Chapitre 8 : Trois bonnes décisions.

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Les jours s'enchaînent et Buck les passe enfermé dans sa chambre d'hôtel pour la plupart.

Premièrement, parce que sa jambe a besoin de repos.

Mais surtout parce qu'il s'interroge.

Il ne sait pas vraiment d'où lui vient cette... soudaine remise en question. Mais elle est là et pour une fois... Il n'a pas envie de la chasser. Il a envie de continuer à s'interroger jusqu'à ce qu'il trouve des réponses.

Il a passé la plus grande partie de sa vie à se laisser aller. Il ne s'est jamais vraiment demandé ce qu'il allait devenir, ce qu'il allait faire de sa vie ou même quel genre d'homme il voulait être.

Il s'est juste... laissé porter. Et jusqu'à présent, ça ne s'est pas montré être une bonne chose. Alors pour une fois, il essaie de faire autre chose.

Le truc... C'est que sa vie a pris un tournant radical quand il est entré à l'ARA.

Il a quitté la maison, il a voyagé, a trouvé quelques petits boulots temporaires. Il ne restait jamais très longtemps au même endroit, il n'avait pas de but précis. Jusqu'à ce qu'il arrive en Argentine, qu'il soit un peu fatigué d'être tout le temps sur la route et qu'il se dise pourquoi pas. Alors il s'est installé et il s'est dit que cette fois il devrait peut-être trouvé un emploi durable. Il n'a pas eu à chercher très longtemps. Il ne savait pas vraiment quoi faire de sa vie et il n'avait pas envie d'y réfléchir, alors c'est venu un peu naturellement. Il avait été élevé pour être un soldat et même s'il avait fuit son père pour cette raison, son éducation était ancré en lui ; il ne pouvait pas la défaire. Et il s'en fichait un peu, ça n'avait pas d'importance, pas quand il était seul.

Alors il est entré dans l'ARA.

Et il s'est préparé à mourir à la seconde où il y a mis les pieds, à la seconde où il a revêtu son uniforme. Il s'y attendait et il l'a accepté.

Ce n'était pas un problème. Il a accepté qu'il puisse ne jamais revenir et ça n'a même pas été difficile.

Mais il ne s'attendait pas à revenir. Encore moins à revenir blessé, hanté, vide et plus seul qu'il ne l'était déjà.

Il n'avait pas de problème avec la mort, mais il en avait un avec la blessure, la douleur, les souvenirs.

Et depuis qu'il était revenu, il ne savait pas vraiment quoi faire.

Être en accord avec la mort, c'était bien quand il était persuadé qu'il allait mourir, c'était bien quand il était sur le champ de bataille et que ça le faisait se sentir invincible. Mais maintenant qu'il était de retour, bien vivant, de retour à la vie civile... Il ne savait pas vraiment quoi faire.

Maintenant qu'il n'avait plus peur de mourir, et bien, il n'avait plus l'impression de vivre.

C'est pourquoi c'est aussi difficile pour lui de prendre une décision aujourd'hui. Une décision qui pourrait donner un sens à sa vie.

Doit-il continuer d'errer comme un fantôme ? Ou doit-il essayer d'aller de l'avant sans même savoir ce qui l'attend ? De recoller les morceaux brisés de sa vie en espérant que le reste sera meilleur ? En admettant que cela en vaille la peine.

Il n'est pas sûr de pouvoir faire ça pour lui-même.

Alors il appelle la seule personne qui fait un tant soit peu partie de sa vie. Parce que s'il ne peut pas faire ça pour lui-même, peut-être qu'il peut le faire pour quelqu'un d'autre.

"Buck, hey ! Tu vas bien ? Tu n'as pas répondu à mes textos ces derniers jours, je commençais à m'inquiéter." La voix de Maddie retentit à travers le téléphone.

Bienvenu à L.A. [FR]Where stories live. Discover now