Notes à mon âme

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Elle est revenue.

Tendre et triste à la fois, mais pourtant emplie de la beauté d'un autre temps.

Pas après pas, elle s'approche des cœurs meurtris et des âmes rêveuses. Emportée par les notes d'une symphonie oubliée, elle vit toujours.

Mais tandis que les souvenirs d'antan reviennent à ceux qui ont osé les oublier, elle se fait plus forte, plus grave, plus obscure encore.

Et les réminiscences du passé, parfois furtives, s'emballent dans cette mélodie que l'on avait tendrement délaissée auparavant.

Seulement, cette joyeuse mélancolie

Qui entourait autrefois la mémoire des enfants

Ne fait plus battre les cœurs des gens raisonnables.

Mais les notes s'emballent, s'envolent, s'évaporent dans quelques nuages agités !

Le temps se couvre au fond de chacun,

Par un orage intérieur ressurgissant du passé.

La mer n'est plus calme, tout menace de couler,

Mais le vague à l'âme fait dériver les cœurs : il est temps de replonger.

Et si désormais le pied est à terre,

Les heures se pressent, deviennent incontrôlables.

Il est l'heure de réveiller les saveurs de notre jouvence

Et de sentir le parfum des couleurs d'antan.

Adieu la cohérence, la prudence, la précaution,

Quand la folie s'empare des cœurs de coton,

Qu'elle fait revivre les moments les plus doux,

Du temps où l'on croyait à l'imagination !

L'adulte est vide d'émotions, dans cette ode aux douceurs de la mémoire, qui fait de ses méandres le plus bel espoir d'un jour retrouver les délices du passé.

Mais l'horloge court et le monde s'affole, empêchant les hommes de répondre à l'appel des années qu'ils pensaient avoir oubliées.

Alors, la rêverie se prolonge dans nos chambres de bambins, et la mélodie nous ramène au temps du bonheur et des enchantements.

Oui, elle est revenue, cette précieuse mélancolie, et elle valse désormais éperdument sur la complainte des âmes endormies.

Mais si se remémorer le passé s'avère être confortable, gare aux souvenirs les plus profonds, parce que douce est la folie qui contrôle notre imagination, lorsque nous hante l'enfant que nous étions il y a encore quelques années. Alors, rêvons tant qu'il est encore temps, car le passé s'est déjà envolé, mais n'attendons pas le fantôme de nos jeunes années, et vivons, nobles de nos vies déjà bien étriquées.

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