Tomber de Charybde en Scylla

257 13 20
                                    

"Vous êtes dans de beaux draps, les gars, j'aime autant vous le dire ! annonça Clarisse."

Ils venaient d'achever une visite du bateau dont ils se seraient volontiers passés, traversant une série de pièces sombres et bondées de marins morts. Ils avaient vu la soute à charbon, la chaufferie et le moteur, qui semblait menacer d'exploser d'une minute à l'autre. Ils avaient également visité le poste de pilotage, la soute aux explosifs et le pont de tir - partie préférée de Clarisse -, qui était équipé de deux canons Dahlgren, un à bâbord et un à tribord, ainsi que d'un canon rayé de neuf pouces Brooke à chaque extrémité – tous réadaptés spécialement pour pouvoir propulser des boulets de bronze céleste. Où qu'ils aillent, des marins confédérés morts les dévisageaient. Leurs visages de fantômes barbus luisaient en transparence sur leur crâne. Ils adoptèrent immédiatement Annabeth quand ils apprirent qu'elle était originaire de Virginie puis s'intéressèrent à Percy à cause de son nom, Jackson, comme le célèbre général sudiste, mais il gâcha tout en ajoutant qu'il était new-yorkais : tous se mirent à marmonner des malédictions à l'encontre des Yankees. En voyant Y/N, un des soldats commença à pointer son arme sur lui.

"Toi ! s'écria le mort. J'te r'connais !

- Hein ? fut tout ce que trouva à dire Y/N.

- Ouais, c'est toi ! continua le soldat confédéré dont la cervelle ne devait plus être toute fraiche. Tu te rappelles de ça ?"

Il montra à Y/N une plait ouverte en plein milieu de son visage.

"C'est toi qui me l'a fait ! Ça t'dirait d'avoir la même ? interrogea-t-il, un sourire carnassier sur le visage.

- Je ne vous ai jamais vu de ma vie, répliqua Y/N, perturbé par ce qu'il entendait - et par l'odeur qui laissait à désirer du soldat."

Quant à Tyson, il était terrifié. Pendant toute la visite, il insista pour qu'Annabeth le tienne par la main, ce qui n'avait pas l'air de la ravir. Ethan, de son côté, avait miraculeusement sauvé un beignet et le savourait

"Au point où on en est..., soupira-t-il. C'est loin d'être la chose la plus folle qui nous soit arrivée, de toute façon."

Pour finir, on les emmena dîner. Les quartiers du capitaine n'étaient pas plus grands qu'un vestiaire, mais c'était quand même la pièce la plus spacieuse de tout le bateau. Le couvert était mis : nappe blanche et vaisselle de porcelaine. Des matelots squelettes leur apportèrent des sandwichs au beurre de cacahuètes, des grappes de raisin, des chips et du soda.

"Tantale vous a renvoyés pour l'éternité, lança Clarisse d'un petit ton suffisant. Monsieur D. a dit que si l'un de vous osait se montrer à la colonie, il le changerait en écureuil et l'écraserait sous les roues de son quatre-quatre.

- Qu'il essaye, lança Y/N en gobant un raisin. Ce sont eux qui t'ont donné ce bateau ?

- Bien sûr que non, tocard. C'est mon père.

- Arès sait faire ça ?"

Clarisse ricana.

"Après chaque guerre, les esprits des vaincus doivent payer un tribut à Arès. C'est la malédiction des perdants. J'ai prié mon père, je lui ai demandé un moyen de transport et le voici. Ces gars sont prêts à faire tout ce que je leur ordonnerai. Pas vrai, capitaine ?"

Le capitaine était debout derrière elle, raide et l'air furibond. Ses yeux verts lumineux fixaient Y/N d'un regard affamé.

"Nous ferons tout ce que vous voudrez, milady, si cela peut apporter la fin de cette guerre infernale et la paix tant attendue. Nous sommes prêts à tuer n'importe qui."

Annabeth Chase x Lecteur (Reader) - La mer des monstres - Livre 2Where stories live. Discover now