Partie 25-26

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PARTIE 25 :

- Elle ne me dit rien qui vaille cette voiture, jugea le chauffeur qui se grattait le menton.

Je gardais le silence. Cette voiture je la reconnaissais. Mon coeur battait la chamade et mon souffle se faisait de plus en plus court. Je ne savais pas pourquoi mais je serrais de plus en plus fort mon châle, comme pour avoir un quelconque soutient. Les vitres étaient teintées et le chauffeur n'était pas visible. La voiture se garra d'un coup de frein sec et la porte s'ouvrit. Je gardais ma respiration, le suspense était palpable. Quand je vis le dos du conducteur, je le reconnus immédiatement. Il se tourna vers nous, ferma la porte et ôta ses lunettes de soleil. C'était le crépuscule, mais je le connaissais, il aimait se donner un style à part.
Il me fixa un long moment, et j'en fis de même. Aucun de nous deux, voulions baisser nos yeux en premier. Son regard était indéchiffrable, il y avait comme un mur entre nous, il gardait son jardin secret et personne ne pouvait y entrer. Au contraire, je suis une fille assez émotive même si j'arrive quelques fois me maîtriser, mais là, ce n'était pas la même chose. Je n'arrivais pas à m'empêcher d'être un petit peu contente de le revoir. Ca faisait quelques mois tout de même que je ne l'avais plus vu. Il était beau comme jamais, à l'époque les orientaux n'étaient pas du tout mon genre. Cheveux noirs, yeux noirs, teint doré, ce n'était pas pour moi, mais maintenant, indescriptiblement j'étais attirée par lui.

- Vous êtes en panne ?
Ce fut lui qui coupa cet instant de magie qui s'était installé.

- Oui, monsieur, vous tombez bien, on manque de fusibles et mademoiselle doit être présente à un Gala avant 23h00 vous comprenez ...

Ali s'approcha du capot sans me regarder et fit tout un trafic. Il alla vers le côté conducteur, fit crier les pneus. Puis, il se redirigea vers le capot et enleva un câble. Je n'y comprenais rien du tout mais il avait l'air sûr de lui ... Même beaucoup trop sûr de lui ... Soudain, tout se fit clair dans ma tête : c'était lui. Quand Monsieur Dibo avait dit qu'il s'agissait d'un acte criminel, ça voulait donc dire que c'était une panne calculée. Evidemment ! Il a réussi par je ne sais quelle ruse, à changer les fusibles, et il savait que j'étais en banlieue parisienne, il m'a suivit et voilà que par pure enchantement qu'il devient notre sauveur !

- Voilà, Monsieur. La voiture est apte à vous ramener où vous voulez.

Il s'essuya les mains et mon chauffeur s'empressa de le prendre dans ses bras. Ali resta froid et était surpris par cet élan de tendresse, ça se voit qu'il n'était pas habitué, il repoussa Mr Dibo et tourna son regard vers moi.
De mes lèvres je lui disait : c'est toi. Il sourit, d'un sourire arrogant qui me donnait envie de lui arracher la tête et me répondit : ouais. Agacée, je le pris à part, Monsieur Dibo pensait que je voulais lui donner de l'argent alors il entra dans la voiture et m'attendait patiemment. Dans un petit coin reculé il me prit par le poignet :
- Alors, ça fait quoi de vivre sans moi ?

- Mais ma parole t'es complétement fou dans ta tête ! De là à simuler une panne ! Si tu voulais me voir tu pouvais demander à Jena mon adresse et venir me parler !

Il crispa sa mâchoire et retira une branche d'un arbre :

- Qui ta dit que c'était pour te voir ?

- C'est pour quoi alors ?, demandai-je en croisant les bras.

Il gardait le silence et arrachait les feuilles, une par une :

- Pour ... Je sais pas, dit-il finalement.

Je ne le comprenais pas.

- Il s'est passé quelque chose ?

- Non t'inquiète. Alors t'as retrouvé ta vie de bourgeoise ?

- Ma vie de bourgeoise elle t'emm...

Chronique d'Anissa : mon kidnappeur et moiWhere stories live. Discover now