Chapitre 1

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Elle a la sensation de voler. Ses cheveux filent derrière elle, brillants comme la queue d'une comète.Puis les sabots du cheval touchent terre. Lia, fille de la duchesse de Lirance, héritière d'une terre riche au milieu de laquelle le fleuve Séquanne tisse ses méandres mais dont le centre est toujours empoisonné par l'héritage des pré-apos. Elle ralentit sa monture pour attendre son escorte. Les deux cavaliers qui galopent pour la rattraper font sauter leur monture à leur tour.

Les jumeaux la rejoignent en même temps. Siris, le beau garçon à la peau noire si chaude, met pied à terre et apporte une gourde d'eau à Lia. Quand leurs doigts se croisent, les joues pâles de la jeune héritière rosissent légèrement. Il lui fait cet effet depuis quelques temps maintenant. Elle se désaltère longuement, laissant l'eau la rafraichir,  puis passe la gourde à Elbe. La sœur de Siris bois par petites gorgées saccadées. Elle balance la gourde par terre, obligeant Siris à se baisser pour la ramasser puis elle se tourne vers Lia.

"Alors, qu'est-ce que tu penses du nouvel arrivage ?

- Il y a quelques beaux spécimens oui. Tu as vu le prince des îles Pacifiques ?

- Celui avec le tatouage sur la moitié du visage ?

- Oui. Grand, musclé, peau sombre... Tout ce que j'aime, dit Lia en jetant un rapide regard carnassier à Siris.

- Dans le même genre, il y a le prince du Congo qui est arrivé il y a une semaine.

- Et le fils de l'empereur d'Ethiopie. Même si je n'ai jamais compris pourquoi il a le titre d'empereur alors qu'il règne sur moins de terres que nous.

- On a appris ça à l'académie, dit Elbe. C'est un titre historique. Pré-apo de ce que j'ai compris. Et sinon, celui d'Australe, t'en penses quoi ?

- Il est beau, mais pas assez riche. Il a des mines mais garder l'allégeance de tous ses barons coûte trop cher. Il m'en faut un beau et riche. Mais pas seulement riche, il faut qu'il ait suffisamment d'argent pour payer nos dettes, dit-elle en minaudant."

Les deux femmes éclatent de rire.

"Il y a le roi d'Ibérie, dit Siris qui s'était tenu en retrait. Il est grand, musclé, la peau cuivrée et depuis que l'Ibérie a conquis Tangers, le passage des colonnes d'Hercule lui appartient. Ca rapporte gros en droits de douane."

Elles le regardent, Lia avec une tendresse amusée et Elbe avec le regard d'une sœur désabusée. Penaud, Siris choisit de remonter sur son cheval plutôt que de subir les regards de ses compagnes.

"De toute façon, on ferme les inscriptions dans trois jours, reprend Lia. Les jeux commenceront réellement à ce moment là."

Elle lance son cheval au galop en direction de son château et ses deux amis se lancent à sa suite.

Dans le ciel, un éclat annonce l'approche d'un vaisseau spatial.

Celles qui brillentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant