Chapitre 10 : Aya et la cruelle vérité

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[Illustration par ???]

Kisame m'a raccompagnée jusque chez moi. J'ai fait mon possible pour l'apaiser mais je sens qu'il est toujours furieux au fond de lui. A vrai dire, il n'est pas aisé de calmer quelqu'un lorsque nous même sommes fâchés. Pourquoi d'ailleurs ? J'apprécie de passer du temps en sa compagnie et je trouve que nous sommes un binôme plutôt efficace au travail. Mais j'ai peur que lui ne s'attache de trop. A l'heure actuelle, je ne sais pas ce que je veux. Je ne suis pas sûre de vouloir me remettre avec quelqu'un et je ne souhaite pas qu'il découvre ce qui se cache derrière chacun de mes sourires au quotidien.

Kisame est gentil, attentionné et dès que j'ai la chance de le croiser, je me sens apaisée. Je me demande si c'est ce que l'on attend habituellement de notre moitié. Une partie de moi ne souhaite que son amitié mais une autre aurait tendance à en vouloir davantage, jalousant cette maudite Kumi qui cherche à s'interposer. Mais je n'ai pas le droit de ressentir cela. Kisame seul doit faire ses propres choix. Et s'il venait à se déclarer ? Sincèrement, j'ignore ce que je lui répondrais. Je fuirais probablement.

Mais et si je le rejetais et qu'en dépit, il se tourne vers Kumi voire Etsuko ? Je ne pourrais pas l'accepter. Mais si je le rejette, je n'ai pas le droit de le priver de sa liberté d'aimer une autre personne alors je dois réfléchir encore et toujours afin de prendre la juste décision le moment venu. Je ne suis pas stupide et j'ai bien remarqué que son regard s'était sincèrement adouci à mon égard et qu'il ne posait les yeux sur nul autre de cette façon. Égoïstement, j'aimerais que cela me soit exclusivement réservé mais d'un autre côté, le simple fait de m'attacher m'effraie.

Mais, mais et encore des « mais »...

« Euh, tout va bien ? Me demande Kisame face à sa propre porte.

— Ah... Euh... balbutie-je en constatant que je suis toujours face à ma porte verrouillée. Oui, je m'étais un peu perdue dans mes pensées, haha ! Je viendrai sûrement réviser au fast-food où tu bosses ce soir alors tu viendras prendre ta pause vers moi, ok ?

— Évidemment... A tout à l'heure ! »

Je me souviens, lorsque nous nous sommes connus, j'ai été très maladroite avec lui et sans le vouloir, je me suis même moquée de lui... Ah. Je le regrette sincèrement. Mais dans le cas contraire, il aurait pu s'apercevoir de ce que je pensais au fond de moi. Il m'a intriguée, captivée et ce, pour bien des raisons qu'une idiote comme Etsuko ne pourrait comprendre. Quand bien même son physique ne laisse pas indifférente, j'ai rapidement su apprécier sa personnalité. Une personne auprès de qui on se sent bien.

Plus tard dans la soirée, je rassemble mes affaires et me dirige vers le fast-food dans lequel mon camarade travaille. Non pas que j'aime particulièrement leur nourriture mais... Honnêtement. J'aime passer du temps avec lui. Rentrer avec lui et marcher sous un ciel étoilé. C'est romantique. Non. Parfaitement puéril. Je suis affreusement contradictoire, je le sais mais j'ai beau vouloir le repousser, une partie de moi continue à en vouloir davantage.

Il m'est déjà arrivé de rêver de lui, lovée dans ses bras et l'embrassant passionnément... avant de me réveiller face à mon oreiller pour seul compagnon. Un simple mur nous sépare et c'est ce qui rend cette attraction encore plus frustrante. Parfois, j'aimerais qu'il se lâche totalement et m'embrasse sur la folie du moment puis je me rappelle qu'un homme respectable ne fait pas ce genre de choses, et Kisame ne démord pas à la règle. Le contraire serait tout aussi inacceptable et je l'imagine déjà se décomposer sur place tant il serait choqué par mon geste.

Entrant dans la salle, je l'aperçois au comptoir et m'approche pour passer commande. Un détail que j'ai remarqué c'est qu'il n'ose jamais trop me regarder dans les yeux et semble assez gêné en ma présence depuis quelques temps. J'espère que mes pensées ne se reflètent pas trop sur mon visage, ce serait bien la pire chose qui soit. Lorsque nos regards se croisent, je ressens une sensation étrange me transpercer.

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