Chapitre 5

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Fantur était choqué par la démonstration de soumission d'Elémir. Il ne s'attendait pas à ce que le domestique cesse toute lutte. Il savait qu'il avait peur de retourner au domaine de Sipre. Fantur savait que si Elémir retournait là-bas, il serait tué.

« Je ne te renverrais pas là-bas. J'essaie juste de comprendre pourquoi. Pourquoi Sipre ne m'a-t-il pas fait part de ta maladresse... Cette maladresse est gênante car elle est un danger pour toi et pour les autres... »

« Je vous demande pardon... »

« Tu n'as pas à t'excuser. Mais tais-toi Elémir. »

Et l'esclave se tut... De nouveau il obéit sans histoire. C'était sans doute ce dans quoi il était le meilleur : obéir. Fantur remarqua cette capacité, si on appeler ça comme ça... Il renvoya Elémir dans sa chambre et lui demanda d'attendre d'être convoqué et de ne rien faire. Une fois que son domestique est parti, Fantur décida d'aller voir son père pour lui parler de ce qu'il venait de se passer. Fantur dû attendre car son père était en réunion et il remarqua que Elémir se promenait dans le jardin et que Margaux était avec lui. Elle lui faisait des croches-pieds et semblait l'insulter. Le prince appela un garde et lui demanda de ramener Elémir dans sa chambre et lui dire qu'il lui ordonnait d'y rester. Il entra ensuite dans le bureau de son père qui lui demanda la raison de sa visite. Le prince lui expliqua que la maladresse d'Elémir lui causait des soucis...

« Que vas-tu faire de lui ? »

« Je ne sais... Je ne veux pas le renvoyer car il se fera tuer, mais si je le garde, je ne peux pas le garder en le laissant sans travail. Je ne sais pas quoi faire... »

« N'as-tu pas vu ne serait-ce qu'une seule qualité ? » incita le roi

« Si... Quand je lui ai demandé de se taire durant ses supplications, il a obéi... Il semble être fait pour obéir. »

« Mon fils. Je t'ai dit que ce garçon serait capable de te nuire. Il est avide de vengeance pour la guerre d'il y a 13 ans... Il a perdu ses parents, sa famille, son village et sa liberté... De plus, lorsqu'il était au domaine, je suis persuadé qu'il n'a jamais eu de geste de tendresse de la part des autres esclaves, à tel point que ça ne m'étonnerais pas qu'il ne sache plus recevoir ces gestes. »

« Je ne comprend pas là où vous voulez en venir père... »

« Tu me dis que tu ne veux pas le renvoyer au domaine car tu es sûr qu'il se fera tuer par Sipre sauf qu'il n'est pas juste de le garder sans lui donner de travail... Alors dis-moi mon fils. Tu es intelligent et avant de venir me voir pour un conseil, je sais pertinemment que tu as déjà réfléchi en amont sur toutes les possibilités d'issues du problème, alors pourquoi ne veux-tu pas lui rendre sa liberté ? »

« Je ne peux pas. Si je lui rends sa liberté, il se fera de nouveau transformé en esclave et aura certainement moins de chance cette fois-ci... »

« Je comprends ton point de vue... Mais n'y a-t-il pas autre chose ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Allons mon fils... Ne joue pas l'ignorant avec moi. Ne crois-tu pas que j'ai vu comment tu avais regardé Elémir lorsqu'il est entré la première fois dans la salle du trône ? Tu étais hypnotisé par ses yeux. De plus, quand il a renversé le thé sur ton pagne, tu l'a fait renvoyer avec l'éducateur... Mais il s'était déjà incrusté dans ta tête c'est pourquoi tu as envoyé cette missive... Tu voulais ce jeune homme sous tes yeux. Tu t'énerves car il n'est pas assez prêt de toi. Tu as donc oublié qu'il peut être beaucoup plus proche surtout s'il se soumet facilement. »

« Vous me proposez de faire d'Elémir un personnel ? »

« Non mon fils... Je sais très bien que tu es bien plus attaché à ce jeune homme pour en faire un simple personnel... »

« En faire un amant ? Hum moui l'idée est plaisante... «

« Bien... Il me semble qu'il t'attend dans sa chambre... Mais au vu de la place du soleil et de la présence de la jeune Margaux, il serait plus sage de lui en faire part demain après toutes les émotions de ces derniers jours. »

« Vous avez raison père je vais simplement le rassurer en lui annonçant que j'ai une solution »

Sur ce, Fantur sortit du bureau de son père le cœur léger. Une grosse épine lui était retirée. Il toqua à la porte d'Elémir et découvrit Isis à la porte.

« Je suis venu vérifier la cicatrisation des blessures d'Elémir. Mon prince, il semblerait qu'Elémir n'aille pas spécialement bien... »

« Oui je sais et je venais lui parler. Pourrais-tu nous laisser ? »

« Oui mon prince. »

Isis sortit et Fantur entra dans la chambre. Elémir était sur le lit, dos à la porte. La pièce était sombre et le prince entendit les reniflements de son futur amant..

« Elémir ? J'ai trouvé une solution à notre problème. Sache que tu restes au palais. Je t'en ferai part demain. Ainsi je te veux demain après-midi dans ma chambre. En attendant repose toi. Je vais demander à Isis de t'apporter un bouillon. Ah et je suis désolé de t'avoir crié dessus tout à l'heure. Je ne voulais pas te faire peur. Et sache que je ne te renverrais pas chez Sipre. Je sais qu'il te tuerais et si tu devais mourir, je ferais en sorte que tu meurt dignement .» Dit le prince avant de sortir de la chambre.

Fantur demanda à Isis de préparer un bouillon pour Elémir et de veiller à ce que ce dernier dorme et se repose.  

La complainte d'une fleur dans le désert ou la liberté d'un esclaveTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang