Chapitre 1

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Je clignais des yeux exagérément, je sentais le vent s'engouffrer dans mes cheveux, les gouttes de pluie ruisseler sur mon visage, la froideur du lieu englober tout mon corps et surtout, l'engourdissement de mes jambes, la faim et la soif. Je pris le temps d'examiner les lieux. Je me trouvais dans un cimetière, de nombreuses tombes étaient recouvertes d'une mousse d'un vert foncé. Les alentours se résumaient à de nombreux sapins et autres arbres tous aussi imposants les uns que les autres. Je commençais à avoir froid, alors je décidai d'avancer pour me réchauffer bien que mes jambes me faisaient mal. J'essayais de trouver une sortie ou une indication, un signe qui me permettrait de savoir où j'étais. Mais rien de tout cela semblait y être. Le cimetière semblait sans fin et je recommençais à avoir froid. J'explorais les lieux depuis pas mal de temps et la fatigue se faisait maintenant fort ressentir. Alors que je m'apprêtais à m'asseoir pour me reposer un instant, la sensation étrange d'auparavant me reprit comme une décharge électrique. C'est alors, inconscient, que je me mis à tourner sur moi même et à avancer sur quelques mètres. Je repris lentement mes esprits en me frottant les yeux. Je voyais encore légèrement flou mais je distinguais une silhouette, avachie au sol. Je ne réagissais pas de suite face à cette situation; je me remettais seulement de mon absence cérébrale.

Dès que je me sentis redevenir moi-même, je me rendis compte que la personne, toujours allongée au sol, ne bougeait pas et ne semblait pas respirer. Je pris panique et m'accroupis à côté de cette fille totalement inconnue à mes yeux. Je ne pris pas le temps de la détailler, j'avais apprit à faire vite dans ce genre de situation. Je pris son poignet en main, cherchant le moindre signe de vie, celui-ci était gelé. Je ne sentis rien, pas de pression artérielle. Un sentiment de panique s'empara de moi et me fit perdre mes moyens. J'avais oublié la faim, la fatigue et la soif. Une larme coulait le long de ma joue. Je n'avais jamais assisté à la mort de quelqu'un et cela ne me touchait pas plus que ça, d'habitude. Alors, pourquoi. Pourquoi je pleurais la mort de cette inconnue ?

Je décidais de tenter le tout pour le tout. J'avais besoin de la sauver. Je me pencha sur elle, rapprochant nos visages; je lui ouvris la bouche, tenant son menton et lui pinçais le nez. Je m'approchais de plus en plus. J'étais à genoux dans la boue, moi qui d'habitude me faisait conduire par mon chauffeur personnel, moi qui se faisait faire à manger même au petit déjeuner, moi qui vivait dans le luxe. Je n'en revenais pas mais je n'avais pas le temps de penser à ça. Il ne restait que peu de distance entre nos lèvres, je m'apprêtais à les coller pour souffler lorsque je sentis un souffle. Elle respirait encore. Faiblement, mais elle respirait. Je relevais la tête, souriant de soulagement.

J'essayais de la faire se réveiller depuis quelques minutes. Je lui parlais mais rien n'y faisait, elle gardait les yeux fermés et respirait au même rythme qu'il y a quelques instants. Je réalisais qu'elle devait sûrement avoir besoin de soins ou de repos. Je glissais alors mon bras gauche sous son dos et mon bras droit dans le creux de ses genoux. Je la soulevais, en même temps que je me relevais. Je ressentais une drôle de sensation chaque fois que je l'effleurais ou la touchais. J'avais une impression de chatouilles dans mon corps lorsqu'elle étais collée à moi comme à cet instant mais ce ressentis n'était pas désagréable, au contraire. Depuis que je m'étais approché de cette fille inconsciente, je ne ressentais plus de douleurs ni la froideur, comme si elle m'enlevait tous mes maux. Comme du réconfort, en quelque sorte.

Je marchais depuis un bon moment déjà. J'étais sortit du vieux cimetière et me trouvait maintenant dans une forêt dense. Le sol était humide, tellement que je manquais parfois de tomber. Bien que je faisais attention, du fait que je portais toujours cette inconnue à bout de bras. Elle me semblait d'ailleurs légère par rapport à sa taille. Je remarquais alors que, depuis quelques mètres, la forêt se faisait moins dense qu'auparavant. Moi qui commençait à m'habituer aux bruits que le poids de nos corps faisait sur le sol, recouvert de feuilles et de branches, j'entendis un bruit qui m'était familier. Un bruit de moteur. J'en déduisis qu'il devait y avoir une route pas loin. J'accélérais le rythme, trottinant vers ces bruits qui m'avaient manqués. Je dérapais plusieurs fois sur le sol humide avant d'atteindre une simple route macadamisée qui coupait la forêt car, de l'autre côté, se trouvait le même paysage que je voyais en boucle. J'avais maintenant un repère puisqu'une route conduisait forcément quelque part. Je me mis alors à marcher au bord de celle-ci, espérant que la ville la plus proche ne se trouvait pas à plusieurs dizaines de kilomètres.

J'avais dû avancer de cinq bons kilomètres lorsqu'une voiture -une Land Rover noir aux vitres teintées s'arrêta à côté de moi. Le conducteur baissa lentement la vitre. Une voix familière m'interpella depuis l'intérieur de l'habitacle.

"Hé mec ! Qu'est ce que tu fous là ?!"

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Voilà pour le chapitre 1 !
J'espère qu'il vous a plut ! Si non, dites moi pourquoi :)

En tous cas, je vous remercie beaucoup de lire ma fiction !

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⏰ Last updated: Aug 19, 2015 ⏰

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