chapitre 43

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Ça faisait une demi-heure que Juliette fixait le ventre de sa coépouse, la situation devenait flippante et gênante pour Khadija. Les mains posées sur son ventre, Khadija se tortilla sur place.

"Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ?" pensa Khadija, fronçant les sourcils.

_Je suis incapable d'apprendre mes leçons, tonna soudainement Hodan, faisant sortir Khadija de ses pensées.

_Quand sont tes examens ? lui demanda Khadija.

_Dans deux mois, dit-elle.

_T'as aucune vergogne, reste là d'accord, répliqua Khalil.

_D'accord, lâcha Hodan.

_De toute façon, c'est pas moi qui serai dans les bancs d'examen donc ça m'importe peu que t'apprennes tes leçons ou pas, répliqua-t-il.

_C'est toi qui dois la forcer à apprendre ses leçons mais tu restes là toujours à parler comme une radio, dit Henriette.

_Maman, tu vois bien qu'elle ne m'écoute jamais.

_L'autorité te revient en tant que grand frère responsable, elle n'a pas son mot à dire. Comme tu respectes Hamid, elle devrait faire pareil, répondit Henriette.

_Hého, je suis là, vous parlez de moi, lâcha Hodan.

_Tu vois maintenant, maman, quoi qu'on dise, elle reste impolie. Elle a été trop gâtée par Hamid, voilà les conséquences. Je...

Il fut interrompu par Juliette qui criait au téléphone.

_Pourquoi t'es toujours pas à la maison... Je m'en fous, moi, d'habitude tu descends à 16h... Je me moque de ta satanée de femme... Ah si c'est mon tour, tu descends à n'importe quelle heure... Tu te fous de moi ?

On pouvait voir les larmes de Juliette tomber, elle se sentait vraiment mal de ne pas recevoir l'amour qu'elle espérait tant. Elle avait oublié un instant les personnes qui se trouvaient avec elle dans le salon. Khadija se sentit mal pour elle.

_Pourquoi tu me fais ça, Hamid... je ne me fais pas du mal à moi-même... Je ne trouve aucun homme à aimer à part toi, Hamid... Je te demande juste de l'amour, un petit peu... Allô... Allô... Hamid... Allô._

Juliette lança son téléphone portable contre le mur, son sang bouillonnait et ses yeux viraient au rouge tellement elle était en colère.

_Vous me connaissez mal, la famille Sagna, très mal, s'écria Juliette.

Elle se tourna vers Khadija et laissa échapper un sourire nerveux.

_Qu'est-ce que t'as de plus que moi? Hein? Je voudrais juste savoir ce que Hamid voit en toi.

Khadija n'a même pas pris le temps de lui répondre.

_J'en suis pas sûre que tu voudrais savoir, répondit Hodan.

_Ne t'en mêle surtout pas, Hodan, n'essaie même pas, s'écria Henriette à sa cadette.

_Pourquoi doit-on se taire quand elle se croit si importante au point de nous crier dessus?

_Je t'ai demandé de te taire, alors ferme-la_, s'écria Henriette.

_Je suis tellement désolée, Juliette ma chérie. Je parlerai à Hamid ce soir.

juliette regarda Khadija une dernière fois avec des yeux remplis de larmes et de haine, elle haïssait sa coépouse.

_Je te déteste, lâcha Juliette avant de courir vers sa chambre.

Soudain, ils entendirent un claquement de porte.

"Elle me fait de la peine, la pauvre. Hamid est vraiment injuste envers elle, il faut que je lui parle," pensa Khadija.

*********

Hamid est arrivé vers minuit chez lui, presque tout le monde dormait à la maison sauf Khadija qui l'attendait dans sa chambre parce qu'elle savait qu'il allait venir directement à elle. La porte s'ouvrit lentement sur Hamid qui marchait sur la pointe des pieds. Il fut surpris de voir Khadija debout à cette heure.

_Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure?

_C'est à cette heure que tu rentres?

_Je voulais pas voir la tête de cette fille , répondit Hamid, tirant sa femme par la taille. Cette dernière se détacha des bras de son mari.

_Qu'est-ce que t'as?

_Tu sais au moins ce que ressent Juliette en ce moment? Je l'ai vue pleurer et elle m'a regardée avec une telle haine.

_Avec tout ce qu'elle t'a fait, tu prends sa défense?

_Hamid, essaie un peu de te mettre à sa place. Elle ne t'a pas épousé pour souffrir.

_Écoute-moi bien, Khadija, si tu veux vraiment pas avoir de problème avec moi alors ne me parle pas de cette femme.

_T'as des devoirs envers elle et tu dois les accomplir respectivement. Ne la fais pas souffrir, Hamid. J'aime pas voir les gens malheureux, peu importe ce qu'elle a pu me faire, je ne ressens aucune rancune à son égard.

_T'as fini? Je peux aller dormir maintenant?

_Oui, bien sûr, mais dans la chambre de ta femme.

_C'est pas ma femme, s'écria Hamid.

_Ne me crie pas dessus, Hamid. Si tu veux pas dormir dans la chambre de ta femme, trouve-toi un autre endroit pour dormir mais pas dans ma chambre.

_C'est toi qui va dormir dehors si tu continues à me saouler ainsi.

Hamid se dirigea vers le lit quand Khadija lâcha :

_Efforce-toi de l'aimer comme tu t'es forcé à l'épouser.

Hamid se retourna vers sa femme.

_Donc t'as gardé ça dans ton cur? Tu me vois comme un lâche?

_Hamid...

_Ne dis pas mon nom.

Khadija se dirigea vers son lit, personne ne pouvait empêcher Hamid de faire ce qu'il avait envie de faire. Avec un léger mal de tête, Khadija se coucha sur son lit, deux oreillers sous sa tête. Elle sentit le lit rebondir, quand soudain on lui retira brusquement un oreiller. Khadija sursauta et se tourna vers Hamid.

_Ça, ça m'appartient. Tu devrais le savoir puisque tu n'utilises jamais les affaires des autres.

Hamid plaça l'oreiller au milieu pour séparer leurs corps.

_Pourquoi ces comportements de gamin?

_Une chose, je ne veux pas me réveiller avec ta main sur le visage.

Ils se couchèrent chacun de leur côté, tournant le dos l'un à l'autre.


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Mésalliance ( terminée )  ✓Where stories live. Discover now