Rappelle moi (partie 1) ©

Chapitre 9 : Ça s'échauffe doucement

   Finn s'approche lentement de moi, les commissures de ses lèvres légèrement surélevées. En s'arrêtant à ma hauteur, il pose une main sur ma taille et laisse émigrer un tendre baiser sur ma bouche, ce qui me fait frissonner, avant de m'écarter les bras et d'observer la photo.

   « Ça a toujours été ta préférée. » me dit-il, son sourire élargi.

   Je me laisse entraîner par les profondeurs de l'image pendant quelques secondes, puis refais surface, non sans peine. Mes yeux se détachent du cadre pour croiser le ciel installé dans les pupilles de Finn, et je remarque qu'il arbore de longs cils noirs, caressant presque ses joues à chaque battement de paupières. Mon regard descend le long de son beau visage, jusqu'à finir sa traversée à ses lèvres. Je lui prends doucement le cadre pour le reposer sur le meuble et me tourne à nouveau vers lui, le cœur battant la chamade dans ma poitrine.

   Ses mains viennent glisser dans le creux de mon dos pour m'attirer à lui, tandis que les miennes se posent délicatement sur sa mâchoire si douce et puissante à la fois. Comme si nous n'étions que deux aimants destinés à se coller ensemble, je m'approche de lui pour lui voler un baiser. Mon cœur fait un nouveau bond quand nos lèvres entrent en contact, et il décide de partir dans une danse effrénée. Après une seconde de réflexion, je ravale la panique qui est en moi pour entrouvrir ma bouche et faire frôler ma langue contre la sienne, et une chair de poule forte agréable me parcourt quand il m'attire encore plus fort contre lui. Lorsque nos corps se touchent, mon ventre tourne sur lui-même avant de relâcher une envolée de papillons, et je ressens toutes ces sensations si fantastiques qui m'envahissaient avant.

   Amour, joie, passion, attachement, chaleur.

   Elles refont toutes surface, comme si elles étaient enfouies au plus profond de mon être et qu'elles n'attendaient qu'à se libérer. Mes mains viennent se perdre dans les cheveux légèrement bouclés de mon petit ami pour les sentir glisser contre mes doigts, et ce geste éveille en moi des millions d'images d'instants sublimes comme celui-ci. C'est tellement... magique.

   Au bout de je ne sais combien de temps, on se détache lentement pour se perdre dans le regard de l'autre.

   « C'est bon de te retrouver, Ail'. » murmure-t-il.

   Je lui réponds par un léger sourire avant d'entourer son cou de mes bras, et d'enfouir ma tête dans le creux de son épaule. Je sens son cœur battre contre moi dans une course déchaînée, et le mien le rejoint rapidement pour s'envoler dans une valse ensorcelante.

   Je l'aime. J'aime ce garçon, et il est à moi.

   Dix minutes passées, on se sépare complètement et il me dit, en me dévorant du regard de bas en haut :

   « Tu es quand même bien mieux avec tes propres habits. »

   Je lui rends son sourire et hoche la tête en guise de réponse, et m'observe rapidement. Je porte un simple pantalon en jeans clair et un haut sans manche à col marin, moulant et faisant voir les courbes d'une poitrine assez surprenante.

   Je relève brutalement la tête, gênée, et évite le regard de Finn, tombant sur une porte au fond de la chambre à côté du bureau, que je n'avais pas vu auparavant. Je m'avance lentement pour aller l'ouvrir et entends Finn dire derrière moi :

   « Ça va te plaire, ça. »

   Ma main se pose sur la poignée que j'actionne, et je me retrouve tant surprise par ce qui me fait face que ma mâchoire tombe d'un étage.

   J'essaye de respirer. Il me faut de l'air. Ouvre tes lèvres et inspire. Je le fais. De l'eau entre dans ma bouche pour bientôt arriver dans mes poumons.