Chapitre 6

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Avant d'avoir pu atteindre la voiture, ils virent Elena débarquer.

- Je n'arrive pas à le croire. Tu viens d'amener cet homo dans notre restaurant ? Celui de notre premier rendez-vous ?
- Comment tu as appelé Martin ?
- Danny, laisse.
- Non, je ne laisse pas passer ça. Elena, il t'arrive quoi ? Martin est mon ami, et je croyais que tu l'appréciais aussi, nous travaillons ensembles.
- Je l'appréciais, jusqu'à ce que je remarque ses regards envers toi.
- De quoi tu parles ?
- Mon pauvre Danny, tu es vraiment stupide, Martin est amoureux de toi !

Il sentit son cœur se briser quand il croisa le regard du brun. Elena avait réussi. Il l'avait perdu, même en ami. Respirant mal, sa vue se floutant, il partit à sa voiture.

A peine fut-il à l'intérieur, que ses larmes glissèrent le long de ses joues. Une si agréable soirée anéantie par cette maudite bonne femme.

Ne voulant pas attirer l'attention, il démarra et rentra chez lui après s'être essuyé plus ou moins les yeux.

¤¤¤

Il venait de rentrer. Il avait si mal, qu'il avait besoin d'oublié. Il alla dans son placard et en sortit une bouteille d'alcool. Pas besoin de verre, il boirait directement au goulot. Il alla s'avachir sur son canapé et commença à boire en pleurant.

Il ne pourrait plus travailler avec Danny. Il ne pourrait plus aller au bureau. Il devait démissionner. Non, il aimait son travail, alors il allait demander sa mutation. C'était le mieux à faire et il le ferait demain. Il irait voir Jack et lui en parlerait avant de poser un congé.

Il venait de finir sa bouteille, il se leva pour aller en prendre une seconde. Il titubait, mais il voulait oublier, par contre, au retour, il alla dans sa chambre et s'effondra sur son lit.

¤¤¤

Quand son réveil sonna, il avait l'impression qu'un marteau piqueur était en marche dans sa tête. Il regrettait ce matin d'avoir bu ces deux bouteilles, mais hier soir, cela lui avait fait du bien.

Il se traina jusqu'à la salle de bain où il prit une douche tiède. Puis après s'être séché et habillé, il alla dans sa cuisine prendre de l'aspirine. Après avoir bu son café, il voulu partir au travail, mais il ne s'en sentait pas capable. Il appela donc Jack pour lui dire qu'il était malade, et qu'il voulait prendre quelques jours. Son chef accepta, mais il lui demanda ce qui le travaillait. Jack le connaissait bien. Il lui parla donc de son envie de mutation. Son chef avait l'air surpris, il lui demanda de réfléchir pendant ses congés et s'il ne changeait pas d'avis, il s'en occuperait. Après l'avoir remercié, il raccrocha. Ne se sentant pas le courage de faire quoique ce soit, il retourna dans sa chambre, se déshabilla, puis après avoir mis une tenue pour dormir, il se coucha.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'il se sente partir dans les bras de Morphée.

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Il regardait la télé, enfin ses yeux étaient posés dessus, mais son esprit était ailleurs quand il sursauta en entendant la sonnette de son entrée. Il se traina jusqu'à sa porte et vérifia qui venait le voir. Il se figea en voyant que c'était Danny. Il ne pouvait pas le voir. Il ne le voulait pas. Il recula quand il entendit ensuite des coups contre sa porte.

- Martin, je sais que tu es là. Ta voiture est garée en bas et j'ai entendu tes pas.

Mince. Il s'était fait avoir.

- Martin, ouvre. Nous devons parler.

Il soupira. Il ne voulait pas que tout son étage sorte pour voir ce qu'il se passait, alors il se traîna de nouveau vers la porte et l'ouvrit. Le brun s'engouffra chez lui comme s'il avait peur qu'il le repousse à l'extérieur. Il ferma la porte et tout en se retournant, il baissa la tête.

- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, je veux te parler.
- Tout a été dit hier soir.
- Tu plaisantes ? Tu es parti dès qu'elle a ouvert la bouche.

Il leva la tête et le regarda.

- J'ai vu ton regard quand tu as réalisé ses paroles.
- Et je faisais quel regard ?
- Tu étais dégoûté, trahi.
- Non, j'étais surpris et désolé.
- Désolé ? De quoi ? De ne pas ressentir la même chose ? Mais je te l'ai dit dès le début que l'homme que j'aimais ne m'aimerait jamais. Je n'avais jamais imaginé une seule seconde que tu me retournes mes sentiments. Alors ne soit pas désolé. Tu n'aurais dû même rien savoir.
- Martin...
- J'en ai déjà parlé avec Jack, mais je vais quitter l'unité.
- Quoi ? Non. Martin, même si nous ne pouvons pas être amant, nous sommes amis.
- Et Elena ? Tu crois qu'elle ne va rien faire si je reste ? Elle t'a balancé mes sentiments comme si ce n'était rien en pleine rue. Si elle voit que tu restes mon ami, malgré que je sois amoureux de toi, elle peut me faire vivre un enfer en avouant que je suis gay à tout le monde.
- Non, elle...
- Si Danny. Elle est ce genre de femme. Donc je vais partir. Et tu devrais en faire de même. Je ne parle pas de l'unité, mais de chez moi.
- Martin...
- S'il te plait.

Le brun le regarda tristement, puis après un soupir, il quitta son appartement.

Résonance du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant