22. Jeudi 3 janvier - 23h43

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Passage déconseillé aux âmes sensibles

Valentine lâcha William qui bascula en arrière sur le lit. Le blond attrapa ses joues et l'embrassa, l'attirant avec lui dans sa chute. Un sourire traversa les lèvres de l'adolescente qui repoussa William avec un petit rire.

- Pas de ça ici. Je vais te chercher une aspirine.

William la remercia et se laissa embrasser sur le front. C'était clair qu'il avait beaucoup trop bu. Les cocktails d'Arthur étaient bien plus alcoolisés qu'au premier abord. Il ferma les yeux en attendant le retour de sa petite amie.

La porte s'ouvrit à peine une minute plus tard et William se redressa, étonné. Valentine n'avait peut-être pas trouvé les comprimés. Un cri de surprise étouffé traversa ses lèvres quand le coude de quelqu'un s'enfonça dans sa gorge.

- Salut William, comment on se retrouve ?

La voix d'Evan secoua le petit blond de terreur et il leva les yeux vers lui. Le brun semblait comme possédé. Ses prunelles chocolat étaient rougis, sa peau pâle et son regard torve. Sa respiration sifflante trahissait son inquiétude en même temps que les pulsions qui le traversaient depuis l'annonce de sa mort prochaine.

Evan grimpa sur le lit et chevaucha William, empêchant le blond de se débattre en saisissant ses poignets entre ses mains. Le petit ami de Valentine restait immobile, les informations affluant en trop grand nombre dans son esprit pour être traitées correctement. Il gardait les yeux grands ouvert de par la seule émotion qu'il ressentait, la peur.

Le sourire amusé et les prunelles ardentes d'Evan parcourait son corps, le déshabillant du regard. Ses yeux s'arrêtèrent sur ses lèvres qu'il embrassa avec douceur. Le souffle du brun était froid, ses lèvres rugueuses, ses mains serraient ses poignets si fort qu'elles coupaient la circulation de son sang. Ses genoux contre ses hanches semblaient à William comme des fers qui le clouaient au lit.

- Tu sais, chuchota Evan après un long moment de silence, je vais probablement mourir ce soir. Alors autant faire les choses que j'ai toujours rêvé faire...

La main d'Evan se glissa sur son jeans qu'il agrippa. William était tétanisé de peur en plus de l'alcool qui le déconnectait déjà de la réalité. Le brun l'embrassa tout en déboutonnant son pantalon. La fermeture éclair descendit sur sa peau et les larmes montèrent aux yeux du petit blond. La respiration du footballeur prodige était saccadée par la peur. Il n'arrivait pas à réaliser ce qui était en train de se passer.

- Détends toi, susurra Evan.

William repoussa faiblement le brun qui le frappa au visage.

- Arrête de bouger !

- Lâche moi ! Cria-t-il désespérément en usant de ses dernières forces pour se débattre.

Le meilleur ami d'Edgar le frappa une deuxième fois et William arrêta de bouger, abattu.

- Bah tu vois quand tu veux.

Evan glissa ses lèvres sur le cou de sa victime tétanisée. Le petit blond ne pouvait pas bouger un muscle et se dégoûtait pour cela. Il fut embrassé et frissonna de terreur quand, après s'être glissées sous son pull, les mains d'Evan descendirent sous son jeans.

- Si tu savais à quel point je te déteste, William. A quel point que j'ai envie que tu souffres.

Le blond cria de douleur quand son agresseur le griffa. Evan tira sur le jeans de William qui se mit à pleurer.

- Non, je t'en supplie.

- T'es pathétique.

Un ricanement retenti et William détourna le regard. Il senti les mains d'Evan continuer de descendre son jeans mais il n'avait plus la force de faire quoi que ce soit.

- Ça va être rapide, après tout j'ai rendez-vous avec la mort alors autant faire vite.

Un hoquet de terreur traversa William quand Evan posa ses doigts sur son sous vêtement. Il ne voulait pas tourner la tête et croiser le regard lubrique et dominateur du brun ; encore moins son air supérieur et le plaisir qu'il prenait à lui faire du mal. La fermeture éclair du jeans d'Evan s'ouvrit et William ferma les yeux, il avait envie de mourir.

Quelqu'un toqua à la porte et Evan se redressa brusquement.

- William ? Je peux entrer ?

La voix de Valentine sonna comme un miracle aux yeux de son petit ami qui sembla se réveiller de sa léthargie. Il voulut hurler mais Evan plaqua sa main sur sa bouche.

- William ? Répond !

La poignée de la porte se baissa et le brun bondit hors du lit avant d'atteindre la salle de bain en deux temps trois mouvements. Le loquet se referma au moment où la rousse ouvrit la porte. Le petit blond leva ses yeux baignés de larmes vers elle. Il ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Il ne fallait pas qu'elle sache.

- Eh, tout va bien ?

- J'ai la tête qui tourne.

L'adolescente glissa ses mains sur ses joues avant de le prendre contre elle. William s'appuya contre Valentine. Il n'avait jamais été aussi soulagé de la voir. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et le bout de ses doigts pulsaient contre les épaules de sa petite amie.

- Pas étonnant avec tout ce que tu as bu. Ton médicament.

Il attrapa le verre d'eau et le comprimé puis l'avala en deux gorgées. Ses mains tremblaient et il faisait de son mieux pour les cacher sous la couette. Il jeta un rapide coup d'œil vers la salle de bain tout en se rhabillant discrètement. Si Evan s'y trouvait toujours et attendait juste que Valentine s'en aille de nouveau pour revenir ?

- William, dis-moi ce qu'il se passe.

- Il se passe rien, menti-t-il en détournant le regard.

Un soupir exaspéré lui répondit.

- Écoute je suis désolée de t'avoir traîné à cette soirée, avec Maxime on s'est dit que ça aurait pu être une bonne idée.

William ne dit rien. Non ça n'avait pas du tout été une bonne idée. Un frisson de peur le traversa quand les souvenirs remontèrent. Il serra sa petite amie dans ses bras. Elle lui avait sauvé la vie. Sa main se glissa dans ses cheveux de blé et il s'apaisa.

- Je peux faire quelque chose pour que tu sois moins triste ?

Te débarrasser d'Evan.

William se redressa et embrassa Valentine. C'était ça. Si Evan disparaissait, tous ces problèmes partiraient en fumée. Evan était la cause de tous ses malheurs, il avait le droit d'exiger que ça change ! L'adrénaline s'empara de son corps et il se redressa d'un bond.

- Où est-ce que tu vas ?

- J'ai un truc à régler. Je vais vite revenir ne t'inquiètes pas.

William quitta la pièce et Valentine passa sa main dans ses longs cheveux. Quelque chose ne tournait pas rond à cette soirée. Après un soupir de résignation, elle se leva et parti sur les traces de son petit ami.

Trente-quatre visagesWhere stories live. Discover now