Chapitre XXIX : Ama

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Un calme incroyable régnait dans la grotte.

Seules les gouttelettes d'eau étaient entendues, entrant en parfaite harmonie avec le vent léchant les parois et les respirations douces et saccadées des personnes présentes dans la grotte.

L'Empathe se releva doucement, elle retira les mains de ses oreilles, mais garda les yeux clos. Écoutant encore un instant le rythme harmonieux de la grotte, puis elle ouvrit ses beaux yeux. Son regard se tourna vers sa famille, Arwen était assise à califourchon sur Lucie, sa main en l'air démontrant qu'elle allait lui décoller une gifle, sous elle Lucie fixait Ama avec étonnement et rage.

George avait cessé la valse des sortilèges avec le professeur Baiard, tous deux trop occupés à fixer Elios qui était entre eux deux.

Quant à Fred et Ginny, ils étaient toujours au sol, bouches-bées et regards ronds.

— Bon sang qu'est-ce qu'il vous arrive ? Vous n'avez jamais vu un fantôme de votre vie ou quoi ? dit-elle avec amusement.

L'Hypnotiseuse commença presque à se sentir gênée d'être ainsi dévisagée, mais brusquement, Ginny se redressa d'un bond et se jeta à son cou.

— Bon sang espèce d'idiote ! J'ai cru que je ne te reverrai jamais ! Tu n'as pas le droit de me faire ça ! s'indigna la rouquine en s'écartant pour secouer Ama tel un cocotier.

Lorsque Ginny s'écarta enfin pour sécher ses larmes, Arwen prit sa place et continua de secouer Ama.

— Sale Louve maudite ! Tu devrais avoir honte de me faire peur ainsi !

— Si tu crois que ça m'a fait plaisir, grommela Ama bien qu'un sourire amusé resplendissait sur son visage.

— Ama le Fantôme... Oui j'aime bien, Ama la Revenante, ça marche aussi, commenta George avec un sourire en s'approchant.

Il posa une main sur son épaule avec un sourire contrit.

— C'est un réel plaisir de te revoir Ama, dit-il, mais je me vengerai pour les nuits blanches que Fred m'a fait endurer à cause de toi.

— Quand tu veux. Mais à condition que tu ais trouvé une petite-amie ! avertit Ama.

Aussitôt George retira sa main et la passa dans ses cheveux en rougissant.

— Noooooooon ! ENFIN ! s'écria Ama, pétillante de joie.

George lui offrit un sourire gêné tout en s'écartant avec Arwen et Ginny, Ama les regarda s'approcher de Lucie, du professeur Baiard et d'Elios tandis que Fred se plaçait devant elle. Les yeux toujours écarquillés de stupeur.

Aucun des deux n'osa parler, ils n'osèrent pas rompre ce moment. Les yeux dans les yeux, c'était largement suffisant. L'Empathe eut enfin un sourire en voyant le soulagement dans les yeux de Fred.

— Je commençais à en avoir marre que tu ne me répondes pas tu sais. Je suis vexé de voir que tu peux me mettre autant de vents, déclara-t-il d'un ton taquin.

— Idiot va, rouspéta Ama avant de se pendre à son cou pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Mais tu m'as manqué.

— Bien sûr que je t'ai manqué, une vie sans moi est une vie triste et monotone. Mais... Je dois avouer que ne pas t'entendre faire tes métaphores et parler de choses que toi seule comprends m'a manqué, admit Fred en attirant Ama à lui.

— Bah oui, une vie sans moi serait une vie bien trop banale.

Fred laissa un éclat de rire franchir ses lèvres, Ama sentait bien sa joie de la revoir, mais également son appréhension à chacun de ses mouvements. Il semblait penser qu'elle était encore fragile.

— Ama ! Que faisons-nous d'eux deux ?! cria Ginny.

Ama se détacha de Fred et alla s'agenouiller devant Lucie et le professeur.

— Ce serait triste de séparer le père et la fille, commenta Elios qui s'était déplacé à l'endroit où Côme avait disparu avec le tourbillon d'Ombres.

— C'est bien pour ça que nous allons les laisser ensemble. A Azkaban mais ensemble.

— Tu n'oserais pas sale petite garce ! cria Lucie en tentant de se jeter sur Ama.

Mais Ama lui attrapa les poignets d'un mouvement sec et rapide.

— Tu avais promis de me détruire tu te souviens ? Tu as réussi. Moi j'ai promis de ne pas oublier qui j'étais, alors je ne vais pas jouer la gentille hypocrite avec toi alors que je ne veux plus te voir, dit-elle d'une voix sèche.

Lucie ne répondit pas, mais son regard en disait long. Ama se redressa et se détourna tout en disant :

— Et professeur Baiard, merci de m'avoir appris que les gens ne sont pas tous hypocrites. Vous, vous avez très bien su me montrer votre mauvaiseté dès le premier jour.

Tandis qu'elle écoutait Ginny leur faire subir le sort du silence, Ama se dirigea vers Elios. Lorsqu'elle fût face à lui, Elios eut un sourire avant de s'incliner devant elle.

— La Louve devra choisir, détester ou aimer. Je suis ravi de voir que tu as fait le bon choix, dit-il en se redressant.

— Je suis ravie de savoir que tout est fini.

— Je peux te l'assurer. Merci, tu peux être fière de toi, fière d'avoir honoré ta famille. Que ce soit celle sanguine ou celle de coeur, dit Elios en jetant un coup d'œil aux Weasley et Arwen.

— Oui, ça valait le coup de prendre le risque d'aimer, renchérit Ama en souriant.

— Pendant qu'on parle d'aimer, que s'est-il passé avec Côme ? Comment a-t-il disparu ? s'enquit Ginny.

Ama eut un sourire mystérieux.

— Parfois il faut savoir garder certaines choses secrètes, tu ne crois pas ma chère Ginny ?

— Ama tu vas pas me faire ça...

— Je ne vais pas me gêner à vrai dire ! s'esclaffa Ama.

— Non mais Ama, je suis ta meilleure amie ! gémit Ginny.

— En effet, mais je trouve que mon vécu dans le tourbillon d'Ombres fait bien de rester secret.

— Tu ne veux pas que l'on rajoute une page dans le grimoire ? s'étonna Elios.

— Mais vous, vous savez déjà ce que j'ai fait. Vous connaissez la prophétie, il est aisé de deviner la suite.

— Non il n'est pas aisé ! Ama dis-moi ce qu'il s'est passé ! pesta Ginny en prenant l'air de Molly lorsqu'elle voulait quelque chose.

— Hum... A condition que tu me rattrapes, dit Ama d'un air enfantin. A condition que vous m'attrapiez tous ! ajouta-t-elle aux jumeaux et à Arwen.

Elle n'attendit pas que sa famille réagisse et partit à toute allure, s'aidant du sol glacé pour avancer plus vite elle se hâta de sortir dehors.

Le soleil commençait à se lever, ses rayons chatoyants caressaient la cime des arbres et le visage d'Ama qui souriait éclatant, elle continua de courir, en entendant Ginny et Arwen l'appelaient derrière elle. Ama se retourna et leur lança :

— Bah alors ! Vous ne savez plus courser quelqu'un ?!

Ginny dû être piquée au vif car Ama la vit accélérer, Ama continua de courir, malgré ses poumons qui recommencèrent à crier elle continua. Se sentant enfin libre, entièrement libre. Mais alors qu'elle atteignait la colline surplombant la plaine des Griffes de l'Ombre, elle sentit le poids léger de Ginny s'abattre sur ses épaules. Elles parvinrent à conserver leurs équilibres lorsqu'Arwen leur sauta dessus, emportées par l'élan de la Serpentard les trois amies dévalèrent la colline en riant aux éclats.

— Ok. Je vous dirai tout après promis ! fit Ama en soufflant sur une plume qui lui était tombée sur le nez.

La plume fût emportée par le vent et se leva dans les airs, s'envolant vers le soleil. Avec souplesse et liberté. Ama la regarda avec envie, voilà comment elle serait, comme cette plume.

Libre et insouciante.

La Mélodie du Temps. Tome III : La Nuit de la Louve.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora