Captifs - les bizarreries de Voltaire #2

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La silhouette avait compris. Dès l'instant où Voltaire avait balbutié, peut être hésité à répondre, elle avait su ce qu'il devait en être de la suite des événements. Ça lui paraissait tout de suite plus clair comme de l'eau de roche. Oui, elle était convaincue de son plan soudain. Une véritable idée de génie qui ferait frémir les shippeurs et les shippeuses du monde entier.


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La silhouette avait baissé son gun en souriant. Les trois captifs qui avaient retenu leurs souffles, nerveusement crispés, soupirèrent en chœur. Le soupir de Vivaldi fit d'ailleurs déferler toute une gamme de notes.


– Je comprends ton désarroi Volt'hermétique...

Vous pouvez cesser les surnoms ? Surtout qu'il n'y a que moi qui en fait les frais !

– Tu es sûrement tiraillé, le cœur déchiré entre deux personnes qui te sont chères.

– C'est-à-dire que...

– Et il t'est insoutenable de choisir entre ces deux amants potentiels qui partagent tes pensées, jours et nuits.

– Hein ? J'suis toujours là moi ?! s'exclama Rousseau. ( il tambourina les murs ) Non, s'il te plaît Tuyau, sors moi de là !!

– Silence Rouss'eau minérale ! s'impatienta la silhouette. Je disais... Tu veux sûrement plus de temps pour te décider et c'est vrai, il faut un temps pour tout. C'est pourquoi je vais te proposer des dates. Avec ces deux là.

– Plus rien ne m'étonne à force. ( il mobilisa toute la force de ses doigts pour relever sa chaise et lui avec ) Ah, c'est tout de même mieux ! 


La silhouette s'approcha de ses victimes, les mains dans le dos. Suspect, suspect, pensa Voltaire suspectant avec suspicion ce qu'il allait advenir d'eux. Rousseau, lui, fulminait si fort qu'il fallut que Vivaldi le calme sérieusement, lui, la force tranquille.

Dans un orchestre de cris étouffés, la silhouette se rua à une vitesse folle sur Voltaire. Elle lui plaqua un mouchoir humide sur le visage. Quelques secondes plus tard, elle réitéra le geste avec les autres. Tous tombèrent comme des mouches, même Rousseau qui avait opposé plus de résistance.


– Par tout les cieux, reposez de suite ce mouch... 


Nul ne sait comment elle fit, mais il sembla qu'elle les déplaça chacun, hors de la cave. Vers une suite plus intéressante.


*


Voltaire se réveilla doucement, appréhendant la découverte du nouveau lieu où il avait été déplacé - où peut être ils avaient été déplacés - car cela, il en avait la certitude : l'endroit était plus propre, relativement bien odorant, il n'était plus attaché et respirait de l'air véritable. Celle de la cave lui avait semblé être de l'air "en boîte". Et lui avait été un thon en conserve, ils avaient été trois thons.

Il était toujours assis néanmoins. La surface fut plus confortable, il était royalement installé sur un coussin, il devina qu'il s'agissait de velours, du velours rouge vraisemblablement. Il ouvrit une bonne fois pour toute ses paupières, décidé à contempler les environs. Il eut un hoquet à mi chemin entre la surprise et la satisfaction.

❥ 𝑀𝑜𝓃 𝑀𝑒𝒾𝓁𝓁𝑒𝓊𝓇 𝐸𝓃𝓃𝑒𝓂𝒾 - 𝓥𝓸𝓵𝓽𝓪𝓲𝓻𝓮 𝓧 𝓡𝓸𝓾𝓼𝓼𝓮𝓪𝓾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant