- Chapitre 5 -

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Samedi

J'ouvre les yeux. Je suis toujours sur le divan. J'allume ma montre d'un coup de poignet. Il est cinq heures. J'ai rarement dormi aussi longtemps.
Tanjiro est déjà réveillée. Il me regarde, me voir réveillé et froncé les sourcils. "Tu devrais encore dormir.
- Toi aussi.
- Je suis insomniaque.
- Moi aussi."

Il ouvre grand les yeux. "C'est vrai ?
- Bah oui pourquoi ?
- C'est juste que... Enfin, j'ai jamais rencontrer d'insomniaques. "Dit-il les yeux brillants.

Je hausse les épaules.
"Ça va mieux ?" Me demande t il un ton plus bas.
"Ouais. Merci encore, t'a géré." Je suis prise d'un spasm dans mon bras droit en me souvenant du visage de Muzan.

"Tu veux en parler ?" Demande-t-il d'un ton doux.

Je soupire. A ce point là ce serait gênant de ne pas en parler. De dire 'nan c'est rien j'avais juste trop bu !' Il faut parler même si ça veut dire m'exposer. Je lève les yeux au ciel et dit d'un ton ironique :

"Bah, mon frère a eu l'excellente idée de reporter sa colère sur moi. Mais ça il l'a toujours fait. Quand on était jeune il me geulait dessus. Mais apparemment c'était juste ce que faisait les frères et soeurs. Et puis le pauvre il avait du mal avec ses émotions, je devais comprendre ! Quand j'ai emménagé chez lui pour mes études ça c'est beaucoup empiré..."
Des larmes me montent aux yeux. A ce point là il est inutile de cacher la suite.

Je dis : "Il a commencé à me frapper. Au début il s'excusait puis.... Eh bien il a arrêté de s'excuser. Un jour il a décidé que je resterai à la maison lui faire à manger parce que de toute façon j'étais une merde à l'école. J'ai dis non. Bon, je te la fais courte mais il m'a gardé prisonnière dix jours. Je me suis enfuie à la fin. Enfin bref, on ne s'est pas quitté sur de très bon termes."

Il me regarde les yeux equariquillés. Il ne me croit sans doute pas.

Mais à ma grande surprise il dit : "Quel connard. C'est un vrai démon."

Il faut me comprendre : je n'ai jamais vu que deux réactions. La première c'est le classique et le plus commun "qu'est ce que tu es forte, wow, comment vas tu ?" Ce qui est bien je suppose mais je ne suis pas forte. J'ai juste eu a faire à un pure enculé. Enfin l'autre réaction, étonnamment courante c'est le déni. "Non, tu exagère, tu veux de l'attention etc."

Jamais personne ne m'a dit que c'était juste un connard. Un putain de démon qui me volait ma vie. Jamais. Ni mes amies, ni mes parents, ni les professeurs. Ni les psy. Personne. Jamais.

Je le regarde. Il semble vraiment comprendre. A-t-il vécu une chose semblable ?

"Ouais."
Je tente de faire remonter mon armure mais à quoi bon ? Il a vu à quel point j'étais faible.

"Comment est ce que tu savais quoi faire ?
- L'instinct je suppose... Et puis, j'ai ma soeur qui fait des crises de panique.
- Tu as une soeur ? Elle s'appelle comment ?
- Nezuko. Je te l'ai présenté tu t'en souviens ? Elle a une grosse depression. Elle est au lycée. Mais ne t'en fais pas elle est chez une amie aujourd'hui.
- Pas facile, hein ? En tout cas merci encore."

Alors Nezuko est la soeur de Tanjiro ? Je rigole interieurement. J'ai passé si longtemps à convaincre son ex que Nezuko était une affreuse personne et je me retrouvais chez son frère.

Je me lève et fait quelques pas. Je remarque soudain une grande bibliothèque à ma gauche. Je m'approche en riant : "Voyons voir... Quel type de livres lis tu ?"
Les Misérables. Le tour du monde en 80 jours. Le parti pris des choses. Essais. Confessions. Les Fourberies de Scapin. Les livres s'enchainent tous aussi chiant les uns que les autres

"C'est quoi ces livres de L ?
- Ce ne sont pas les miens ! C'est ceux de ma mère. Viens."
Il m'amène jusqu'à une pièce, labellisé "Tanji", bien plus grande aux murs gris claires. D'un côté, un bureau se tient. Simple et efficace aux couleurs du bois. De l'autre côté, une immense bibliothèque s'étend sur tout le pan du mur.

Je m'approche. Les livres lui ressemblent bien d'avantage. On y trouve des livres d'horreur mais aussi quelques livres fantastique. Quelques classiques.
Je passe ma main sur les tranches. Les thrillers s'enchaînent. Ma main s'arrête sur un livre. Je caresse sa couverture de cuir doré. Il dénote un peu sur une étagère de couvertures lisses.
Je lit le titre et rigole en le retirant un peu
"Les Fleures du mal ? Et c'est moi la bobo ?"
La bibliothèque s'ouvre avant que je ne puisse le retirer complètement. Le bruit du moteur retentit avant de laisser place au silence. Dans l'ouverture béante se trouve une chambre propre aux murs d'un gris a peine plus sombre. Un grand lit confortable de taille royale trône au milieu de la pièce.
"C'est quoi ça ?
- Ma chambre. Gromelle le garçon.
- C'est trop classe !"

Je n'ose pas rentrer. Je m'adresse à la bibliothèque désormais ouverte en ricanant : "Alors les Fleures du Mal, hein ?
- C'est un super livre !
- Donc c'est ton livre préféré ? Je devrais peut-être t'appeler bobo moi aussi.
- C'est pas un livre de bobo ! A la limite un livre de dépressif mais c'est certainement pas un livre de bobo ! Et puis va ma dire que ce n'est pas bien écrit !"
Je repousse le livre dans l'étagère qui se referme d'un coup. Cela me fait sursauter ce qui fait rire Tanjiro.

Je grommelle "C'est pas drôle !"

Il rit encore. Je fait mine de le frapper.

Il se calme et me dit : "Bon. Est-ce que tu veux que je te raccompagne chez toi ?

- Je veux bien."

Il part donc chercher ses clefs. Quand il revient, il tient mon sac à main. Celui que j'avais amené à la fête d'hier soir. Je récupère mon sac et fouille pour vérifier que tout y est.

"Tu ne voudrais pas me donner ton numéro ? Comme ça si jamais il te retrouve tu pourra m'appeler."

J'asquiesse et lui tend mon téléphone pour qu'il créé son propre contact. Quand il me le rend, je découvre qu'il n'a pas marqué son nom de famille. Je lui envoit un message. Un simple "Salut, c'est [Prénom]". Son téléphone à lui laisse sortir une petite musique.

"Parfait ! Tu viens ?"

Il m'accompagne jusqu'à la sortie dans un certain silence. Je remarque que la maison est très richement décoré. Elle est pleine de lustres et de plantes et j'arrive même à repéré une femme de ménage au loin. Les meubles étaient décoré d'or.

Que font ses parents ? Sont-ils des cadres ? Des patrons d'entreprises ? Des riches héritiers ? Je hausse les épaules. Peu importe.

Je monte dans sa voiture. Elle s'arrête devant chez moi. Je sourit à Tanjiro. Il me sourit à son tour avant de renter chez moi.

Souffle d'Amour - Tanjiro x reader AUWhere stories live. Discover now