Chapitre 3

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Elle frissonna violemment et posa une main sur sa poitrine pour le repousser. Il s'écarta légèrement, juste assez pour qu'elle se rende compte que personne ne semblait faire attention à eux. Elle réprima un rire presque hystérique face à l'indifférence des autres sorciers, alors qu'elle, directrice de la justice magique, se trouvait dans une position des plus compromettantes.
Il suffirait d'une photo et d'un article à la mode de Rita Skeeter pour faire voler en éclat sa réputation jusque-là irréprochable.

Finalement, elle prit une grande inspiration et l'idée même de voir tout son travail réduit à néant, tous ses sacrifices oubliés, lui donna la force d'agir. Elle repoussa Drago, avec un regard noir à son intention. Il ne résista même pas, se laissant faire avec un sourire moqueur.

L'ascenseur s'arrêta brusquement, la faisant vaciller, et plusieurs personnes en sortirent, lui permettant de s'écarter de lui - suffisamment pour reprendre le contrôle de ses actes.
Elle lissa sa jupe nerveusement, consciente qu'il la détaillait, avant de soupirer. Elle constata avec soulagement qu'elle descendait au prochain arrêt, et lorsque les portes s'ouvrirent, elle hocha sèchement la tête.
- Malefoy.
Il lui répondit d'un sourire charmeur, le genre de sourire qui aurait dû être illégal et qui lui laissa les jambes flageolantes. Heureusement pour elle, elle put sortir de la cage métallique la tête haute, masquant son trouble du mieux qu'elle le pouvait.


Elle laissa échapper un souffle tremblant alors que l'ascenseur repartait et elle entra dans son bureau pour se laisser tomber dans son siège, troublée. Elle n'eut pas le temps de se remettre que sa porte était brusquement ouverte, la faisant sursauter.

En voyant son visiteur, elle roula des yeux, agacée.
- Harry bon sang ! Tu pourrais frapper à la porte non ? Et essayer de ne pas la défoncer en entrant comme un sauvage ?

Loin de se montrer repentant, son meilleur ami éclata de rire en se laissant tomber dans le siège face à elle.
- Oh oh... quelqu'un s'est réveillé de mauvais poil ? Il est bien trop tôt pour que tu te sois pris la tête avec un des vieux croûtons du Magenmagot.

Elle rougit brusquement en pensant que Drago n'était pas du tout un vieux croûton, loin de là, avant de repousser, effarée, ses pensées. Elle se reprit, mais pas assez rapidement pour échapper au regard scrutateur de Harry.
- Oh oh. Toi, tu rougis ? Dis-moi tout ! Ma vie sentimentale est un désastre et j'ai besoin de vivre par procuration...

Elle lui tira la langue, avant de grogner, acide.
- Parce que tu imagines que j'ai le temps pour tout ça ?

Harry ricana, moqueur et sortit sa baguette pour faire apparaître des papillons et arabesques colorées. Hermione plissa le nez, et marmonna un "gamin" rageur, avant de faire mine de se plonger dans son dossier.
- Tu ne me demandes pas pourquoi je viens te voir ?

Hermione envisagea très sérieusement de jeter un sort cuisant à son meilleur ami. Ou de l'expulser de son bureau. Elle soupira et laissa tomber sa tête entre ses bras, avachie sur le bureau. Puis elle se redressa et croisa les bras sur sa poitrine.
- J'ai du travail, alors fais vite. Qu'est-ce que tu veux ?
-Un ami m'a parlé de ton... talent d'oratrice, même si j'en ai jamais douté, et de ton succès pour faire adopter la création d'orphelinats destinés aux enfants magiques. Je venais te féliciter...

La jeune femme rougit légèrement, avant de plisser les yeux suspicieuse.
- Qui t'a parlé de ça ? Pour l'instant c'est encore confidentiel, il n'y a que le Magenmagot qui soit au courant !

Harry gloussa, et lui fit un clin d'œil.
- Tu sais bien que je suis au courant de beaucoup de choses.
- Je suis certaine que tu meurs d'envie de me dire qui en a parlé avec toi.
Son ami se leva d'un bond, et dissipa les papillons de magie d'un bond avant de se pencher pour lui déposer un baiser sur la joue.
- Tu finiras bien par t'en rendre compte. Je suis en retard, je file !

Alors qu'il allait passer la porte, il s'arrêta et se tourna pour lui adresser un nouveau clin d'œil.
- Au fait, magnifique ce bouquet de fleurs. Quelqu'un t'apprécie beaucoup à ce que je vois...

Hermione faillit hurler de rage ou lui jeter quelque chose à la tête, mais il était déjà parti, ne laissant derrière lui que l'écho de son éclat de rire.


Elle prit quelques secondes pour retrouver son calme, respirant profondément, avant de se plonger dans ses dossiers. Cependant, ce matin-là, elle avait bien du mal à se concentrer et chaque interruption la mettait d'une humeur massacrante. Consciente de son état de nerfs, alors qu'ils n'étaient qu'en milieu de matinée, elle maudit Malefoy, l'ascenseur du Ministère, les idiots qui arrivaient en même temps qu'eux... sans compter Harry et ses plaisanteries stupides.
Ce fut l'instant où son ami poussa la porte de son bureau - toujours sans frapper - avec un large sourire. Elle le fusilla du regard, mais il déposa une tasse de son thé préféré devant elle et battit des cils.
- Je viens en paix.

Malgré elle, elle sourit à ses pitreries, amusée. Il était vêtu de son uniforme d'Auror, signe que sa visite était plus professionnelle que le matin même, et elle leva un sourcil.
Il lui tendit un dossier, avec une grimace d'excuse.
- Il parait que tu es d'une humeur de chien, mais le chef a insisté pour que je t'apporte aujourd'hui les rapports d'arrestation de la semaine. Je tiens juste à te rappeler que tuer le messager serait contre-productif...

Elle ricana et le pointa du doigt.
- Contre-productif peut être. Mais ça arrangerait définitivement mon humeur.

Ils échangèrent un regard complice, puis Hermione soupira.
- Je suis probablement fatiguée. Je vais rentrer de bonne heure, et demain ça ira mieux.
Son ami se pencha vers elle, l'air malicieux.
- Tu devrais contacter ton admirateur qui a bon goût en fleurs pour qu'il vienne te... détendre. Si tu veux mon avis, tu as besoin de compagnie pour... évacuer la tension.

Hermione rougit brusquement alors que l'image de Drago Malefoy collé contre elle dans ce fichu ascenseur lui revenait en mémoire. Ce maudit Serpentard était à l'origine de sa crispation et elle refusait de l'avouer à Harry. Elle préféra faire semblant d'être outrée par les sous-entendus grivois de son ami et ce dernier lui adressa un clin d'œil moqueur en la laissant, comme s'il n'était pas dupe.

Une affaire de désirWhere stories live. Discover now