𝗟𝗲𝘀 𝗰𝗼𝘂𝗹𝗲́𝗲𝘀 𝗱𝗼𝗿𝗲́𝗲𝘀

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TW : thèmes de suicide.

La couleur dorée du soleil venait offrir au monde son dernier rayon avant le règne de la lune.

Elle observait ce dernier scintillement de loin, craignant nerveusement la sombreure de ses songes lors de ses tentatives de sommeil.

Cette femme décrite par tous comme étant courageuse redoutait de tout cœur la nuit. La solitude, les insomnies, l'obscurité omniprésente et le silence lui faisaient chercher un refuge où seule la douce paix régnerait.

Et ce soir-là, Mikasa n'en pouvait plus de fuir vers son lit. C'est alors qu'elle quitta sa demeure, marchant doucement vers la forêt à l'aide d'une lampe torche. Cette forêt lui était familière puisque la femme aux cheveux corbeaux s'y était engoufrée à de multiple reprises auparavant.

Les brindilles cassant sous ses pas faisaient écho à ses oreilles tels les fantômes du passé qui la poursuivaient éternellement. Ils aimaient la tourmenter en lui susurrant des mots lorsque tout autre bruit avait cessé, ils aimaient la torturer en venant hanter ses rêves devenant cauchemars. Quoi qu'elle faisait, ils étaient toujours là, la scrutant attentivement.

Alors que la magnifique femme perdue dans ses pensées continuait de se déplacer, elle ne sentit plus rien sous ses pieds.

En un simple et court instant, presque immédiatement, elle perdit son équilibre pour se sentir couler. Étrangement, au lieu de se faire envahir d'une panique extrême, elle se laissa porter par l'eau.

Un étrange sentiment de calme se propagea en elle, un calme qu'elle semblait chercher depuis bien trop longtemps.

Les bruits et les paroles des esprits la suivant avaient cessé, sa peur l'avait quittée, l'obscurité l'avait clamée et la fatigue enveloppée. Seul le froid de la solitude était resté.

Juste avant qu'elle ne se laisse sombrer dans ce bien-être, une main s'étira vers elle.

Un supplice de la laisser quitter ce monde échappa les lèvres de Mikasa avant que ses yeux se ferment.

La main n'avait pas écouté son souhait.

Une plainte perturba le son que produisait la coulée d'eau fraîche se trouvant à quelque pas du corps qui avait produit le bruit. 

Ce même corps commença à bouger, dérangeant de plus en plus la nature dans ses alentours jusqu'à ce qu'il ne s'arrête brutalement.

― Enfin réveillée?

Mikasa laissa ses pupilles scruter la direction par laquelle cette voix était venue.

― Sasha? La moins âgée des deux femmes prit alors un rapide coup d'œil tout autour d'elle. Une cascade lui fit face, tombant dans un large et profond lac qui traversait une grande partie des bois.

Chaque goutte scintillait dans la lumière du soleil levant, faisant de cette vue un réel spectacle en or.

La prénommée Sasha escorta ensuite son amie qui portait une attention excessive au chemin emprunté pour rejoindre la cascade d'eau jusqu'à leur habitation.

Le jour passa rapidement, bien trop rapidement selon Mikasa, pour laisser place à l'inquiétude de la nuit approchante.

Cette fois, Mikasa s'empressa de partir avant le couché de son protecteur doré tout en s'assurant de ne pas être suivie par sa colocataire.

La brune était une amie d'enfance, une personne gentille et aimable à laquelle elle tenait énormément. Cela la peinait de penser qu'elle allait abandonner Sasha plus tôt qu'elle n'aurait voulu imaginer.

Empruntant les pas de chats reconnus pour leur délicatesse, Mikasa franchit la porte et ne tarda pas à retracer le chemin pris au petit matin.

Les fantômes l'avaient évidemment suivie dans sa course alors qu'elle tentait en vain de les semer.

Puis, le bruit lointain familier de l'eau vint titiller les oreilles de la femme aux cheveux noirs. Un sourire vint se former sur son visage, puis son corps suivit la hâte de ses pensées en se précipitant vers la source de cette perception auditive.

Chaque enjambée lui arrachait une expiration, chaque pas lui semblait long, chaque seconde lui semblait de trop―

―elle y était. Devant ses yeux, une cascade aux reflets dorés par les rayons du soleil mourant se dressait, la surplombant de sa hauteur.

L'herbe habituellement verte des alentours était maintenant légèrement tintée d'une lueur orangée s'embrassant avec le jaune des arbres se tenant grands.

Le monde autour de la femme s'était transformé en or.

Ses sentiments vinrent l'assailler suite à cette réalisation et la quitèrent en forme de ses propres gouttes d'eau, elles aussi teintées par le soleil couchant.

Ses yeux, submergés de larmes reflétant la lumière qu'elle aimait tant, la laissèrent se regarder dans l'eau pour une dernière fois.

Ses douces joues, couvertes par les coulées dorées fuyant ses paupières étaient maintenant recouvertes d'un voile rosé.

Son visage semblait serein malgré la tristesse qu'exprimaient ses orbes oculaires, et le message de sa souffrance constante était imperceptible peu importe où elle regardait.

Elle voulait à nouveau ressentir ce calme, elle voulait à nouveau se sentir sombrer, elle voulait à nouveau se sentir couler.

Elle voulait à nouveau se sentir mourir.

C'est alors que sans hésitation, elle se jeta dans l'eau d'or, ignorant les cris de ses fantômes.

Les coulées des ses pleurs vinrent se joindre à la masse dorée, comme le ferait la cire coulante d'une bougie au point d'expirer.

Les coulées des ses pleurs vinrent se joindre à la masse dorée, comme le ferait la cire coulante d'une bougie au point d'expirer

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⏰ Última atualização: Aug 07, 2022 ⏰

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𝐋'𝐄𝐅𝐅𝐄𝐓 𝐂𝐇𝐀𝐍𝐃𝐄𝐋𝐋𝐄 ─ mikasa.ackermanOnde as histórias ganham vida. Descobre agora