Loin des yeux, près du cœur.

Partie 3 (Fin)

Avant de lancer l'appel, elle me demanda une dernière fois «Es tu prêt à m'accepter tel que je suis ? » je répondis directement oui sans même réfléchir impatient comme j'étais. J'appuyai sur l'icône d'appel vidéo, ça sonna quelques secondes qui me semblaient être des heures, et enfin la caméra s'ouvra...Une légère lueur traversa l'espace laissant apparaître une fine silhouette dont les traits se distinguaient à peine, ses paupières mal sillés sourirent doucement découvrant des iris bleus clairs s'attachant enfin sur la caméra dressée devant elle, ils montraient une grande fatigue luttant depuis des années sans jamais capituler, elle agrippa soudainement les draps blancs qui la couvraient forçant ses lèvres de s'étirer en un sourire chaleureux gonflant légèrement ses joues creusés, montrant son innocence enfantine, ce sourire était la preuve de son incessant combat, sa tête chauve brillait de sueur, son corps frêle battait la chamade, mais son cerveau était presque détaché du réel, j'eu envie de la serrer dans mes bras, de la protéger et la chouchouter tellement elle paraissait faible, et je sentis ce pincement au cœur qui me révélait la triste réalité, il ne lui restait pas beaucoup de temps à mes côtés, elle souffrait, elle agonisait chaque jour, car oui, la bête noir tant redoutée par les humains s'en est pris à elle, le cancer...

Figé devant mon écran, je sentis les larmes couler à flot sur mes joues, cette personne que j'aime tant, souffrait en silence et n'avait désormais que quelques instants en ce bas monde. A mon grand étonnement, elle m'aborda en premier, et me demanda de sa voix flageolante «Elliot, mon seul et unique ami, j'ai une dernière faveur à te demander, et je ne veux pas que tu me la refuses, je t'en prie Elliot, je n'ai plus beaucoup de temps, et je ne veux fermer les yeux à jamais sans t'avoir vu en face de moi, sans t'avoir touché, et sans t'avoir dit à quel point je t'aimais, je t'attendrai, et même si on a pas la chance de se voir ici, je t'attendrai dans l'au-delà, ne me rejoins pas vite là haut je t'en supplie » ; Ce fut sa dernière demande.

Sans réfléchir, je me suis levé tel un éclair et sortis tout l'argent que j'ai économisé depuis des années, et je fonçai directement acheter un ticket d'avion pour Boston, elle habitait là bas et je connaissais dans quel hôpital elle était. J'ai du attendre jusqu'au lendemain pour mon vol et ça m'inquiétait beaucoup, mais j'essayais tant bien que mal de garder mon calme et rester positif.

Arrivé à Boston, je pris directement le chemin vers son hôpital et ça m'a pris un peu de temps vu que je ne connaissais pas la ville, mais j'ai réussi à trouver mon chemin grâce aux indications des passants. J'entrai en haletant et je remontai les escaliers en un éclair, sa chambre se trouvait juste là au fond du couloir, je courrai, ce couloir me semblait si long, et le temps coulait au ralenti, j'étais comme hypnotisé. Je poussai la porte machinalement, à peine ai-je stoppé ma course pour entrer, que j'entendis ce son que je redoutais le plus, le bip du cardiogramme annonçant l'arrêt cardiaque de ma bien aimée, je me figea sur place, l'oxygène ne montait plus à mon cerveau, je sentis mon cœur battre à mille à l'heure, mes poumons me brûlaient, mon visage perdit sa couleur pour devenir aussi pâle qu'elle, elle est morte, je viens de la perdre sous mes yeux sans rien pouvoir faire. Je m'avançai en titubant vers elle, elle semblait si sereine et si belle, elle repose en paix, libérée de ses souffrances, je la pris dans mes bras en ne contenant plus mes larmes, je criais de désespoir, je n'avais pas pu réaliser son dernier souhait, je m'en voulais à mort, et je ne me le pardonnerai jamais.

Les années passèrent, j'ai obtenu mon diplôme en droit et j'ai commencé ma carrière d'avocat, j'écrivais des poèmes à la mémoire d'Alicia qui n'a jamais quitté mon esprit. Je suis devenu célèbre et connu en tant que l'un des meilleurs avocats, j'ai visité plusieurs pays, et j'ai visité le désert égyptien, ça me rappelait ma cher disparue «Je t'en ai ramené un petit souvenir du désert ma cher» avais je dit sur sa tombe en déposant une petite capsule avec du sable dedans, «Tu me manques beaucoup, Alicia, on se retrouvera bientôt ma cher, car maintenant je partage la même douleur qui t'a fait perdre la vie, et je suis bien heureux de partager ta souffrance, on se retrouvera bientôt, attends moi encore un peu»

FIN