Il y a un loup

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Le lieutenant Bérard traverse les lugubres locaux du commissariat parisien du 14e arrondissement. Énervé mais surtout intrigué par la réaction de Louisa après leur courte discussion dans le magasin de robe, il pénètre à l'intérieur d'une petite pièce en claquant la porte derrière lui.
Il s'assoit à son bureau encombrés de dossiers, sans dire un seul mot à son équipier.
Ce dernier remarque son air excédé trahis par sa fâcheuse manie de frapper frénétiquement son index sur le bas de son clavier. Même si leur collaboration remonte à peu de temps, le brigadier Florent apprécie son chef et surtout admire l'entièreté de sa carrière d'enquêteur sur les plus grosses affaires criminelles de la capitale.

T'en fais pas, j'ai des nouvelles qui vont te faire plaisir, dit-il assit devant son ordinateur.

Le lieutenant Bérard, revigoré par l'espoir, se lève instantanément de sa chaise et se positionne derrière la chaise de son équipier.

T'as des nouvelles du logiciel de surveillance ? demande-t-il.
Oui, le nouveau procédé mis en place par l'Etat est incroyable !
—Je te rappelle qu'officiellement il n'est pas encore approuvé, c'est tout récent comme système.
—Quand bien même, on peut l'utiliser pour des questions de sécurité nationale et les caméras accessibles sont uniquement celles des institutions publiques ou de lieux dit « hautement sensible ». J'ai rentré le visage de Louisa Conti dans la barre de recherche et regarde ce qui est ressorti.

Le lieutenant repositionne ses lunettes et fixe l'écran d'ordinateur.

Le soir même de l'attaque Rue du Louvre, les caméras de surveillance situées devant la banque de France ont repéré la jeune femme. Elle a été déposé par ce véhicule, dit son équipier en point un 4x4 noir sur l'écran. Et tu te souviens de l'affaire sur l'autoroute du Havre ? La tonne de cocaïne dissimulée à l'intérieur de milliers de cornichons ?

Le lieutenant acquiesce sans vraiment comprendre où son équipier voulait en venir. Cette affaire concerne la brigade des stupéfiants et n'a aucun lien avec l'attaque du Louvre, aux dernières nouvelles terroriste.

Ce 4x4 qui a déposé mademoiselle Conti a été retrouvé dans le carambolage sur l'autoroute. Le véhicule a littéralement été criblé de balles ! Malheuresement, l'endroit où s'est passé l'accident est une portion d'autoroute dépourvue de caméra, on ne peut identifier personne...
Je vois pas le rapport, dit le lieutenant en se frottant la tempe. Comment cette jeune femme se retrouve à la fois témoin d'une attaque terroriste et liée à une affaire de trafique de drogue ?
Pour le coup c'est intriguant mais je pense que c'est une piste à explorer ! Cela voudrait peut-être dire qu'on se trompe depuis le début et que l'attaque Rue du Louvre possède une autre origine que terroriste.
—Bien joué Flo, on va étudier ça !

Il regagne son bureau et reprend le dossier sur lequel est annoté « Attaque Rue du Louvre ». Il décide de tout revoir d'un regard neuf, de reprendre l'affaire de zéro et de se focaliser sur un nouveau suspect.
Louisa.
Surtout son lien étrange avec le soi-disant Monsieur Ricci.

—Et d'ailleurs, elle t'a répondu quoi par rapport à son déménagement soudain et non déclaré ?
—Qu'elle vivait chez une « amie » pour quelques temps, à vrai dire je n'en crois pas un mot. L'appartement se situe dans le quartier le plus riche de Paris, c'est rare qu'une gamine de 20 ans a de tels amis !
Peut-être sa mère, rétorque son équipier.
J'ai un doute. Seulement quelques jours après s'être rendue mystérieusement en pleine nuit à la banque de France, déposée par un véhicule suspect retrouvé dans une affaire de trafic international de cocaïne ! Tu connais le dicton Flo ! « Quand c'est flou c'est qu'il y a un loup » !
Tu as raison, c'est très bizarre. Mais c'est suffisant pour permettre une perquisition par un juge ?
—Non, mais je n'ai rien à faire ce soir, dit-il en se retournant vers son coéquipier. Ça te dit d'élargir ta formation en faisant une planque et de venir avec moi sur le terrain ?

Son équipier Florent sourit car enfin il détient ce qu'il désirait après s'être engagé dans les forces de l'ordre.
De l'action !

À LA TÊTE DU CARTEL Where stories live. Discover now