Modern Kaamelott : Souvenirs d'Enfance

6. Best friends forever

Yvain a 12 ans et Gauvain en a 11

Yvain Carmel était rentré en cinquième il y a deux mois. L'année commençait bien : il avait intégré l'équipe de foot américain du collège, s'était fait des amis et commençait à être populaire. Très présent sur Instagram, Snapchat et YouTube, ses photos et ses vidéos étaient likées par de nombreuses personnes. Faire partie de l'équipe de foot ne pouvait qu'être un avantage pour lui : ses amis et lui étaient les garçons les plus populaires du collège.

En ce jour d'octobre, le capitaine de l'équipe, Mike, avait décidé que les joueurs de foot feraient une partie de soccer, comme les français. Yvain ne connaissait pas les règles, contrairement à un des joueurs aux origines françaises, qui leur expliqua commet jouer. Quelques fois, le jeune français criait dans sa langue maternelle, que les joueurs ne comprenaient pas.

– Yvain, en défense ! s'écria Mike.

Ils ne faisaient qu'un match pour s'amuser pendant la récré, mais il semblait prendre ça très au sérieux. Yvain obéit et empêcha leurs adversaires d'attendre les buts. Le match dura le temps de la récréation. Mais quand la sonnerie retentit, il se passa une chose à laquelle Yvain ne s'attendait pas vraiment.

– Hey, Pendragon ! s'écria Mike.

Un sixième se tourna vers lui avant de se prendre le ballon dans la tête. Le capitaine éclata de rire, imité par ses joueurs. Yvain ne savait pas quel effet ça faisait de se prendre un ballon en pleine tête, mais ça n'avait pas l'air très agréable. Ça, c'est pas cool, pensa-t-il.

Yvain ne voulait pas rire, ce n'était pas drôle du tout. Il s'éclipsa discrètement de son équipe morte de rire.

Gauvain paniquait. Qu'avait-il fait pour se prendre un ballon dans la tête. Son nez saignait abondamment, le sang se répandant sur son T-shirt. Et qu'est-ce qu'il souffrait ! C'était une torture. Son nez était probablement cassé et il n'avait jamais autant saigné de sa vie. Voyant que ça ne s'arrêtait pas, son cœur se mit à battre à tout allure. Il allait sûrement mourir d'hémorragie. Adieu, l'univers, j'ai tenu deux mois en sixième, se dit-il.

Il n'était pas habitué à gérer ce genre de situation tout seul. d'habitude, il y avait toujours Arthur ou Éva pour veiller sur lui. Il saignait très facilement du nez, mais jamais autant. Et là, son oncle et sa tante n'étaient pas là pour l'aider.

Paniqué, il fondit en larmes. Dans la cour, il ne restait plus que les joueurs qui riaient en le voyant pleurer, ce qui ne l'aidait pas vraiment.

– Euh... ça va ? demanda une voix derrière lui.

Il se retourna et découvrit un garçon de cinquième, le seul qui ne riait pas. Yvain était gêné d'avoir des amis aussi débiles et il ne voulait pas laisser ce pauvre sixième faire une hémorragie.

– Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie ? demanda-t-il.

– Yvain, qu'est-ce que tu fous ?! s'écria Mike.

– Rien, j'arrive !

Mais il ne bougea pas. Gauvain hocha la tête. il n'avait aucune idée de l'endroit où pouvait se trouver l'infirmerie, n'étant même pas sûre qu'il y en ait une.

Alors qu'Yvain et Gauvain se dirigeaient vers l'infirmerie, le plus âgé demanda :

– T'as pas des mouchoirs, je sais pas ?

– Non... je les ai oubliés chez moi, répondit Gauvain, honteux.

– Viens, c'est là.

Il toqua à la porte de l'infirmerie et ils entrèrent. L'infirmière se leva en voyant l'état dans lequel se trouvait le plus jeune. Ce dernier avait cessé de pleurer, la compagnie d'Yvain l'ayant un peu rassuré.

– Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda calmement la jeune infirmière.

– Un pote à moi lui a envoyé un ballon dans la tête, répondit Yvain en voyant que Gauvain ne voulait pas dénoncer ses camarades.

– Merci de l'avoir amené, tu peux retourner en classe.

Cinq mois plus tard...

– Franchement, c'était n'importe quoi, dit Yvain en riant.

– Mais oui ! renchérit Gauvain. T'as filmé ?

– Évidemment !

– C'est mal, tu devrais avoir honte, plaisanta le plus jeune. Tu me l'enverras ?

Yvain éclata de rire en repensant au cours qu'ils venaient de quitter. Leur professeur de français était sorti cinq minutes de la classe pour que ça dégénère. Les élèves étaient montés sur la table, avaient dansé comme des idiots, lancé des objets à travers la salle... un moment mémorable. quand le prof était revenu et avait trouvé les élèves faisant n'importe quoi, renversant des tables et des chaises, ils s'étaient fait hurler dessus pendant une demi-heure. Et quand le prof de français s'apprêtait à reprendre son cours, la sonnerie annonçant la fin des cours avait retenti.

– C'était trop magnifique, quoi ! s'exclama Gauvain alors qu'ils marchaient pour rentrer chez eux, leurs maisons respectives n'étant pas très éloignées.

– Trop ouf de la vie, dit Yvain. Je te jure j'avais jamais vu un truc aussi beau.

– On a failli se faire coller, mais ça valait le coup.

Gauvain sourit et Yvain rit. Cela faisait cinq mois qu'ils se connaissaient et ils étaient devenus les meilleurs amis du monde. Toujours collés l'un à l'autre, sans jamais se lâcher, ils étaient tout simplement inséparables.

D'un côté, Yvain : un garçon plutôt populaire et sympa.

Et de l'autre, Gauvain : un type super gentil et timide.

Ils ne se ressemblaient absolument pas, mais se complétaient parfaitement.