Chapitre 64

2K 155 2
                                    

PDV Mika

Il fait nuit noire et je roule comme un dingue sous cette pluie d'merde. Caro est à l'arrière avec le bébé qui pleure, comme si elle avait compris qu'on naviguait en plein cauchemar :

— Faut qu'on y retourne, Mika ! s'inquiète Caro.

— On peut pas ! grondè-je en cognant le volant de frustration.

Caro s'avance et s'agrippe aux sièges de devant :

— Faut qu'on y retourne, il va les tuer ! crie-t-elle.

— On n'a pas fait toute cette merde pour que j'te ramène à lui, objectè-je sans perdre la route de vue.

— C'est mon mec qu'est là-bas ! pleure-t-elle.

— Putain, grognè-je en cognant le volant. Tu crois que j'ai pas envie d'y retourner ?

— On doit les aider, m'implore-t-elle.

— J'peux pas t'ramener là-bas, mais appelle les secours, ordonnè-je. Faut leur envoyer les pompiers et tout le tremblement ! insistè-je.

Pendant que Caro passe son appel, je contacte Pierrot et les autres pour savoir où ils sont. Putain, par chance on ne devrait pas tarder à se croiser.

Je regarde dans le rétro intérieur et vois Caro raccrocher en pleurs, puis elle s'enfonce dans la banquette arrière pour tenter de calmer sa fille.

— Tu te rappelles de Jean-Louis ? lui demandè-je.

— L'entraîneur de Dany ? oui, j'me rappelle, souffle-t-elle en essuyant ses larmes.

J'vois des phares devant moi, j'fais des appels avec mes warnings et les frangins me répondent, alors je m'gare et m'retourne vers Caro :

— J'y retourne, affirmè-je. Mais toi, tu vas chez Jean-Louis, Rolo m'arrachera les couilles quand il saura que j't'ai laissée seule, alors me fais pas regretter de t'faire confiance ! grondè-je.

— Je veux le revoir ! m'implore-t-elle.

— J'vais ramener mes frangins, affirmè-je avant d'ouvrir ma portière. Appelle-moi quand t'es arrivée et j'te préviens, j'vais avertir Jean-Louis de ton arrivée, alors me plante pas, Caro ! affirmè-je.

Caro acquiesce et s'faufile sur le siège conducteur pendant que j'ferme la portière. Elle démarre et j'grimpe à l'arrière d'la caisse de Pierrot « fonce ! » ordonnè-je.


Pierrot roule à toute blinde sur l'asphalte inondé, au point que des gerbes d'eau giclent de chaque côté d'la caisse. J'suis une boule de nerfs, j'ai l'impression qu'on n'avance pas, qu'on va mettre un siècle à s'pointer, putain !

Quand on approche, une première voiture fonce à contresens et l'autre caisse démarre quand on se gare et que nos phares éclairent deux corps au sol, putain !

— Dany ? Rolo ? hurlè-je en sortant d'la caisse.

Pierrot, Dédé et Jeannot sont aussi flippés qu'moi. Le groupe se scinde en deux, Pierrot et Dédé vont voir Rolo, alors que Jeannot et moi on va voir Dany. J'me penche sur lui, il est dans un sale état mais conscient, sauf que, putain il a été planté et il saigne vraiment beaucoup. J'enlève ma veste et retire mon pull pour faire un point de compression sur sa plaie, pendant que Jeannot appelle les secours.

— Faut qu'ils se magnent, y'a vraiment urgence ! ordonnè-je à Jeannot. Allez Dany, parle-moi ! le suppliè-je.

— Rolo ? marmonne-t-il en posant son œil ouvert sur moi.

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now