Gandalf

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When do we begin ?


- Gandalf ? 

Le mage ne leva même pas les yeux, trop absorbé par sa lecture pour remarquer la lassitude de son apprentie. (T/p) s'appuya sur son balai en retenant un grognement : il l'ignorait volontairement, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il s'amusait de la situation !

- Gandalf ! réitéra-t-elle.

- Hum... ?

Les sourcils haussés, mais le regard rivé sur ses parchemins, il l'incita moqueusement à poursuivre. Il devinait parfaitement son air outré, peu s'en fallait qu'elle ne lui envoie son instrument ménager au visage pour avoir véritablement son attention.

- Quand est-ce que vous allez m'enseigner de véritables sortilèges ? se plaignit (T/p).

- Quand cette pièce sera propre de fond en comble.

Elle roula des yeux en désespoir de cause. Ils se trouvaient dans une longue cave éclairée modestement par quelques bougies en fin de vie, où son maître avait entassé des siècles de documentation et de grimoires. Les livres s'amassaient en piles interminables, la poussière et les araignées étaient maîtresses des lieux. On pouvait à peine se faufiler entre les bibliothèques mal rangées, alors passer le balai ici était mission impossible. 

- Je veux pratiquer la magie !

- Ce genre d'art ne s'apprend pas comme ça, jeune fille, ricana-t-il. Révise plutôt ton balayage.

- C'est pas ça qui fera de moi une sorcière, bougonna-t-elle.

Gandalf esquissa un rictus, amusé par son impertinence. Depuis que la jeune fille avait été envoyée sur la Terre du Milieu, elle passait son temps à travailler ses pouvoirs afin d'accomplir la mission qu'on lui avait confié. Le problème, quand on était la petite dernière des Istari, c'était qu'on avait des millénaires de pratique à rattraper... 

Elle avait été placée sous la tutelle du Magicien Gris, qui était le plus aimable et le plus expérimenté des siens en matière de voyage et de pédagogie. Il avait parcouru tant de lieues, rencontré tant de peuples et vécu tant de vies que son savoir était un véritable trésor. (T/p) admettait qu'il était un excellent professeur et que visiter les royaumes à ses côtés était fascinant. Mais elle ne progressait pas assez vite à son goût, et il était intraitable : à chaque jour sa peine, il fallait y aller étape par étape. Cependant depuis quelques mois, l'impatience de la mage grandissait sans relâche.

- Si cela continue comme ça, je finirai vieille et aigrie sans savoir combattre le moindre gobelin, marmonna-t-elle. 

- Tu es déjà aigrie. Et plus vieille que la plupart des hommes !

- Vous pouvez parler, avec vos rides vieilles d'au moins cent mille ans ! Vous n'êtes qu'un sorcier décrépit qui refuse de voir l'élève dépasser le maître. 

Il rit ouvertement cette fois, pas le moins vexé du monde par sa repartie revêche. Il se souvenait un peu de son propre apprentissage, et savait que la sagesse ne pouvait s'acquérir qu'après de longs siècles, où la magie aurait montré sa lumière et ses ténèbres à l'Istari. Il comprenait le désir qu'elle avait de progresser et de se rendre au cœur des conflits, mais elle avait encore un long chemin à parcourir avant cela...

- Un jour viendra où tu seras capable de me battre, admit-il en souriant. Mais il ne viendra pas avant bien des lunes, je peux te l'assurer.

- Peut-être bien... Mais je veux me rendre utile ! argua-t-elle. 

- Dans ce cas, je veux bien un thé s'il-te-plaît. 

Sa barbe dissimulait à peine son sourire moqueur. Elle poussa une exclamation de frustration, mais il releva ses yeux pénétrants sur elle en insistant :

- Thym et camomille, avec un peu de miel. 

Ses orbes clairs pétillaient d'une malice qu'il ne cherchait pas à camoufler, et qui fit soupirer son apprentie. Elle avait perdu la partie, elle le savait bien... Il ne cédait jamais à ses suppliques ce sage aux sourcils broussailleux.

Vaincue, (T/p) posa son balai contre une bibliothèque branlante et se faufila jusqu'à l'étage au-dessus pour préparer la boisson chaude. Gandalf suivit son parcours silencieusement, puis reposa ses yeux perçants sur le manche en bois abandonné. Oui, cela ferait un bon support... Elle avait mérité un encouragement de sa part après tant d'efforts.

D'un geste de son sceptre, il changea le balai en simple bâton de bois, noueux et parsemé d'écorce claire. La taille s'était adaptée à celle de sa future détentrice, et il s'en échappait une aura pure encore : (T/p) devrait imprégner ce bâton de son énergie magique et le faire sien avant de pouvoir s'en servir véritablement. Mais il serait à ses côtés pour l'aider, et pour assister à ses progrès tant attendus. Par précaution, il garda dans la poche de son habit gris la pierre destinée à trôner au sommet du manche magique. Sa téméraire apprentie devait encore subir son enseignement avant de mériter ce présent... 

Avant de devenir une Istari égale aux autres.

(T/p) revint bientôt, déposant sur sa table une tasse contenant le thé commandé. Mine de rien, Gandalf s'en saisit après l'avoir remercié d'un hochement de tête et se replongea faussement dans ses parchemins. 

Il en but à peine une gorgée qu'un cri de surprise lui perça les oreilles : amusé et fier, il leva un peu les yeux pour regarder (T/p) admirer son nouvel outil

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Il en but à peine une gorgée qu'un cri de surprise lui perça les oreilles : amusé et fier, il leva un peu les yeux pour regarder (T/p) admirer son nouvel outil.

- C'est... C'est un vrai... 

- Hum, acquiesça-t-il. Maintenant que tu as pratiqué la gestuelle avec le balai, tu vas pouvoir t'entraîner avec celui-ci. C'est le tien, prends-en soin.

Fascinée, la jeune femme passa doucement ses doigts le long du bâton. Elle sentit les morceaux d'écorce s'accrocher à ses doigts, contrastant avec la douceur polie du bois sur certains endroits. Il était parfaitement adapté à sa morphologie, et il correspondait à ses goûts. Elle l'empoigna graduellement et se sentit aspirée de toute part. Le bout de ses doigts la picotait, elle sentait ses pouvoirs gonfler subitement en elle. Ce réceptacle réclamait sa magie, attendait qu'elle fasse de lui son allié et son arme.

Gandalf esquissa un rictus en voyant le regard émerveillé de son apprentie. Pas de doute, elle promettait d'être une grande sorcière... Un sourire immense éclairait le visage de (T/p), et elle se tourna vers le Magicien Gris en demandant avec excitation :

- On commence quand ?

Imagine in Middle EarthWhere stories live. Discover now