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France, 2086.

La pluie éclaboussait le trottoir sur lequel Nicolas restait immobile, face à son nouveau bien : une immense bâtisse se dressait devant lui. La façade et le toit étaient sales, les volets semblaient tenir maladroitement et la porte d'entrée, qui avait subit de multiples claquements -heureux ou non- avait besoin d'être retapée.

La maison avait été mise aux enchères une année après le décès des occupants, un couple de personnes âgées, apparemment. Les enfants du couple, habitant trop loin pour venir s'occuper de la maison et s'occuper de la vente correctement, avaient finalement décidé de la vendre aux enchères et c'est donc ainsi que Nicolas l'avait acquit. En signant la promesse de vente, il avait apprit que l'un des hommes s'était éteint avant l'autre, mais que ce dernier ne s'était pas éternisé dans cette maison seul sans son âme sœur.

Acheter une maison aux enchères signifiait également acheter les meubles qui restaient à l'intérieur, sauf si ceux-ci avaient été offert gracieusement à des associations, ce qui fut le choix des trois enfants du couple.

L'escalier qui menait à l'étage était la seule décoration du vestibule. Lorsque Nicolas prolongea sa visite, il atterrit dans la cuisine dépourvue de meuble également. Le salon n'avait plus qu'un immense buffet, sûrement trop imposant pour être transporté en l'état. Nicolas y passa sa main, la poussière s'accrocha à sa paume et il se mit à les essuyer sur son jean. Il décida donc ensuite de se rendre à l'étage où l'opération se répéta : quelques bibelots étaient restés dans les pièces, mais rien qui allait le gêner pour son déménagement. Sur le pallier se trouvait encore un escalier, qu'il décida d'emprunter.

La porte du grenier grinça lorsqu'il la poussa vers l'intérieur. Il éclaira la noirceur de la pièce avec la lumière de son téléphone, cherchant l'interrupteur. La pièce semblait immense et dépourvue d'objet. Il s'apprêtait à repartir lorsque soudain quelque chose attira son regard : le reflet de la lumière blanche tapa dans quelque chose qui se mit à la réfléchir. Les pas sur le sol grinçant, Nicolas s'approcha et découvrit que c'était un meuble avec une clé métallique. Il dû forcer un peu pour la tourner, puis le clic se fit entendre et il pu l'ouvrir. La pluie était plus bruyante sous le toit, et donnait à cette découverte des allures mystérieuses.

Le meuble était vide, et Nicolas ne s'attendait pas particulièrement à trouver quelque chose de précieux ou de surprenant à l'intérieur. Néanmoins, sa curiosité fut attisée lorsqu'il se rendit compte qu'il y avait un tiroir verrouillé à l'intérieur même du meuble. Il essaya de le tirer vers lui, en vain. Il essaya des codes simples comme 0000 ou 1234 mais le tiroir resta muet. Alors qu'il descendait au rez-de-chaussée, son cerveau ne pouvait s'arrêter de cogiter : que pouvait-il bien y avoir à l'intérieur de ce tiroir pour qu'il soit protégé par un code ?

Alors qu'il remonta dans sa voiture afin de rejoindre ce qui allait être bientôt son ancien domicile, il décida d'appeler l'un des anciens propriétaires, William. La tonalité résonnait dans l'habitacle alors qu'il s'engageait sur la grande voie. Il avait presque oublié qu'il allait être en communication lorsque la voix de l'interlocuteur se fit entendre. Il sursauta, puis entama la conversation. Malheureusement pour lui, le fils ne savait pas ce que pouvait contenir ce tiroir. Il lui fit promettre de le rappeler s'il réussissait à l'ouvrir.

Ce tiroir avait fini par devenir une réelle obsession pour Nicolas. Il y pensait sans arrêt, du matin au soir et du soir au matin. Le seul moment où son cerveau se reposait c'était lorsqu'il dormait. Et là encore, il lui était déjà arrivé d'en rêver.

Il s'était tourné vers tous les experts susceptibles de réussir à ouvrir ce coffre : des serruriers, certains spécialisés dans les anciens modèles, un couple d'amis ingénieurs, il avait questionné internet mais tout le monde lui répondait la même chose : il y avait trop de combinaison possible. Cela prendrait un temps fou pour réussir à ouvrir ce tiroir et il semblait également impossible de l'ouvrir par la force.

Un cœur pour t'aimer toi | LarryWhere stories live. Discover now