Une Lune d'or et de noir [En Cours De Réécriture]

Chapitre 29

C'était une superbe journée d'été. Aucun nuage ne venait ternir le magnifique ciel d'un bleu azur. Là où nous nous entraînions habituellement avec Sirius se dressait un grand dais magique, protégeant les invités de l'aplomb du soleil, tout en offrant une vue superbe sur le champ des Potter et la forêt où aurait lieu le reste des festivités. Un petit sourire ornait mes lèvres tandis que je jetais un coup d'œil rapide à l'assistance. Remus et Peter étaient assis au premier rang, d'un côté de l'allée centrale, auprès d'Euphemia et Fleamont. De l'autre côté, se tenait Mrs Evans, seule, Mr Evans étant chargé de mener Lily jusqu'à l'autel. Les deux sièges vides restant près d'elle témoignaient de l'absence de Pétunia et son mari, Vernon. Je décelais des mouchoirs dans les mains des deux mères en prévision de la cérémonie. Je reconnaissais également Bathilda, Franck et Alice, le professeur McGonnagall, le professeur Slughorn et Albus Dumbledore.

Je reportais mon attention sur James. Ses cheveux en bataille contrastaient avec son smoking. Je décelais son impatience, tout en ne l'ayant jamais vu aussi sérieux. J'avais été de nombreuses fois témoin de son courage, de son arrogance également, mais aujourd'hui, il dégageait quelque chose d'autre. Une sérénité absolue. Une confiance entière face au tournant décisif que prenait sa vie. Lily avait une chance incroyable de l'avoir trouvé, car cet homme était prêt à donner sa vie pour elle et pour son amour.

Je croisais enfin le regard de Sirius, un pas derrière le jeune Potter.

    – Je... tu... les couleurs de Gryffondor te vont à merveille.

Il m'avait semblé qu'il lui avait fallu chercher ses mots. Je venais de laisser Lily seule pour rejoindre Sirius en bas des escaliers de la maison familiale. J'avais revêtu une longue robe licou d'un rouge éclatant, au tissu léger qui dévoilait habilement mes formes. Mes boucles d'or étaient délicatement relevées sur ma nuque et agrémentées de ma broche en forme d'oiseau-tonnerre. J'esquissais un sourire en le détaillant également. Il était incontestablement beau. Ses longues mèches noires retombaient devant ses yeux gris, dans un séduisant effet désordonné. Le costume trois pièces moldu qu'il portait rehaussait son charme naturel.

    – Tu es très élégant toi aussi.

Il me rendait mon sourire et m'offrait son bras.

Mes yeux se perdaient le temps d'une seconde dans les siens avant que ne retentisse une douce musique. Je détournais la tête. Au fond apparaissait Lily en compagnie de son père. Sous son voile, sa magnifique chevelure auburn lâchée était arrangée sur son épaule. Je l'avais déjà vu dans sa robe de mariée. Lors des essayages, et il y avait encore une heure à peine quand je l'avais aidé à s'apprêter. Pourtant, dans la lumière éclatante du jour, elle était encore plus belle. Elle illuminait l'assistance dans son ensemble, mais n'avait d'œil que pour le jeune homme brun tandis qu'elle remontait l'allée. Après l'avoir embrassé, Mr Evans la laissait au bras de James sur la petite estrade où nous nous trouvions déjà avec Sirius. Le couple se dévorait mutuellement des yeux.

    – Tu le sais depuis longtemps, n'est-ce pas ? Que James est l'homme de ma vie ? me demandait-elle tandis que j'attachais son voile à ses mèches rousses.

    – Oh oui.

Je lui faisais un clin d'œil en songeant au temps qu'ils avaient passé à se tourner autour alors que personne d'autre n'était dupe dans leur entourage. Nous échangions un sourire complice dans le miroir.

Je n'entendais que vaguement les paroles que prononçait le sorcier au crâne dégarni qui officiait. Des larmes d'émotion m'étaient venues. J'en avais ressenti beaucoup ces deux dernières années, d'émotions, bien plus que toutes les précédentes passées à Poudlard réunies. L'éloignement de Regulus, la découverte de la Marque des Ténèbres à son bras, mon vain combat pour le tirer des griffes de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Sa perte, la douleur qu'elle avait provoqué de longs mois durant, les missions de l'Ordre. Et petit à petit, la tendance s'inversait. Tous ces sentiments négatifs, bien qu'il en restait et qu'il en resterait toujours des cicatrices, laissaient peu à peu place à d'autres sensations. Que je ne parvenais pas à toutes reconnaître. Tout ce que je savais, c'était que mon cœur était gonflé d'amour. En regardant ma meilleure amie épouser son grand amour. En plongeant mon regard dans celui de Sirius. J'y décelais une étincelle que je ne réussissais pas à identifier.