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◆ Bella PoarchDolls


Je ne lui laisse pas un moment pour réagir et lui tire sur le front sans tarder.

L'homme devant moi tombe à terre.

Je soupire en voyant une valise ouverte et une pile de vêtements sur le lit. Alors, c'est bien ce que je pensais. Il prévoyait vraiment de partir. J'inspecte brièvement la pièce. Histoire de s'assurer qu'il n'y a d'autres personnes à part lui et moi. Même si cette chambre n'est pas très grande, il faut dire qu'il y a tout ce dont on a besoin. Une salle de bain de luxe, une baignoire assez spacieuse, un lit deux places, une table de nuit, une armoire vitreuse, une télé écran plat, le sol en carreaux noirs & blancs et tous les meubles sont en marbres. Pour couronner le tout, la vue de la ville est splendide derrière les vitres. Tout est parfaitement à sa place, le design, les meubles, les couleurs, le lustre,...

Hum... C'est sûr que cet homme n'a pas pu se payer toute cette merveille.

Je remets mon arme dans sa place et m'approche de la victime. L'homme est allongé au sol à côté du lit. Il est bien plus vieux que sur la photo. Une barbe deux fois plus, des cheveux crépus et secs, mais je crois qu'il a pris du poids d'après son visage. Je gifle sa joue plus doucement au début, puis j'augmente la pression petit à petit. Son pouls s'accélère, signe qu'il est en train de se réveiller. Je lui ai tiré dessus avec une substance paralysant les organes et ralentissant tous les gestes d'une personne. À vrai dire, c'est l'une des armes que j'aimais le plus dans notre métier. L'agence nous en avait fourni les ingrédients nécessaires pour en fabriquer, elle nous avait appris également comment en faire. Cette substance tranquillisante est parfois mille fois mieux qu'une balle en pleine tête. Elle oblige à la victime de faire tout ce qu'on veut qu'il fasse, sans qu'il ait un truc à reprocher. C'est comme une sorte de sérum de vérité, sauf que là, je ne l'oblige pas à parler.

En plus, quand une personne en reçoit, elle ne pourra pas articuler plus formellement. Tous les membres se ralentissent, le cerveau fait comme un bug, et le corps entier devient lourd. Très lourd. Tout parait être un cauchemar. À la fois flou et visible en même temps. C'est comme prendre une drogue sauf que tu as conscience de ce que tu fais et tout ce qui se passe, contrairement à la drogue. Et croyez-moi, je sais ce que je dis. Parce que dans mes entrainements, j'en ai déjà reçu plusieurs balles. Au début, je suis restée inconsciente un moment. Puis, lorsque je me suis réveillée, ma tête était lourde, mes bras et mes pieds étaient du même état.

Il m'était difficile de rouvrir mes paupières. Mes membres refusaient de bouger correctement. Mes yeux me jouaient des tours et je n'étais jamais sûr de ce que je faisais. L'entrainement consistait à mesurer la capacité mentale des agents dans de telle situation. Comment doit-on réagir sous l'effet de la substance ? Le cerveau pourrait-il envisager de trouver une issue ? Et si ce serait le cas, comment faire réagir les membranes du corps ?

L'agent devrait trouver un moyen de se libérer, parce que quand on s'entraine, on était attaché sur des chaises. Chronométrer nos gestes, les analyser et les rectifier,... C'était tout ce que nos supérieurs avaient pour tâches lors de nos entrainements intensifs. À vrai dire, rares sont les agents qui parviennent à l'objectif attendu par nos entraîneurs. Et comme vous l'avez deviner, je fais partie de ces "rares" personnes.

Je mets ou plutôt "tire" de façon plus ou moins correcte l'homme pour lui adosser au lit. Chose que j'ai réussi à faire malgré son poids lourd... Je vous évite ma galère.

Il ouvre les yeux et fronce les sourcils en regardant tout autour de lui. Quand il pose enfin son regard confus sur moi, je réplique :

-Et bah il était temps de se réveiller !

BOUNTY HUNTEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant