Et tout bascule

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Gabriella

J'ai le nez dans la poudre, baignant dans l'argent sale et je plane.
comme une toxico en manque.
Tout autour de moi me semble floue, j'ai la tête qui tourne.
L'adrénaline qui coule dans mes veines m'indiquent que ce qui va se passer ne sent vraiment pas bon et j'ai peur.
Je me suis juré de ne jamais toucher à la drogue et je tiens toujours cette promesse, mais l'annonce de Lisea m'assomme et me fait planer comme une putain de drogué en manque.
Mes sens sont dupliqués et j'entends même mon cœur tambouriner dans mes tempes.
Elle me ment, elle ne me dit pas tout. La vérité pourrait bien être dévastatrice, elle pourrait bien même me tuer.
Pour de la cocaïne ou même quelques pilules ma vie est en péril et ça, mon cœur ne le pardonne pas.
J'ai les mains moites et j'ai chaud, mon sang circule anormalement dans mes veines.
Et je la regarde, elle, qui a un regard presque plein d'espoir.

— On peut toujours partir. On se casse on prend l'avion, on change de vie s'il le faut !

Il le faudrait de toute manière.

Elle espère changer de vie, mais pas pour huit cents petits pesos, pas à moi, si elle en est arrivée là, ce n'est pas pour cette somme ou pas seulement pour ça.
La poudre l'a tellement ensevelie qu'elle n'arrive même plus à en sortir.
Elle a même réussi à me mettre en danger pour la simple erreur que j'ai commise.
Celle de lui payer sa merde.

Mes mains me poussent sur le sol, elles
collent mais, m'aide à me relever. Encore une fois, je me suis effondrée.
Je crains ce monde remplis d'armes, de drogue et d'argent sale.
Ils enchaînent les cadavres sur leur passage sans même plier les genoux, sans même avoir une once de honte, pas une larme pour les familles meurtrie. Pas de peine.
Mais seulement des corps, des centaines, peut-être même des milliers.
Et c'est là, que Lisea me mène dans un monde qui n'est pas le mien. Il craint et pue à des kilomètres à la ronde !
Et même si je suis dans un état second, ma colère ne veut plus descendre et j'ai cette haine qui commence à me gagner.
Oui. J'ai la haine qui monte, parce que j'ai peur, pour moi, pour ma vie.

— C'est trop tard tu m'as déjà foutu dans la merde ! Qu'on parte ? Mais pour aller où ? Et avec quel argent ? Le mien, encore et toujours ! je te paye ta came, je te paie ta putain de poudre Lisea et toi, encore et toujours toi, tu me mens ! Tu me manipules et tu ne me dis pas tout ! Alors maintenant barre toi de chez moi, je t'ai assez vue pour aujourd'hui ! Je ne crie pas, je suis même plutôt calme.

Je suis presque essoufflé mais, à cet instant, en un regard, un croisement et j'ai compris.
Je sais qu'elle ne me dit pas tout et qu'elle ne me le dira pas pour me protéger... Mais c'est trop tard.
C'est déjà trop tard.
Et je suis là à me demander ce que je devrais faire.
Partir, mais pour aller où ? Et partir pour quoi faire ? Parce que peut importe ce qu'elle doit, peut importe ce qu'elle a fait, c'est déjà suffisamment grave pour qu'on me menace.
Peut importe l'empleure de la menace, j'aurai beau partir, je serai retrouvée.
On ne rigole pas avec la sombra.
Tu snif, tu payes.
Tu voles, tu payes, d'une certaine manière, mais tu le payeras toujours, de ta propre vie s'il le faut.

Je l'entends renifler et je suis là, en train de suffoquer, pendant qu'elle renifle comme la toxico qu'elle est.
Je l'ai toujours aidé mais là, c'est trop pour moi, trop pour que je ne supporte encore son regard assassin, triste mais à la fois plein d'espoir.

Alors je voudrais fuir, mais la question est toujours la même.

Pour aller où ?

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