la muse

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On disait parfois son nom silencieusement,
Elle était comme une forme de mirage, volatile,
La légende racontait qu'elle était peu docile,
Elle volait comme une feuille, comme une fée, comme une enfant ;
Des joues roses et le regard pastel,
Je n'ai plus jamais rien vu de tel.

Elle sonnait comme un après-midi,
Elle sonnait comme un jour de novembre
Ou bien d'octobre,
Ou bien d'avril ; elle sonnait comme une odeur amère, dans le meilleur sens possible
Elle était enivrante, elle n'était jamais sobre
Elle volait habilement dans les feuilles en cendres
D'un automne rougi.

Sa voix parfois sèche, semblable au Sahara,
Rendait mes oreilles sourdes et mes paupières humides.
Oh ! Si tu avais su ; jamais tu ne sauras
Que tu mets des flammes dans ma tête et du baume à mon cœur,
Des feuilles tombent sur ta tête, te font rire et je pleure.

Tu es si proche, et si inaccessible. Tu n'es qu'un sentiment, tu n'es plus une image, encore moins une personne ; il y a bien longtemps que je n'ai plus vu ton visage,

sache que je t'en pardonne.

Le sourire de ma muse lorsque je l'amuse,
Ses yeux s'ouvrant très grand, elle sourit à pleines dents,
Ses joues teintées de rose ne m'inspirent qu'une chose ;

Un mirage volatile. La légende racontait que tu étais peu docile.
Vole donc comme une fleur, comme une fée, comme une enfant.
Va avant que ta beauté ne s'use,

ma muse.

synesthésiesWhere stories live. Discover now