Crocodile

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NDA : Je vous conseille d'écouter la musique en lisant ! Bonne lecture.

Le casino est bondé. Des aristocrates, des architectes, des chômeurs, des caissiers, des avocats. Tout le monde tente sa chance au Rain Dinners. « Ici, chacun est susceptible de faire fortune. » répète le personnel à tout va, un grand sourire pendu aux lèvres.

Le lieu est prestigieux, les escaliers sont couverts de tapis rouges, les murs de tableaux mondialement connus, et le plafond d'ostentatoires lustres en or blanc. Sur les écrans, le slogan du casino défile accompagné  de notes de piano répétitives :

« Au Rain Dinners, votre gourmandise sera enfin rassasiée ! Billets, lingots, pièces d'or..venez faire fortune dans le plus grand casino d'Alabasta !  »

Zoro étouffe, sa chemise blanche lui sert trop. Quelle idée de s'habiller de cette façon. Des corps pressés le bousculent. Il déteste la proximité avec la foule. Plus loin : Clinng ! Des pièces tombent aux pieds d'une grosse dame, elle s'agenouille prestement pour les récupérer.

Zoro déteste les jeux d'argent. Et puis ce casino est truqué et ces cons ne s'en rendent même pas compte.

Un homme empoté rit gras devant sa liasse de billets, une jeune femme saute dans les bras d'une autre quand les pions rouges, bleus et verts, leurs reviennent ; une vieille femme pousse un cri d'exclamation quand elle remporte le jackpot. Zoro a pitié. Dans quelques jours, ces imbéciles seront plumés et n'auront plus un sous en poche.

Il finit son mojito cul sec avant de s'engouffrer entre les clients, les dents serrées.

Il dépasse l'orchestre interprétant Les
Quatre Saisons de Vivaldi. Les violons s'activent et chantonnent l'air de la première partie : Spring. La musique le met sous tension. Il déteste cet air, le connaît par cœur. Souvenir de son amie disparue, il aurait préféré ne jamais l'écouter une autre fois qu'à ses funérailles.

Il évite les tables de Poker où de nombreux clients sont rassemblés, franchit quelques marches d'escaliers en marbre. En haut, il a une vue d'ensemble. Comme un panorama, le casino entier s'offre à lui.

Son oeil photographie les lieux. Deux escaliers, une pièce VIP, deux machines à sous plus prestigieuses que les autres. La foule se regroupe dans le hall. Effet de groupe, Zoro les suit. Repérage discret, il remarque quatre hommes armés devant le carré VIP. Zoro a un sourire en coin. Amateurs.

Demi tour. Il descend les escaliers, s'empare d'un verre de whisky sur un plateau tenu en équilibre par un majordome à moustache, puis rejoint ses partenaires.

Ses trois camarades sont accoudés au bar. Chemises blanches, costumes noir impeccablement repassés. Ni vus, ni connus, ils se fondent dans la masse.

Le plus grand, silencieux, a des cheveux noirs qui lui tombent sur la nuque, il mâchouille distraitement un cure-dent dont il a déjà avalé l'olive qui y était transpercé. Les deux autres, intenables, ne font que bavasser.

– Seulement quatre. Lui dit-il.

Un sourire prédateur se dessine sur les lèvres de Portgas D Ace. Le mouvement de son visage fait étirer ses taches de rousseur sur sa peau. Une flamme brûle dans son regard.

– Du gâteau.

Zoro sent l'excitation parcourir ses veines, mais reste sur ses gardes. Il se rappelle de son entraînement, de Mihawk et des blessures.
Les mots de son mentor aux yeux d'aigles résonnent en lui « Méfie-toi davantage de la branche sur laquelle tu te tiens. »

Le danger reste, malgré la facilité apparente de leur mission. C'est presque trop facile. Le blond allume une clope, le sourcil en vrille froncé tandis que le brun cicatrisé se goinfre d'amuses-bouches.

– Vous avez vu le boss ?

Ses amis n'ont pas le temps de répondre qu'un silence s'abat dans le casino. L'orchestre baisse d'un ton mais la mélodie chaperonne l'entrée du multimilliardaire. Un mètre quatre-vingt dix, buste large, cou épais, musclé comme un roc, cicatrice au visage, cigare à la bouche. Le mec pèse une tonne dans le show-biz. Ses pas résonnent dans le casino.

Un majordome s'écrit :

– Sir Crocodile !

Un tonnerre d'applaudissements l'accueille, et cette crapule sourit, les chaussures parfaitement cirées et les yeux brillants de fierté. Zoro grimace, il sait ce que cache cette expression de satisfaction. Ace lui tapote l'épaule :

– Rendez-vous minuit devant le carré VIP. OK ?

Zoro regarde son coéquipier partir, le pas insouciant et le sourire de celui qui a déjà gagné collé au visage.

– Il est trop impatient, 'va tout faire foirer. Bougonne-t-il.

Personne ne lui répond. Son regard glisse sur la foule qui s'éparpille à nouveau. Ace n'hésite pas, serre la main de Crocodile. Et discute. Zoro soupire. Détourne son regard. Il goûte un apéritif. Pas mauvais. La musique accélère. Zoro est sous tension. Ace discute toujours. Aux côtés de Crocodile se tient une grande femme aux cheveux noirs.

– Dis Sanji, t'as goûté leurs feuilletés à la saucisse ? C'est genre une...tuerie.

Zoro n'écoute plus. Comme dans une autre dimension, la vision de cette femme lui coupe tout accès à la planète Terre. Il croise son regard perçant. Ses jambes sont interminables, sa peau blanche et ses yeux d'un bleu renversant. Impressionnante, Zoro n'arrive plus à détacher son regard d'elle.

Aussi belle que dangereuse, sa main se serre autour de l'arme cachée contre son flanc. Aucun doute, à quelques mètres de lui se tient Nico Robin, un verre de rouge à la main et un sourire malicieux placardé au visage.

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J'espère que ce premier chapitre vous a plus ! Un peu mystérieux et surtout très court xD

Rain DinnersOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz