une bêtise fortuite

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Encore une voix qui résonnait, elle me faisait mal à la tête, comme si j'étais saoul. J'ouvris difficilement les yeux à cause de la lumière provenant de la fenêtre.

- Vous...pouvez...tirer les rideaux...ça me fait mal, dis-je difficilement.

Je vis une ombre courir vers moi, elle se rapprochait un peu trop vite à mon goût. Mais je n'eu pas le loisir de comprendre ce qui se passait que je recevais certainement la plus grosse gifle de ma vie.

- Tiens prends ça !! Idiot...tu m'as fait si peur. Ça te prend souvent de tomber comme ça !! s'exclama Serena en tremblant.

- Tomber ?! Comment ça, je me souviens juste de m'être endormi en cours, répondis-je l'air perplexe.

- Ah bah si ça n'avait été que ça... tu t'es levé brusquement et t'as sauté de la fenêtre en chuchotant...cité illu...machin, dit-elle.

Je ne pus répondre, j'étais certainement encore sous le choc, moi qui pensais que je m'étais endormi, et bien je m'étais découvert des talents « cachés ». Une chose était sûre à présent, mes actions dans mon imagination avaient une influence sur mon corps resté dans la réalité. Il fallait donc que je fasse attention ou que trouver une solution rapidement.

« Je demanderai à Morphée »

Pour le moment, je devais me concentrer sur la réalité et ma future gifle qui n'allait pas tarder à arriver. Comme une prédiction, je reçu effectivement une belle baffe accompagnée d'un poétique :

- Crétin !! C'est moi qui saute et toi qui regardes, pas l'inverse !! hurla Serena.

Malgré ces paroles, je ressentais et voyais qu'elle tentait de retenir ses larmes, je lui fis donc un sourire et tapotai sa tête pour la calmer en répétant :

- Ne t'inquiète pas...je vais bien...merci d'être là.

Elle avait la tête maintenant enfouie dans les draps de mon lit, elle sanglotait doucement, elle devait vraiment s'être inquiétée, car jamais elle n'avait fait cela. La regarder, si fragile et pure, me faisait du bien, je me sentais apaisé, je ne ressentais pour le moment le besoin de m'échapper.

Elle était comme l'ancre qui me gardait dans ce monde, monde que je n'appréciais finalement que très peu. La voir près de moi, me faisait ressentir une étrange sensation dans la poitrine. Je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais une chose était certaine, ce n'était pas la première fois.

Quelques temps après, nous étions enfin sortis de l'infirmerie et nous rentrions chez nous, sur le chemin, elle s'était arrêtée et avait achetée des sucreries. Elle m'en proposa une, je l'acceptai et déballai alors la sucette. Nous marchions à côté de nos vélos lors de la montée. J'étais un peu fatigué et la tentation de faire la montée en pédalant, n'étais pas vraiment une option que m'avait séduit.

- Serena, j'ai une question à te poser ? demandai-je subitement.

Alors qu'elle mangeait les bonbons du sachet à moitié vide, elle se retourna brusquement vers moi et parut un peu déconcertée :

- Ou...oui, tu as froid ? Tu es fatigué ? Tu veux que je te porte ? dit-elle en avalant presque les syllabes.

- Nan, nan tout va bien rassure toi !! Je voulais avoir ton avis sur quelque chose, dis-je en soupirant.

- Bon...tu m'as fait peur, je t'écoute, répondit-elle en me fixant avec ses grands yeux bleus.

- Très bien...comment réagirait-tu...si je te disais là tout de suite...que tu pouvais aller en moi, dans mon imagination, déclarai-je un peu craintif.

Le dormeur imaginaire et la réalité rêveuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant