The tears and the promise

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Carter's head

Je me tourna dans le lit, tapotant le coté gauche du matelas, cherchant à trouver le corps chaud de Charly. Je ne sentis que le froid. Je batailla pour ouvrir mes paupières et remarqua le lit vide. Un courant d'air froid me traversa l'échine. Je leva le regard vers la baie vitrée ouverte. Sur le balcon, elle se trouvait, en train de fumer. Ses épaules étaient prises de soubresauts. Je me leva pour la rejoindre, enveloppant ses épaules de mes bras. De l'humidités se faisait resentir sur ces derniers. 

"-Pourquoi tu pleures ? 

-J'ai peur. 

-De quoi as tu peur ? 

-Qu'elle revienne. J'ai fait comme-ci ses coups ne m'avaient pas affectés mais c'est faux. J'ai eu tellement peur quand j'ai dû rentrer chez moi, ou même quand elle a gifflé Danielle."

Je resserra mes bras et l'embrassa à la naissance du cou. Elle souffla.

"-Je t'ai mentis Carter. C'était pas la première fois qu'elle levait la main sur moi. Elle le faisait même régulièrement. Elle ne donnait pas de coup de poing ou autre, seulement des gifles. Je sais que ce n'est pas excusable, mais ça m'aide à calmer ma rancoeur.

-Pourquoi tu n'en as parlé à personne ? 

-Parce qu'elle reste ma mère, et je l'aime malgré tout. Je sais qu'elle m'aime aussi, c'est juste qu'elle ne sait pas se canaliser. Je sais que c'est impardonnable ce qu'elle a fait. Mais j'avais peur qu'elle ne frappe plus fort si je le disais à quelqu'un. Pareille pour Danielle, même notre père ne le savait pas... Jusqu'à ce que tu m'éberges."

Je ne répondis rien, me contentant seulement de me balancer de gauche à droite pour la bercer. Je lui pris lentement sa cigarette et la lança par le balcon, elle plaça ses mains sur mes avant bras, laissa sa tête se poser sur mon torse. Elle admira les étoiles, chose qu'elle faisait à chaque fois que j'étais avec elle. 

"-Promets moi que tu ne frapperas jamais personne, Carter. 

-Je te le promets... Viens, on rentre maintenant, tu vas attraper froid."

Elle me suivit jusqu'au lit, je me glissa au chaud sous les couettes, elle s'installa entre mes jambes, mes bras autour de sa taille. Ce n'était pas une promesse en l'air que j'avais faite, je le pensais réellement. Je ferai tout pour qu'elle se sente en sécurité. Je le promettais comme de l'encre sur la peau, c'était irréversible. 

"-Si elle revient, je serai là. 

-Merci. 

-Tu es fatiguée ? 

-Plus maintenant. 

-Chante moi quelque chose."

Je savais qu'elle avait une jolie voix, le peu de fois où je l'avais entendue dans les couloirs du lycée ou chez moi quand elle pensait que je n'entendais pas. Elle commença les notes de Take me to church. Sa voix innocente et pleine d'émotion emplie la pièce. Ses doigts passaient légèrement sur mes bras, j'étais bien, là, maintenant, avec elle dans mes bras. Pour la première fois, je ne la considérais plus comme la fille à la carapace, la "bad girl " mais la fille qui se dévoilait. Son innocence cachée prenait place sur son visage doux. Je m'étais attaché à elle bien plus que je ne l'aurai dû, et ça faisait du bien. Je me sentais à ma place. Là où je devais être depuis le début, c'était là où elle se trouvait. Je m'accrochais à elle comme une moule à son rocher, j'en avais besoin pour vivre. Elle était devenue une drogue pure à mes yeux, une drogue qui me faisait respirer bien mieux que l'oxygène. Et c'est sur la douce dernière note que je céda au sommeil. 

C'est à dix heure que nous avions rendu les clés et payé. Ensuite nous avons pris la route pour une ville au nord de Las Vegas dont j'ignorais le nom, ville qu'elle voulait absolument voir. Je conduisais, toujours aussi étonné qu'elle me laisse conduire sa Jeep. Elle lança sa playlist, I miss you de Blink 182 passait, je riais avec elle, je parlais, elle écoutait et inversement. Nous étions calme, nous ne nous chamaillions pas. Nous nous découvrions juste un peu plus à chaque seconde. Une fois sur l'autoroute, je posa ma main sur sa cuisse, elle ne broncha pas. Je savais qu'elle n'était pas réellement le genre de fille tactile, mais étrangement avec moi, elle se laissait souvent approcher. Elle avait confiance en moi apparemment, plus que ce que je ne croyais en tout cas. On ne pensait plus à hier, à ce qu'elle m'avait dit. Et j'en étais plutôt content, la voir si triste et fragile me faisait du mal. Beaucoup de mal. Comme ci, quand elle recevais un poignard dans le ventre, je ressentais aussi la douleur. Je resserra ma poigne sur sa cuisse à cette pensée. Plus jamais, je ne voudrai la voir pleurer. Je ferai tout pour que ça n'arrive plus. Elle avait peur. Comment un enfant peut-il être effrayé par sa mère, c'est impossible ?! Ça ne doit pas arriver dans la vraie vie ce genre de chose. Elle était bien trop gentille et belle et tout ce qui s'en suivait pour subir pareilles horreurs. Je soupira lourdement et l'embrassa rapidement avant de me reconcentrer sur la route. 

The OutcastWhere stories live. Discover now