Chapitre 14

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Bucky revenait tout juste lorsqu'il croisa Sacha dans les escaliers alors qu'elle descendait. Ils s'arrêtèrent un instant pour discuter.

— Comment s'est passée la séance aujourd'hui ?

Il fronça les sourcils. Comment savait-elle ? Elle lut son incompréhension sur son visage et s'expliqua :

— Tu ne ramènes pas de courses. Ce sont, genre, tes deux seules raisons de sortir de ton appartement, se moqua-t-elle.

Il rit, tentant de ne pas fixer son sourire. Tout ce qu'il avait dit à sa psychologue tournait encore fraichement dans sa tête, il ne réussissait pas à penser à autre chose.

— Tu ne travailles pas aujourd'hui ?

— J'ai pris un jour de congé.

— Je vais au musée avec Laetitia. Elle rêve d'aller lire tout ce qu'ils racontent sur Captain America. Une vraie fan !

Le sang de Bucky ne fit qu'un tour. Elle ne pouvait pas aller au musée de Captain America, ou elle découvrirait la vérité sur lui.

— Tu devrais venir, proposa-t-elle.

— Le musée est vraiment nul, tenta-t-il maladroitement.

— Tu y es déjà allé ?

— Non, c'est ce qu'on m'a dit.

Pathétique. Il ne pouvait pas avoir l'air plus suspicieux. Il ne parlait à personne, qui aurait pu lui en parler ? Et ce n'est pas comme s'il passait sa vie sur internet ou les réseaux. Son excuse était pitoyable.

Sacha ne savait pas quoi répondre. Elle ne s'attendait pas à cette réaction.

— Amusez-vous bien, souhaita-t-il avant de monter en trombe les marches.

Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer, exactement ? Perdue, elle reprit son chemin initial pour rejoindre Laetitia. Elles s'étaient donné rendez-vous devant le musée.

Son amie vanta tous les mérites du héros, qu'elle connaissait déjà par cœur, alors qu'elles flânaient dans le musée. Elles avaient commencé par la fin, la guerre contre Thanos, et étaient remontées dans le temps. Arrivée à la période où il combattait lors de la Seconde Guerre mondiale, une image attira l'attention de Laetitia.

— Hey ! Tu ne trouves pas qu'on dirait ton voisin ?

Sacha fronça les sourcils avec amusement. Lorsqu'elle posa les yeux sur la photo, son ventre se serra. Elle en regarda d'autres, certaines plus récentes et d'autres plus vieilles. C'était définitivement Bucky. Elle échangea un regard entendu avec son amie, et elles épluchèrent l'histoire de James Buchanan Barnes, grand ami de Steve Rogers, Alias Captain America.

En découvrant ses aventures, Sacha comprit mieux. Tout avait beaucoup plus de sens désormais. Ils ne détaillaient pas vraiment ce qu'il s'était passé entre sa prétendue mort et le jour où Captain America l'avait retrouvé. Juste qu'il avait été capturé par HYDRA et qu'ils avaient réalisé des expériences sur lui. Il en était ressorti en super soldat, avec une force et une résistance bien supérieure. C'était eux qui lui avaient greffé son bras en métal, et ils l'avaient mené sur la voie du mal.

Sacha eut envie de pleurer en comprenant tout ce qu'il avait vécu.

***

Bucky ouvrit la porte et découvrit Sacha. Elle lui jeta un regard qu'il ne sut pas déchiffrer.

— Je reviens du musée.

Son cœur se serra. Si elle était là, c'était qu'elle savait. Était-ce la fin de ce rêve ? Maintenant qu'elle savait le monstre qu'il avait été... Il baissa la tête, refusant d'affronter son regard. Il ne le supportait pas.

— Je me suis dit que si je ne venais pas te voir, tu allais m'éviter pendant des jours, affirma-t-elle en s'invitant chez lui.

Elle s'avança dans la pièce et pris place contre le mur. Elle le regarda avec intensité.

— Tu es au courant.

Ce n'était pas une question, et pas vraiment une affirmation. Ça ressemblait plus à une plainte qu'il ne l'aurait voulu.

— Tu as l'air jeune pour un centenaire.

Elle blaguait. Bucky n'en croyait pas ses oreilles. Tout n'était peut-être pas perdu. Mais, dans ce cas... dans quel but était-elle venue ?

— Je ne m'attendais vraiment pas à ça, au musée.

— Je sais... s'excusa-t-il.

— J'aimerais entendre ta version de l'histoire, si tu veux bien me la raconter.

Elle avait une voix douce. Elle l'invitait à parler, mais ne lui ordonnait rien. Il s'assit sur le canapé face à elle en soufflant.

Il lui raconta tout, de sa rencontre avec Steve jusqu'à ce qu'il soit pardonné. Il fixait le sol, incapable de la regarder. À chaque mot qu'il prononçait, il craignait sa réaction. À n'importe quel moment elle pouvait prendre ses jambes à son cou et ne plus jamais revenir. Mais elle resta là, silencieuse, à l'écouter. Il fit de nombreuses pauses dans sa narration. C'était encore plus éprouvant qu'il ne l'avait anticipé, mais elle avait le droit de savoir. Ça avait été égoïste de sa part de lui cacher qui il avait été, et qui il était vraiment.

Lorsqu'il eut terminé, il y eut un long blanc. Il était toujours incapable de la regarder, et lorsqu'elle se redressa, il crut immédiatement qu'elle s'en allait. Mais elle passa devant la porte d'entrée et vint s'assoir à côté de lui. Sans hésitation, elle le prit dans ses bras.

— Je suis désolée que tu aies dû vivre tout ça... murmura-t-elle. Et je suis désolée que tu aies perdu ton ami.

Les larmes coulèrent d'elles-mêmes sur les joues de Bucky, qui la serra contre lui.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant