(he's) just a phase

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le vent souffle sur le bouquet, il envoie les pétales s'envoler autour de son corps à l'arrêt. la foule autour de lui écrase bien vite celles-ci sans aucune pitié et il pourrait jurer qu'il a juste l'impression qu'ils piétinent les derniers morceaux de son cœur.


il avait l'impression de se noyer, d'être plongé dans un mer froide et agitée dans laquelle des milliers d'épaves stagnaient autour de lui. sa respiration semblait l'avoir quittée, laissant un vide dans sa poitrine, laissant ses poumons se resserrer ainsi que son cœur.


le voir au milieu de cette foule, lui parler, essayer de le ramener à la maison : tout cela n'avait été qu'un résidu d'espoir qu'il s'était coltiné depuis des semaines, des plans remplis de peur de ne pas réussir et des espoirs, encore des espoirs que la vie venait de piétiner sans aucunes compassion.


il avait préparé des choses à dire, il voulait lui dire de rester, de rester pour lui, pour eux. pour un avenir ensemble, parce qu'il l'aimait, il l'aimait comme il n'avait jamais aimé personne. c'était son meilleur ami, ce le serait toujours. c'était cette sensation d'être à la maison peut importe l'endroit, ce bonheur continu quand il sentait sa présence à ses cotés, cette putain d'étincelles dans ses yeux quand il apparaissait près de lui. il avait besoin de lui pour sourire.


alors quand on l'a prévenu qu'il était en ville à quelques rues seulement de lui, il y a couru, a acheté ce fichu bouquet de fleurs dans un acte désespéré de le faire rire, de le faire se moquer de lui pendant des années peut-être mais ça en vaudrait toujours le coup si il pouvait le faire revenir avec ça, ça en voudrait toujours le coup si c'était pour lui.


puis sa silhouette s'est imprimé dans sa rétine, les bords de sa bouche lui brûlaient la peau parce qu'il ne pouvait pas sourire, pas maintenant, pas quand il était parti, pas quand il l'avait abandonné.


il avait l'air tellement heureux, tellement calme et serein que la colère a pris d'assaut son cœur. il a serré sa main dans un poing tellement fort que ses articulations sont devenues blanches à lui en faire mal.


puis ses pensées se sont brouillées, devenant un champs brumeux dans lequel on a du mal à se déplacer et les syllabes coulant de sa bouche ne ressemblaient plus à ce qu'il avait voulu lui dire. ses arguments n'étaient pas assez, ses arguments n'avaient jamais atteint les parties les plus importantes, il s'était laissé emporter dans cette colère se souvenant que vaguement de ses paroles.


puis il était parti devant lui, impuissant. les mots étaient restés collés sur sa langue, il n'était pas sortis. ils ne sortiraient peut-être pas, peut-être jamais.


alors il a jeté son bouquet dans une poubelle, (l'avait-il même remarqué?) et il est rentré. parce qu'on ne peut pas sauver une personne qui refuse d'être sauver.


et le soir dans son lit, il se dit que c'était juste une phase, qu'il a envisagé ses sentiments trop grands et qu'il ne l'aime pas comme il pense l'aimer.


puis il s'endort, le cœur lourd, visualisant chaque souvenirs d'eux coincés dans son esprit.

(he's) just a phase. + satosugu ✓حيث تعيش القصص. اكتشف الآن