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cupidon a des ronces enfoncées dans ses yeux. c'est moi qui avait pris soin du jardin d'éden. il fallait bien que ces plantes servent à quelque chose.

cupidon tire ses flèches à l'aveugle, elles n'atteignent que les coeurs déjà brisés.

et il pleure
et les tragédies naissent
et la douleur grandit

elle s'insinue sous les côtes thoraciques, explose sous les poumons et les squelettes deviennent chancelants.

des milliards de corps qui se déplacent, hagards, sur des boulevards parfumés au désespoir.

des routes infinies pour une peine infinie.
les cimetières se remplissent.
les étoiles ont de nouvelles compagnes.
le paradis se vide.
l'enfer se remplit.

on prie Dieu, on veut qu'il nous aide mais lui aussi il a une peine de coeur.
son amant est parti.
il s'est mis une corde autour du cou avant de sauter dans le néant
on ne l'a plus jamais revu

moi ?
tu peux avoir mon numéro mais tu n'auras jamais mon coeur

je l'ai caché quelque part où personne ne peut le trouver. seulement quelqu'un qui n'a pas de coeur peut écrire pareille tragédie. mais ce quelqu'un c'est moi.

je me délecte.
l'entrée de misère, de guerres et de désillusion amoureuse était excellente.
garçon, amenez le plat principal !

LAISSE MOI T'ARRACHER LE COEURWhere stories live. Discover now