Face down

•Chap.5: Smile, breathe and go slowly

En ouvrant les yeux ce matin, j'ai mis au moins 5 minutes avant de me souvenir que je me trouvais chez mon père. J'ai bondi du lit et ai enfilé un kimono qui était suspendu sur un angle du baldaquin -c'est dire à quel point mon père était très prévisible- et me suis dirigée dans le salon. À ma grande surprise, un plateau grandement garni de mets exquis m'attendait sur la table. Une lettre accompagnait le plateau:

J'espère que tu as bien dormi? Je me trouve au travail mais j'ai pris mon après midi pour que nous profitions de nos retrouvailles! Je te le rabâche encore mais tu m'as vraiment manqué pendant tout ce temps, rattrapons le autant que nous le pourrons!  Bisous puce ;-)

Sa lettre n'a pas manqué de me faire sourire. Je l'ai soigneusement déposée sur le comptoir derrière le salon et m'y suis installée pour prendre mon petit déjeuner.

Il était presque midi. J'ai passé ma matinée en coups de fil et messages. J'ai aussi passé des commandes en ligne afin m'équiper pour la rentrée, et par la même occasion de m'offrir un "stage" en informatique, inculte que j'étais ( c'était vraiment pas tâche facile). Quelques temps après j'ai entendu l'ascenseur sonner. De la visite? "Bonjour!" Mon père est rentré. J'ai abandonné mes activités et ai couru à son cou. "Ta lettre m'a beaucoup touchée tu sais? Qu'attendons-nous pour discuter?" Il m'a souri et m'a embrassé le front. Il a déposé sa mallette au sol et a légèrement dénoué sa cravate.

"J'ai quelque chose d'important à te dire avant toute chose! Il m'a fait signe de prendre place sur le tatami et a fait de même.

-Je t'écoute.

-Bon, je ne vais pas passer par quatre chemins: j'ai rencontré une femme il ya quelque temps et j'attendais justement de te voir pour demander ton approbation à ce qu'elle vienne s'installer avec nous." J'ai applaudi et lui ai souri. Bien sûr que j'étais heureuse que mon père soit enfin accompagné, ma mère m'a toujours dit depuis leur divorce qu'il était bien seul et qu'il finirait aigri s'il ne cherchait pas à être accompagné. Je me suis attendrie en repensant à elle et Alaric.

"Mais voyons papa bien sûr qu'elle peut! J'ai hâte de rencontrer cette bonne femme!"

L'après midi s'est basée uniquement sur nous et nos centres d'intérêts. On parlait à quelques moments de tout et de rien, sirotant en même temps des thés extrêmement goûteux et des muffins qui se mariaient à merveille avec ces boissons. Mon père avait beaucoup de goût. J'étais vraiment heureux de "refaire" sa connaissance, ce n'était finalement pas un homme obnubilé par son travail comme je me l'imaginais.

"Au fait.. Comment s'appelle ma future belle maman? Lui ai-je dit, accompagné d'un clin d'œil.

-Margaret Queens. On s'est rencontré lors d'un séminaire. Elle est journaliste!" Elle m'avait tout de suite l'air d'être une chouette dame, et mon père avait l'air d'être un homme amoureux.

La soirée quant à elle s'est passée merveilleusement bien. Nous avons loué un film étranger et commandé des plats asiatiques. Je ne pensais pas renouer de tels liens avec lui. Mes vacances se terminaient si bien que j'appréhendais finalement la rentrée. C'était dans quelques semaines à peine, et je me devais de profiter au maximum de mon père ainsi que de cette nouvelle vie tout droit sortie d'un conte de fée.