Chapitre 17 : En éternelle errance.

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Deux gardes nous laissent rentrer, ils ne semblent même pas reconnaître Olympe. Peut-être que sa capture n'a jamais été dévoilée  aux habitants du palais ?

Tu la questionnes alors, d'une phrase qui te brûlait la langue depuis longtemps :

" Olympe, tu penses qu'on va pouvoir les arrêter...mais après ? "

" Après ? - Elle se retourne vaguement vers toi - Je vais exposer mon plan au roi. " 

Tu l'arrêtes, sa manche frottant tes doigts. Quelques taches de sang ornent encore le tissu.

" Quel plan ? "

Olympe se retourne entièrement, un grand sourire sur le visage. Elle rayonne de bonheur comme si la solution était déjà approuvée :

" Celui de chasser dehors ! Ecoute...Nous pourrions réussir à installer des pièges qui appâterait les bêtes à l'extérieur des murs et des mécanismes nous ramenant une terre pure du dehors. -Elle te prend par les épaules - Nous battre comme des animaux ne sert à rien ! Nous pouvons trouver des solutions, T/p, mais pour ça il faut déjà sauver le roi ! - Elle recommence à marcher en direction de la salle du trône - J'ai un collaborateur ici. Normalement, il devrait être dans les para- " 

Vous vous arrêtez d'un coup net. Enfin, c'est plutôt Olympe qui te stoppe dans ta course. Au détour d'un couloir, elle te plaque contre le mur. Tu as à peine eu le temps de voir deux personnes du coin de l'œil...

Une discussion vous parvient, tu dois te taire au risque de te faire descendre. 

" Bonjour cher monsieur ! Voilà, nous souhaitons échanger aux rénovateurs ce tas de ferraille contre quelques pièces. "

" Très bien ! Mais vous savez, tout ce qui va être rénové doit être validé par le roi juste avant. Certains modèles d'artisans, ou de rebelles à la créativité éclectique, doivent passer sous ses yeux pour que les Brigades Spéciales puissent adhérer à de tout nouveaux systèmes d'armement. "

" Merci très cher ! "

" Y a pas de quoi mais le... "

Le silence reprend. Tu te demandes si l'homme a juste été ignoré par la jeune femme qui lui parlait. Mais tes doutes se dissipent lorsqu'un long râle s'étend dans le couloir. " Ooo.. "

Olympe déglutit comme si elle avait totalement vu ce qu'il vient de se passer. Tu n'oses même plus bouger. 

Après ça, durant de longues minutes, le silence reprends, entrecoupé seulement par une sorte de frottement régulier. Mais cela se finit, à l'appellation d'un seul et unique nom.

" Marco ! "  

Prise d'un sursaut, tu ne peux t'empêcher de jeter un œil vers la direction des inconnus. Ta pupille s'agrandit, à quelques mètres de toi, il arrive. Marco se tient là, le teint blafard et les mains crispées. Il se munit, en silence, des vêtements du garde. Celui-ci est mort, le crâne ouvert, et pourtant tu n'as rien entendu. C'est comme s'il était parti autre part, loin de toi, et que seul son corps dénué de vie était revenu.

Le garçon agrippe sans aucune dévotion la veste de celui-ci, la met presque avec dégoût et serre les dents. La femme qui l'accompagne semble ravie :

" C'est bien. Rappelle-toi que malgré que tu sois détachée - Elle marque un temps d'arrêt - Il y aura toujours quelqu'un derrière toi, prêt à te fusiller. Alors obéit, ou la mort t'attendra bien avant que l'on te dénonce pour "meurtre du roi."

Tu frémis, mais que diable Marco allait-il faire dans cette galère ? Pourquoi doit-il se trouver là et...être promis à tuer avant de se condamner lui-même à une peine de mort certaine ? 

Tu remarques qu'un autre homme vient de débarquer et commence à soulever le cadavre vers des escaliers menant au sous-sol. Lui aussi porte un fusil cliquetant à son dos. Ils vont cacher le corps...

Un autre bruit te surprend et Olympe, toujours collée au pan du mur, te prends par la main "comme si de rien n'était ". D'un naturel éclatant, alors qu'un soldat rentre dans votre pièce, elle fait semblant de chercher la sortie avec toi. Décrochant même un "bonjour mesdames" au soldat, tu marches en suivant le rythme, alors qu'en réalité, des larmes se glissent à tes yeux. 

" Attendons qu'il parte et revenons chercher Marco. J'ai un canif dans ma poche, je pourrais bien embrocher celui qui ose menacer ton homme. Enfin...S'il n'y a pas l'autre type armé dans les parages...Ils sont deux...ça risque d'être difficile, mais bon. Pour le moment, attendons." 


Au bout d'une dizaine de minutes, il semble que le soldat soit revenu en arrière et ait quitté les lieux. Sans même chercher à te cacher, tu te précipites vers la salle du trône. Olympe derrière toi.

Le sol te semble comme une longue piste infinie, tu tournes, zigzague entre les chaises, virevolte par-dessus les tapis. Marco doit être quelque part par-là. C'est obligé. Où d'autre pourrait-il être ? 

Il est peut-être encore temps. Ou pas. Etrangement, seul peu de gardes sont de ronde aujourd'hui. Tu avais pourtant toujours pensé qu'ils étaient des centaines à protéger un si puissant personnage...

L'espoir t'emporte, tu vois le trône. Enfin ! Mais...ses coussins rouges, ses bordures d'or et son dossier orné de lys...tu peux tout voir. Il est...vide. 

Pétrifiée, tu n'oses même plus bouger. Olympe quant à elle, se précipite sur le premier garde venu.

" OU EST LE ROI ? Je vous en supplie...où est-il...? "

La femme qui venait de se faire subitement agressée par Olympe, dans un geste professionnel, garde son calme en effectuant le salut. Mais un léger rire moqueur sort tout de même de sa bouche. 

" Vous ne savez donc pas ? Cet imbé- eum sa Seigneurie a décidée de sortir aujourd'hui. Avec l'âge et les problèmes on se met à faire tout et n'importe quoi. En plus de la maladie qui le rattrape, entre colère et rébellion, ici on semble presque garder un jeune adolescent..."

Tu déboules vers elle, essoufflée et sur le point de lui gueuler à la figure :

" Qui est avec lui ?! "

" Qui ?  - Répète la soldate, étonnée. - Mais personne voyons ! Il délire en ce moment ! Tout le monde le croît impitoyable et solitaire, mais il est juste tourmenté et suicidaire. Si vous voulez vous le taper, le champ est toujours libre vous savez, il a jamais eu de femme. - Elle a un rire presque méchant - Ca le calmera de sa solitude. " 

" I-Il est tout seul... - Bafouille Olympe. - Oh merde !!! " 

Sans prévenir, elle se met à courir jusqu'à la première porte de sortie, faisant tomber nombreuses chaises et bibelots en passant. Tu restes scotchée devant son attitude, elle semble avoir perdu son calme, tu ne la connais que depuis peu, mais tu sais que ça, c'est exceptionnel...Enfin, tu le penses.

Elle arrache presque la première poignée de porte venue et ouvre violement en se précipitant à l'extérieur. D'un seul coup, tu entends un BLAM puis une plainte répétitive de ton acolyte, suivit d'injures.

" Connard ! Tu bouches le passage ! Donne moi ton nom que je l'écrive sur ta tombe !  " 

Mais, la personne en face de lui n'est pas en colère. Au contraire, elle est atterrée. En le regardant de plus près, tu remarques que c'était un des gars qui accompagnait Marco. Il était un de ceux qui faisait pression sur lui pour qu'il aille jusqu'au bout. Là, pourtant, il est au bord des larmes :

" Oh mais, mourir maintenant, c'est tout ce que je souhaite...Je suis Eden Leynilegur, fabricant d'armes clandestines, et je renonce à tuer une personne de plus...Je me suis enfuis avant qu'ils atteignent la calèche. Je vous en supplie... Je sais que si je le laisse tirer son coup...ça va déclencher une guerre. " 




Marco X Reader " Le chant des lys.  "Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang