Chapitre 3

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Alexie.

Une fois assisse, je sors une feuille de papier et commence à dessiner. Je n'ai pas envie de croiser le regard de ces bouffons qui me dévisagent et me jugent.

Quand la prof entre en classe et commence son cours, je me concentre et prends des notes.

Une fois que la cloche sonne, je fourre mon cahier dans mon sac et je suis la première à sortir de la classe, ainsi, j'évite que les autres me bousculent et me fassent des réflexions.

La pause de midi sonne. A mon habitude, je me dirige à la table au fond du réfectoire. Je pose mon sac sur la table et en sors mon sandwich. Je sors aussi mes écouteurs de mon sac et sélectionne « 4 saisons » de Vivaldi avant de m'attaquer à mon repas.

Je laisse mes yeux rivés sur la table, me concentrant seulement sur la composition que je suis en train d'écouter.

De temps à autre, je relève la tête et je croise les regards méprisants des adolescents de mon âge, tandis que les plus jeunes me regardent, effrayés.

Une fois mon repas fini, je sors sur la cour pour prendre un peu l'air. Je sens mes cheveux se lever légèrement au rythme du vent.

Une fois que je trouve un coin tranquille, je m'assieds sur un banc ou par terre, je prends mon cahier et poursuis mes dessins. Je dessine essentiellement des portraits.

J'essaye de dessiner mon père, mais j'ai du mal à me le représenter. Alors, le visage livide de ma mère me frappe en pleine figure et c'est finalement elle que je dessine en version masculin.

Je dessine aussi les gens que j'ai aperçus dans la rue le matin et les étudiants que je vois dans la cour.

La sonnerie sonne et je retourne donc en cours, jusqu'à quatre heures.

Je me dirige rapidement à mon casier, pour ne pas croiser Nathaniel. Je mets mes livres dans mon casier quand il arrive.

- Tu viens à la soirée, ce soir chez John ? Me demande-t-il naturellement.

- Qu'est-ce-que ça peut te foutre ? Rétorquais-je.

Je ferme mon casier et il poursuit.

- J'aimerai t'y voir. On pourrait être ami, je ne veux plus être méchant avec toi, en fait.

- C'est ça. Tu me prends vraiment pour une conne Nate ! Criais-je en partant.

Comme si on allait devenir ami.

Depuis qu'on se connait on ne fait que de se crier et de se disputer, et lui d'un coup, il voudrait changer.

Bien sûr.

Je prends mon sac et me rends à mon arrêt de bus en écoutant encore du Vivaldi.

Alors que je m'assieds sur un siège, Nate vient se mettre à mes côtés.

- Dégage, soufflais-je, excédée.

- J'ai envie d'être ici moi.

- Comme tu voudras, soupirais-je.

Je n'allais pas une fois de plus lui procurer la joie de partir et le laisser gagner.

- Pourquoi tu ne viens pas ce soir ? Me demande-t-il.

- Qu'est-ce-que ça peut te foutre ? Lui répondais-je sans même le regarder.

- Bah je me disais que te faire des amis, ça te ferait du bien. Ca te changerait, ricane-t-il.

- J'en ai rien à foutre de me faire des amis à la con, comme toi.

- Ouais, t'as raison, être une pauvre fille paumée, c'est bien mieux, lâche-t-il avant de se lever et de descendre à l'arrêt.

Non, ce n'est pas mieux.

Mais s'il croit que j'ai choisi d'être ainsi, il se trompe... 

Adieu ...Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang