chapitre 21

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Jamiroquai - Cosmic girl

Antonio.

A peine mon téléphone raccroché que j'allume le moteur de mon petit bijou. Il gronde et vibre comme une jeune demoiselle quand j'appuie sur l'accélérateur.

J'aime le bruit que cette voiture produit. J'aime la sentir presque en furie. Ce sont des sensations tellement puissantes.
J'ai même, parfois, l'impression que des flammes vont jaillir du pot d'échappement. Un peu comme le ferait une formule 1 poussée à plein régime. 

Je tourne ma tête vers la droite lorsque la fenêtre de Paola s'allume. Et rapidement je reprends le contrôle de moi-même.
Il ne manquerait plus que je me fasse remonter les bretelles en italien. Comme elle le faisait à l'époque où j'étais un petit garçon, dans mon pays natal. 
En conséquence, j'étire mes lèvres comme un gamin, fier d'avoir fait sa plus grosse bêtise. 

A défaut d'un moteur rugissant, c'est ma playlist qui se déverse dans ma voiture.
Je monte le son pour laisser ma musique envahir l’habitacle. Ensuite j'ouvre ma boîte à gants. Attrape mes Ray-Ban®. Les pose sur mon nez, car ce soir, je ne veux absolument pas être reconnaissable.

Dix secondes plus tard, je passe la première, tout en posant mes yeux sur le petit carton, posé sur le siège côté passager, qui bouge légèrement.  

-Chut ! Sois sage. Ça va aller. Là où je t'emmène, tu vas être heureux comme un roi. 

La petite boîte stoppe son mouvement tout en émettant quelques bruits. Ma voix rassure sans doute.  
Alors j'agrippe mon volant. Je joue avec ma pédale d'embrayage pour que ma voiture puisse prendre de la puissance en sortant de la cour. Elle roule sur les gravillons qui crépitent sous les pneus.

Tout à coup, la pleine lune rouge attire mon attention avec son lot d'étoiles étincelantes et illuminant le ciel. Mais mon regard est attiré par l'étoile du berger semblant m'indiquer le bon chemin à prendre. 
Alors, j'inspire doucement avant de laisser les chevaux de ma Lamborghini prendre le relais, et tout en ayant bien examiné si aucun véhicule ne roule sur la voie, je m'engage. 

Seconde, troisième, quatrième et la cinquième arrive aussi vite, pendant que les paroles du refrain de Cosmic
Girl couvre le bruit du moteur qui vrombit et mugit d'impatience de laisser échapper ses 12 cylindres et ses 48 soupapes. 

She's just a cosmic girl
Ce n'est qu'une fille cosmique.

From another galaxy.
D'une autre galaxie.

My heart's at zero gravity
Mon cœur en gravité nulle.

She's from a cosmic world
Elle vient d'un monde cosmique.

Putting me in ecstasy.
Me met en extase.

Transmitting on my frequency.
Transmet sur ma fréquence.

She's cosmic.
Elle est cosmique.

Je chante à tue-tête, submergé par la chanson, tout en roulant à une vitesse non autorisée dans les rues de Paris. 
Bien sûr, je veille à faire attention aux feux rouges. Car ils sont tous équipés de radars maintenant. Sans oublier les tramways qui ont la priorité sur tout le monde. 
Mais que voulez-vous, je suis pressé de la retrouver, de la voir, de la sentir et surtout de la toucher, que j'ai tendance à frôler le danger. 

Bordel je suis en train de devenir fou. Elle m'a mis la tête à l'envers. 
Au point que je veux en oublier la scène du film que j'ai tournée aujourd'hui.  Oublier mes mains que j'ai posées sur le corps nu de ma partenaire de jeu.  

Un panneau indicateur, et j'emprunte la bretelle du périphérique rapidement. De toute façon je suis sur une voie prioritaire, comme tous les embranchements de périphérique. 
Alors, je me faufile entre deux voitures et continue ma course folle dans la circulation et contre le temps. 

Des coups de klaxon. Quelques coups de frein, mais rien ne m'arrête. Je file comme si mon destin était au bout du chemin. 

Placé sur la voie à l’extrême droite, je fais des appels de phares pour faciliter mon passage.  
D'ailleurs, j'imagine bien les conducteurs dans leur voiture me traiter de chauffard voire de gros bourge dans sa Lamborghini qui ne respecte rien. 

Mais je souris toujours en voyant la sortie arriver. Un peu comme le Joker qui a ses lèvres en forme de banane à longueur de temps. Mais pas très longtemps. Car subitement, deux motos surgissent dans mon rétroviseur. S'ensuivent deux gyrophares, m’indiquant que je viens de me faire pigeonner. 

Se rapprochant rapidement, l’un me double, se place à côté de mon véhicule et à l'aide de sa main, me montre d'un geste ferme, que je dois quitter le périphérique.
Un coup d'œil rapide dans mon rétroviseur intérieur, pour m'apercevoir que l'autre me suit de près, à l'affût d’un délit de fuite possible. Et je ne réfléchis pas trop.

Je ralentis. J’enclenche mon clignotant pour sortir et comme me l'indique le motard, je me dirige vers un parking, et stationne ma voiture sur la place indiquée.  

Trente secondes plus tard, je coupe mon moteur alors que les deux motards descendent de leur monture. Et tout en retirant leur casque, ils s'approchent. 
Ils semblent furieux. L'un comme l'autre. Et je comprends.
Enfin un peu... 
Bon ok ! Un accident est tellement vite arrivé. 

L'un examine minutieusement la plaque d'immatriculation de mon petit bijou, tandis que l'autre en fait le tour. 
Pour ma part, je retire mes Ray-Ban® et ouvre ma portière pour essayer d'argumenter. Mais peine perdue.   
Et même après avoir été reconnu, la sentence tombe. 
Et oui. J'ai joué, j'ai perdu. C'est la dure loi de la réalité. 

-Vous n'êtes pas dans l'un de vos films monsieur. 

M'explique le motard tout en essayant de me faire la morale sur les risques auxquels je me suis exposé. Sans oublier ceux que j'ai fait encourir aux autres. 

-Estimez-vous heureux que je ne vous retire pas votre permis sur le champ ! 

J'acquiesce. Sans rien dire. De toute façon, c'est moi qui suis en tort. 

Et après avoir récupéré mon amende qui m'annonce la douloureuse, et mes six points en moins, je remonte dans ma voiture en promettant de faire attention.
Et replace mes Ray-Ban® sur mon nez.

-S'il vous plaît ! Vous pouvez me signer un autographe ? C'est pour ma femme. Elle est complètement dingue de vous et de votre album. 

-Sans problème, répliqué-je gentiment.

De toute manière c'est une façon pour moi de dire merci. J'ai encore mon permis. 

Puis, 45 minutes plus tard, je suis devant chez Axelle. La lumière est allumée et j'examine sa fenêtre, essayant de découvrir du mouvement à travers le voilage.  
Je plisse les yeux. J'examine rapidement autour de moi et enfin j'ouvre ma portière en veillant à récupérer mon petit carton avant de la refermer.
Le bip m'annonce que tout est sécurisé et je progresse vers la porte d'entrée.  

Celle-ci s'ouvre sur une Axelle resplendissante et je retire mes lunettes afin de croiser son regard lumineux. 

A suivre. 

Bonjour ou bonsoir mes chères lectrices .
Comme toujours, encore un énorme merci pour vos votes et vos avis, cela me touche sincèrement. 
Certes, certains de mes chapitres ne sont pas parfait,  mais vous êtes toujours présentes pour m'encourager dans mon ou mes écritures.  Et merci aussi à ma super bêta correctrice...
Alors bravo à vous, pour vos soutien, et à très vite pour la suite. 
Et surtout : prenez soin de vous et des votre.  

Nous Succomber. Hors Série 🔞 Terminée Where stories live. Discover now