Partie 10 : Enlevée (2)

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Allongée sur le matelas de fortune, Lucie percevait les bruits de quelqu'un qui faisait les cent pas au-dessus de sa tête. Puis, la porte de sa prison s'ouvrit brusquement, la faisant sursauter. Elle essaya de se relever pour affronter Salomé, mais elle se sentait sans force et se laissa retomber. Cette dernière apportait des linges propres destinés sans doute à accueillir le nouveau-né. Elle sifflotait joyeusement comme si rien ne se passait autour d'elle.

- Alors ? Toujours rien ?, l'interrogea son ancienne meilleure amie.

Lucie lui lança un regard effrayé et tenta de susciter sa pitié :

- Je devrais aller à l'hôpital... Je t'en supplie, Salomé. Je ne peux pas accoucher ici, ce serait trop dangereux pour le bébé...

- Ttttt... Je suis sûre que tu vas faire ça très bien. Tu réussis toujours tout, non ?

Lucie ferma les yeux de désespoir. Elle ne devait plus rien attendre d'elle. La compassion ne semblait pas faire partie de son vocabulaire. Elle avait beau chercher des traces de la Salomé qui était devenue sa meilleure amie au début de ses études universitaires, celle-ci avait disparu pour laisser la place à une personne froide et manipulatrice. Et son but était clair, malheureusement...

Elle l'avait dévoilé ce matin, quand les contractions avaient débuté :

- Ah, enfin !, lui avait-elle lancé joyeusement. Ca fait déjà deux jours que je t'ai fait avaler ces saloperies d'herbes censées provoquer l'accouchement. Je ne pensais pas que ça mettrait aussi longtemps !

Et devant le regard horrifié de Lucie, elle avait ri avant d'annoncer.

- Ne t'inquiète pas, je m'occuperais bien de lui.

La folie et la détermination qu'elle lisait maintenant dans les yeux de son ennemie lui faisait froid dans le dos. Elle savait qu'il ne servait à rien d'argumenter et, maintenant que le travail avait commencé, elle était incapable de s'enfuir. Son seul espoir, c'était qu'on la retrouve à temps.

"Baptiste... S'il te plait...", pria-t-elle silencieusement.

- Oh ! J'ai oublié de te prévenir..., l'interrompit Salomé avec un air moqueur. Ton cher Baptiste a bel et bien payé la rançon, mais j'ai comme qui dirait "oublié" de lui dire où tu te trouvais... C'est quand même dommage qu'il ne puisse pas assister à la naissance de son fils. Enfin, je devrais plutôt dire de mon fils.

- Arrête !, hurla Lucie dont la patience était à bout. Tais-toi ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais ! Tu n'es pas sa mère ! Tu ne seras jamais capable de t'occuper d'un bébé. Tu es complètement folle !

- La ferme !, cria en retour Salomé en sortant une arme de l'arrière de son jean pour la pointer vers elle. Ferme-la ! Ou je te jure que je...

- Que quoi ? Que tu me tues ? Mais vas-y ! Et le bébé mourra avec moi !, lui rétorqua-t-elle malgré la terreur qu'elle lui inspirait.

Se rendant compte qu'elle avait raison, Salomé fit un gros effort pour retrouver son calme et se frotta le visage en serrant les dents avant de dire :

- Tu es comme les autres : tu me prends pour une incapable... Incapable de réussir ses études... Incapable de reprendre l'affaire de son père ! Incapable de garder un homme ! Incapable de procréer... Alors que toi... toi, tu réussis tout !

Elle tournait maintenant en rond dans la cave sous l'oeil effrayé de Lucie. Puis, tout à coup, elle se stoppa net.

- Mais tu sais quoi ?, poursuivit-elle, une lueur de folie dans le regard. Aujourd'hui, je leur ai prouvé à tous que j'étais plus maligne qu'eux. A Antoine, d'abord, qui ne s'est jamais douté que je savais qu'il me mentait et me trompait avec cette idiote de Giuliana. A tous ces policiers qui ont cru que Baptiste était la cible alors que depuis le début, c'est toi et ton bébé que je veux. Je partirais dès sa naissance et m'offrirais une nouvelle vie loin d'ici avec l'argent de Baptiste. Et je prouverais à tout le monde que je peux être une bonne mère !

Sur ce, satisfaite de sa tirade, elle rengaina son arme avant de se diriger vers la sortie. Elle se retourna vers elle au moment de fermer la porte.

- Tu as raison. Je vais attendre que tu aies accouché avant de te tuer, c'est moins dangereux pour MON bébé.

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Que pensez-vous de cette 10 ème partie ?

Et du personnage de Salomé ?



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