Chapitre 2

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( Victoria )

Il pleuvait ce matin, donc difficilement je me levais de mon lit. J'allais dans la douche que je partageais avec ma sœur Maryse. Nos chambres se faisaient face, et la douche se trouvait au milieu d'elles, les séparant. La porte de cette dernière faisant face au couloir, il nous suffisait donc de juste sortir de nos chambres respectives pour y avoir accès. Mes deux autres sœurs quant à elles, avaient une douche dans la chambre qu'elles se partageaient, et mes parents avaient aussi la leur.

Je me brossais, me douchais et m'habillais. Nathalie aussi était déjà debout et habillée de son uniforme. Elle était sur la terrasse, observant le ciel.

N- Cette pluie n'a pas l'air de vouloir s'arrêter.

Moi- Et tu as cours à quelle heure?

N- 8h

Instinctivement nous nous tournions toutes les deux pour regarder l'horloge du salon, par la porte d'entrée

Moi- 7h17. Ça va tu as encore le temps

N- Mais et si ça ne s'arrête pas d'ici-là? Tu pourrais nous déposer en partant en ville? Justine est déjà prête aussi.

Moi- Où est dada Maryse? Et maman?

Je savais qu'il était inutile de demander d'après notre père, puisqu'il avait voyagé pour Abomey*, voir quelques membres de ma famille paternelle il y a quelques jours.

N- Maman est déjà partie, elle avait des colis à récupérer avant de partir au marché

Moi- Malgré la pluie?

N- Je l'ai entendu sortir assez tôt, il ne pleuvait pas encore comme maintenant.

Moi- Et Maryse?

Nous entendîmes des pas et vu notre aînée s'asseoir à la table à manger en bois

Moi- Bon je viens, va dire à Justine que je vous attends

Nous passions toutes les deux par la porte, elle prenant par le couloir allant vers les chambres et moi m'arrêtant près de la table à manger

Maryse- Tu es rentrée à quelle heure hier? Je ne t'ai pas entendue arriver

Je coupais un morceau de son pain et le trempa dans son thé : mélange d'infusion de citronnelle, de lait, de chocolat en poudre et de sucre.

Au Bénin nous ne sommes pas partisans de petits thés servi dans de minuscules tasses, et qu'on sirote le petit doigt à l'air en mode british. Ah non! Un vrai bol bien rempli, voilà un défi digne de nous. Le béninois peut l'accompagner d'une baguette entière de pain, ce n'est pas votre problème. Le plus important était que ce genre de petit-déjeuner était efficace, surtout quand il pleut et il fait froid comme aujourd'hui.

Moi- Tu dormais déjà quand je suis venue, il se faisait tard

M- Je t'ai déjà dit d'éviter de trainer dans la nuit, ce n'est pas prudent. Et si des brigands t'attaquaient?

Moi- orh mais quand papa rentrait tard cela ne gênait personne, il faut bien que je fasse tourner le taxi!

M- Oui, mais tout en faisant attention à toi. Et arrête de te comparer à papa. Toi tu es juste une jeune fille de 24ans. Ce n'est pas en étant débrayé, ou en t'habillant comme un garçon à longueur de journée que cela y changera quelque chose!

Moi- Bientôt 25ans!

Je lui fis une grimace, pris son bol et en vida une partie. Elle attrapa alors entre son pouce et l'index une poignée de ma peau, qu'elle tourna afin que je ressente la douleur de son pincement.

Taxi! Taxi!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant