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⸺ This is a little like hell, almost romantic

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This is a little like hell, almost romantic.




















































Et un de plus.

Il ne les comptait plus. Ils étaient tous sans importance.

Rien que des jouets. Des jouets de pacotille. Des jouets répugnants.

Il pourrait les remplacer avec de vrais objets. Mais il aimait trop l'odeur de sueur écoeurante qui flottait autour d'eux.

Eux ces vulgaires êtres de chair et de sang, bavant à la vue de son corps qu'il acceptait de prêter pour apaiser le putain de brasier qui grandissait dans leur bas-ventre.

Non, en vrai il ne l'acceptait pas. Il n'avait juste pas le choix.

Ressentir quelque chose. C'est tout ce qu'il cherche.

Serré contre ces peaux inconnues, il avait l'impression, l'espace d'un instant, de ne pas simplement être une enveloppe vide. L'espace d'un instant il avait l'impression de pouvoir vraiment regarder et non pas que voir, écouter et non pas qu'entendre, comprendre et non pas que retenir, vivre et non pas que...

Et non pas que survivre.

Mais tout s'envolait au moment où le corps s'étant lié au sien en avait fini. Lorsque ce dernier se redressait, le souffle court, les draps sales, et le désir calmé, tout éclat de vie disparaissait.

Quelques billets à la gueule histoire de remercier d'avoir accompagné ce voyage au septième ciel mais aucun regard tendre, aucun regard attentionné, aucun regard bienveillant, aucun regard humain.

Quelques billets et une gueule froide ou distante pour qu'il n'oublie pas son rôle de pauvre chien suceur de queue comme il adorait l'entendre et comme il adorait s'en nommer.

Quelques billets et lui tire la gueule, dégoûté et énervé de n'avoir trouvé que cette luxure sans amour et émotions pour se sentir exister dans ce putain de monde remplis de pourris pourrissant dans cette pourriture de planète qu'ils ont eux-mêmes osé pourrir.

Il ne savait pas ce qu'il fouttait là. Il avait arrêté de se le demander.

Il continuerai à finir ses nuits dans des hôtels plus ou moins laids, avec des gens plus ou moins laids, pendant un moment plus ou moins laid, cherchant la vie d'une façon plus ou moins laide.

Il n'avait pas honte. Pourquoi avoir honte ? Parce qu'il donnait son corps ? Il n'avait déjà pas d'âme alors pourquoi s'inquiéter du reste ?

Peut-être qu'un jour tout changerait.
Peut-être qu'un jour il vivra.

Hilarant. Vivre. Il ne sais même pas s'il en a vraiment envie.
Il n'a envie de rien en fait.

L'envie.

Son péché capitaux était déjà la luxure il n'allait pas en plus rajouter l'envie.

L'envie de vivre.

L'envie d'être là.

Respirer parce qu'il le veut et pas par automatisme.

Quel crétin faisait-il.
S'il avait un jour le choix de respirer ou non il n'hesiterait pas.

Et alors plus jamais il n'entendrait un suintant personnage gémir et déverser le fruit de son excitation en lui, sur lui, ou à ses côtés.

Et alors plus jamais il n'entendrait tout court.




















































Son ''patron'' l'avait appelé deux heures plus tôt, lui indiquant le lieu et l'heure de rendez-vous avec le prochain objet.

Le réseau dans lequel il travaillait n'était pas légal mais les relations avec la police si proches et amicales que c'était tout comme.

Dedans, tellement de femmes et si peu d'hommes. La plupart n'ont pas le choix. Comme lui. Sauf que lui a un toit, le ventre plein, un porte monnaie rempli, et pas d'inquiétude de finir à la rue prochainement. Les autres, pour le plus grand nombre, s'abandonnent à ces échanges car c'est leur dernier espoir de pouvoir vivre convenablement.

Il pourrait presque s'en vouloir d'être ici alors qu'il n'aurait pas de mal à mener une vie tout à fait normale avec un travail normal et des relations normales.

Mais ce n'était pas le cas. Au final, leur but était le même, ils essayaient tous de survivre.

31 Décembre, 21h12. Un froid digne du pôle Nord et des cris et rires de joie tout autour de lui aux fenêtres des appartements.

Cela faisait bien longtemps que ses soirées de nouvel an ressemblait à cela.

Lui seul, marchant dans la rue, prêt à se donner et à entrevoir un soupçon de vie. Et le reste du monde dévorant le bonheur sans avoir peur de s'y perdre, musique à fond et pensées déformées par l'alcool coulant dans leurs veines.

3...2...1...et bonne année ! Entendrait-il à l'heure fatidique.

3...2...1... et fermez vos gueules de pauvres connards, rêverait-il de leur répondre s'il savait encore comment s'adresser réellement à l'humanité.

Mais peut importe.

Son rendez-vous était fixé à 21h15, à l'endroit même où il venait de s'arrêter.

L'angoisse de ne pas savoir qui partagerait son désir ne le gagnait même plus. Il était las d'essayer. Las de simuler quoique ce soit.

Et pourtant, quand il aperçut l'ombre du client se rapprocher de lui, il déballa de nouveau son beau sourire charmeur, aussi faux que l'était la totalité de sa minable existence en ce monde.

𝐟𝐞𝐞𝐥 𝐥𝐢𝐤𝐞 𝐈 𝐚𝐦 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐧 ও 𝑡𝑒𝑛𝑦𝑎𝑛𝑔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant