Le bureau des héros (5)

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Parisiennes, Parisiens

Le lendemain matin, aucune alerte ne vint troubler le petit-déjeuner des amoureux. Encore tout alanguis par leur nuit câline, Adrien et Marinette prirent le temps de revenir sur les découvertes qu'ils avaient faites ces derniers jours.

— Dis, Adrien, si je t'ai retrouvé sur ce toit, tout au début, je suppose que c'est parce que tu t'étais détransformé ?

— Tout à fait. Plagg était en train de se nourrir. J'ai inventé le premier mensonge qui m'est venu à l'esprit pour expliquer ce que je faisais là.

— C'était pas mal trouvé. N'empêche que cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille quand même. J'ai assez souvent été coincée sur un toit pour savoir que cela pouvait arriver à Chat Noir. C'est la première chose qui aurait dû me venir à l'esprit, en fait.

— Je te dis que tu fais un déni sur Chat Noir, sourit Adrien.

— Et toi, ça ne t'a vraiment pas gêné d'apprendre que c'était moi ? questionna Marinette. Tu ne m'en as pas voulu d'avoir fait semblant de ne pas te connaître ?

— Non, pas du tout. On a déjà discuté de tout ça plusieurs fois : je sais que, pour toi, l'anonymat, c'est la sécurité. Je préfère que tu m'aies menti et que tu sois sortie avec moi, que le contraire.

Il resta songeur un moment, avant de dire :

— Ça fait plusieurs jours que je cherche à comprendre pourquoi tu as tellement de mal avec Chat Noir alors qu'on s'entend vraiment bien quand je suis Adrien. Je me demande si ce n'est pas à cause de la manière dont j'ai flirté avec toi au début. Je réalise maintenant que j'ai été très insistant. Cela devait être oppressant pour toi. Refuser de me prendre au sérieux a été ta manière de te protéger des sentiments non réciproques que j'avais cherché à t'imposer.

Marinette évalua l'hypothèse.

— Peut-être, reconnut-elle. Mais moi non plus je n'ai pas été très adroite dans ma manière de te repousser.

— Tu n'aurais pas été obligée d'être adroite ou plus douce si je n'avais pas insisté, reconnut Adrien. Je te dois des excuses, en fait.

— Non, ne dis pas ça !

— Mais, si, pourquoi pas ?

— On avait quatorze ans, Adrien, l'exonéra-t-elle. Tu as fait ce que tu as pu.

— Toi aussi tu étais jeune et je t'ai mise dans une situation pas évidente à gérer. Bon, on va dire que j'ai mérité d'avoir autant galéré et que j'ai appris depuis à me conduire correctement.

— Je confirme que, dans notre récente relation, tu t'es toujours montré très attentif à ne pas me brusquer ou me mettre mal à l'aise. Au début, quand je ne savais pas trop où cela allait nous mener, ça a beaucoup compté.

— Moi non plus, je ne savais pas trop comment allait tourner notre relation, révéla Adrien. Si tu ne t'étais pas jetée sur moi, je ne sais pas si j'aurais espéré avoir une relation sérieuse avec toi.

— Moi, je me suis jetée sur toi ? répéta Marinette d'un ton contestataire.

— Oui, tu m'as même grimpé dessus, insista-t-il les yeux rieurs. Tout ça au premier baiser.

— Tu ne m'as pas repoussée, se défendit-elle.

— Il est même possible que je t'aie un peu aidée, convint-il. Mais je remarque aussi qu'une fois que je t'ai proposé le truc du couloir, tu n'as pas tellement hésité à te détransformer. J'avoue que cela m'a un peu épaté. Tu étais tellement coincée sur ton identité.

En galante compagnieOnde histórias criam vida. Descubra agora