Transformation - Owari No Seraph

Transformation

La bataille faisait rage tout autour de Crowley.

Ses compagnons Templiers - et lui-même - étaient tombés dans une ambuscade tandis qu'ils se dirigeaient vers Jérusalem pour rencontrer un grand pontife de l'église occidentale, ceci dans le but de reconquérir cette terre sacrée qui était la leur. L'attaque n'avait pas vraiment surprit Crowley qui s'y était en partie attendu puisque les montagnes qui les entouraient s'était trouvé être l'endroit idéal ce genre de manœuvres militaires.

Composées de nombreuses criques pouvant servir à cacher des fantassins armés jusqu'aux dents, ces montagnes étaient autant redoutées pour leur traîtrise dissimulée que pour leur terrain rocheux et instable, et faisaient pâlir de peur les voyageurs qui avaient le courage d'emprunter cette route. Ses hauteurs avaient l'avantage d'offrir un point de vue optimal sur la vallée, et permettaient à tout traqueur, connaissant un minimum la région, de planifier - mais surtout - d'organiser une mêlée mortelle et rapide sur tout ennemi qui aurait l'audace de tenter une invasion sur le sol sacré de Jérusalem. Crowley avait eu beau garder l'éventualité d'une attaque dans un coin reculé de sa tête, et de s'y être mentalement et physiquement préparé à l'avance... les autochtones, mieux acclimatés, possédaient de meilleures connaissances de cette terre, et savaient parfaitement où et quand frapper pour commettre des dégâts irréversibles sur une armée, peu importe son degré d'organisation initiale. Étudier les cartes de la région centimètres par centimètres pour parer à une attaque n'était pas toujours suffisant. Crowley en avait eu la terrible confirmation. L'attaque avait été simple. L'ennemi avait déboulé des hauteurs, prenant avantage de leur élan pour frapper au plus fort, profitant du fait que leurs armures - plus légères - leur permettaient d'agir avec une agilité qu'il aurait été naïf de mésestimer. Cela leur permit de faire face avec efficacité aux chevaliers du Temple, plus lourdement équipé. Plus lents.

L'Empire Ottoman dans toute sa splendeur la plus brute.

Ils se firent écraser les uns après les autres. Et bientôt, il ne resta plus que lui. Seul face à une petite centaine d'adversaires.... Si on pouvait dire qu'il s'agissait là d'un petit chiffre...

Crowley eut bien envie de rire de sa bêtise. Malheureusement, il n'avait pas la force d'esquisser ne serait-ce qu'un sourire. Acculé, la respiration sifflante, ses deux mains crispées eurent du mal à garder son épée levée tant le sang des hommes qu'il avait tué rendait sa poigne glissante. Son armures, devenue trop lourde pour lui, le faisait suffoquer. La chaleur de l'après-midi aurait très bien pu suffire pour l'achever, néanmoins, il savait qu'une mort plus douloureuse l'attendait au bout de ce chemin. Debout, seul face à ceux qui allaient achever sa vie, et non content de voir sa fin arriver, il n'espérait cependant pas trouver une échappatoire à sa situation si dramatique. Si Dieu l'avait abandonné, qui était-il pour aller à l'encontre de cet instant? En nage, le rosaire qu'il ne quittait jamais commença à peser lourdement sur son torse, comme pour lui rappeler que sa volonté resterait toujours plus légère que la croix de son destin funeste, et qu'il ne pourrait rien faire pour changer la fatalité quoiqu'il tente pour s'y soustraire.

Ses ennemis lui arrachèrent son arme, et le temps sembla se liquéfier quand, très lentement - trop lentement - le sabre vint s'abattre sur sa poitrine en un coup net et précis. La lame transperça son torse et son plastron de part et d'autre aussi sûrement que du beurre.

L'homme doit avoir une sacrée force, pensa amérement Crowley tandis que son adversaire retirait son sabre désormais imbibé de son sang, et que le dernier Templier s'effondrait tête la première contre le sol poussiéreux d'une terre qui n'était pas la sienne.

Incapable de se relever, il leva néanmoins ses yeux bleus sur l'homme qui venait de l'abattre. Celui-ci se détournait déjà de lui, le sabre au clair.