pas s'enfuir avec. Si des morts arrivaient, ils n'auraient qu'à se barricader dans le véhicule blindé.

Alors que le reste du groupe se dirigeait vers les grandes portes, armes au poing, une fenêtre s'ouvrit à l'étage.

« Pitié ! A l'aide ! Appela une vieille femme. Ils vont bientôt casser la porte ! »

Apocalypse AngelWhere stories live. Discover now