𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 12 : 𝑉𝑖𝑐𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑀𝑎ℎ𝑟.

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Quatre ans. Nous avions passé quatre longues années à faire la guerre contre l'alliance du Moyen-Orient. Finalement après la prise de la forteresse de Slava la nation de Mahr fut victorieuse.

Nous avions tous grandi, au début de la guerre nous avions dix-sept ans nous en avons maintenant vingt-et-un. Je n'étais plus vraiment celle que j'étais avant ces quatre années, la guerre change beaucoup les gens. Ces derniers mois nous n'avions eu que très peu de temps pour nous. La guerre occupait chacune de nos pensées. Entre Porco et moi les choses étaient un peu tendues, nous étions plutôt froids.

Maintenant il y avait quatre nouveaux aspirants guerriers Mahr, Gaby, Falco, Sophia et Udo, ils étaient ce qu'il y avait de plus prometteur pour l'avenir de Mahr.

Reiner avait été blessé durant la bataille finale. Il était à l'infirmerie. J'étais assise sur un lit près du sien, Porco était assis au bureau, il écrivait en mangeant un sandwich.

Moi : Tu crois qu'il va se réveiller bientôt ?
Porco : A mon avis il va être dans le coaltar un moment.
Moi : En tout cas tu t'es bien battu.
Porco : Toi aussi.

Je me levai et m'avançai vers la porte de la pièce. Je me tournai vers Porco pour lui dire.

Moi : Je vais faire un tour.

Il me fit un signe de la main sans me regarder. Je quittai l'infirmerie, j'allai marcher un peu au milieu des bâtiments détruits de la ville côtière.

Entre Porco et moi c'était assez compliqué en ce moment. Avec le temps nous nous étions un peu éloignés mais mes sentiments pour lui n'avaient pas changé. C'était simplement que nous avions passé tellement peu de temps ensemble ces quatre dernières années que nous avions perdu l'habitude d'avoir une intimité. Nous nous étions éloignés malgré nos efforts pour rester proches comme au premier jour. Mais j'étais persuadée que tout allait s'arranger. Nous le voulions tous les deux. Il nous fallait seulement un peu de temps.

Après un petit tour je retournai à l'infirmerie. Reiner n'était plus dans son lit et Peak était là. J'entrai en demandant.

Moi : Il est passé où ?
Peak : Il est allé voir Gaby.

Porco ne disait rien, il ne s'était même pas tourné vers moi quand j'étais entré, on aurait pu croire qu'il faisait la tête.

Moi : T'as quoi ?
Porco : Rien pourquoi ?
Moi : Tu fais une tête on dirait qu'on vient de perdre la guerre.
Peak : Il a juste parlé de ses souvenirs avec Reiner, enfin il s'est acharné sur lui.
Porco : Et Peak m'a encore appelé Pokko.
Moi : Peak, tu sais bien qu'il aime pas.

Peak soupira. Elle se laissa tomber en arrière et s'allongea sur le lit, elle se mit à fixer le plafond.

Moi : On rentre bientôt chez nous, à Revelio.
Porco : Ouais.

Un soir nous montâmes dans le train qui devait nous ramener à Revelio. Reiner, Kord, Falco et Gaby étaient avec les soldats, ils faisaient la fête. J'étais avec les autres dans le wagon voisin. Nous entendions crier depuis leur wagon, ils avaient l'air de s'amuser.

J'étais assise à côté de Porco, près de la fenêtre, Peak était assise en face de nous. Je fixais l'obscurité par la vitre, j'étais perdue dans mes pensées. Dans quelques heures nous serions chez nous, mais je n'avais nulle part où aller, à part à la caserne. Mais je n'avais pas envie de me retrouver seule et je ne savais pas si les parents de Porco allaient m'accueillir.

Peak : Ils font un sacré boucan, Kord doit s'amuser. T'y vas pas Porco ?
Porco : Non ça va, j'ai passé l'âge de faire la fête avec Kord.
Peak : On reverra bientôt nos familles.

Je détournai mon regard de la vitre pour le poser sur mes amis.

Moi : Moi personne ne m'attend au camp.
Porco : Mes parents seront là.

Il posa sa main sur ma cuisse en m'adressant un sourire de compassion. Ce sourire me réchauffa un peu le cœur. Porco faisait tous les efforts du monde pour me montrer qu'il était là pour moi et ça marchait, j'étais réceptive à toutes ces attentions.

Moi : C'est déjà ça.

Tout allait un peu mieux avec les parents de Porco, en grandissant les tensions s'étaient apaisées. En rentrant nous allions passer un peu de temps avec nos familles, mais comme je n'en avais pas je comptais rester à la caserne et attendre, seule bien que je n'en ai aucune envie. Je ne voulais pas m'imposer chez Porco.

Nous arrivâmes plusieurs heures plus tard au levé du soleil. Porco aida Kord à sortir du wagon, il avait trop bu pour tenir debout. Nous prîmes la route du camp. Sur le chemin Porco marchait près de moi. Nous ne nous parlions pas. La situation était bien trop stressante, nous étions pressés de rentrer chez nous mais aussi un peu anxieux. Après quatre longues années de guerre rien n'était plus comme avant et revenir à une vie normale aussi brutalement ne facilitait pas les choses.

Moi : Tu salueras tes parents pour moi ?
Porco : Tu ne viens pas ?
Moi : Tu voulais que je t'accompagne ?
Porco : Évidemment, tu vas pas rester seule à la caserne.
Moi : Je ne savais pas si tu voulais que je vienne. Je ne veux pas m'imposer.
Porco : Pourquoi j'aurais refusé ? On est encore ensembles que je sache.
Moi : Oui bien sûr, mais comme en ce moment c'est un peu compliqué je m'étais dit que tu voudrais peut-être être seul.

J'accompagnai mes paroles d'une petit moue gênée.

Porco : Tu m'aimes ?
Moi : Bien sûr Porco.
Porco : Alors c'est réglé.
Moi : Et toi ?
Porco : Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours Leo.

Il prit ma main, je lui adressai un sourire. Une certaine timidité s'était installée entre nous, nous n'osions plus nous toucher par peur de brusquer l'autre, cela faisait des mois que je n'avais pas embrassé sa peau. En guerre l'amour n'avait pas sa place, encore moins quand nous passions nos nuits dans des camps de fortunes et en plus séparés l'un de l'autre. Pourtant son corps me manquait, j'avais envie de le serrer dans mes bras mais je n'osais plus le faire.

Nous arrivâmes au portail du camp, les familles attendaient groupées derrières les grilles. Nous aperçûmes les parents de Porco, ils s'approchaient de nous et vinrent prendre leur fils dans leurs bras. Je restai à l'écart, un peu gênée et intimidée. La mère de Porco s'approcha de moi.

Mme Galliard : Leonore.

Elle me prit dans ses bras ce qui me surprit un peu mais je me laissai faire. Elle me garda un instant contre elle avant de s'écarter en me faisant un grand sourire. J'étais troublée par ce contact, elle m'avait serrée dans ses bras avec autant d'amour qu'elle l'avait pour son fils, pourtant je n'étais pas sa fille. Pour la première fois depuis de nombreuses années j'avais retrouvé un semblant d'amour familial. Je me sentais entourée, c'était comme si j'avais retrouvé ma famille.

Mr Galliard : Tu viens avec nous Leo ?
Porco : Oui, je l'ai invitée.
Mme Galliard : Tu es la bienvenue.
Moi : Merci.

A demi-Mahr [Porco Galliard x OC (Lecteur)]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant